Tunes of War

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17/20
Nom du groupe Grave Digger
Nom de l'album Tunes of War
Type Album
Date de parution 25 Août 1996
Labels GUN Records
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album260

Tracklist

1. The Brave (Intro) 02:24
2. Scotland United 04:35
3. The Dark of the Sun 04:32
4. William Wallace (Braveheart) 05:01
5. The Bruce (The Lion King) 06:57
6. The Battle of Flodden 04:04
7. The Ballad of Mary (Queen of Scots) 05:00
8. The Truth 03:50
9. Cry for Freedom (James the VI) 03:16
10. Killing Time 02:52
11. Rebellion (The Clans Are Marching) 04:05
12. Culloden Muir 04:05
13. The Fall of the Brave (Outro) 01:58
Bonustracks (Limited Edition Digipack)
14. Heavy Metal Breakdown (Re-Recorded)
15. Witch Hunter (Re-Recorded)
16. Headbanging Man (Re-Recorded)
Total playing time 52:39

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Grave Digger


Chronique @ Macfly

12 Mars 2008
Tunes of War

1996, le monde du métal se pare d'une nouvelle arme lourde: l'album "Tunes of War", forgée par Grave Digger, le célèbre groupe de heavy teuton. La sortie de cet album tombe un an après celle du film culte Braveheart de Mel Gibson. On peut imaginer que le groupe doit largement y puiser son inspiration.
L'histoire se passe en Terre d'Ecosse. D'immenses étendues verdoyantes se déploient sur de vieilles montagnes usées par la rudesse constante d'un temps humide et froid. Un territoire délimité par la mer façonnant inlassablement d'abruptes falaises sombres et majestueuses. Ce pays abrite le peuple celte en guerre d'indépendance contre l'envahisseur Anglais entre le XIIème et le XIIIème siècle. Nous nous retrouvons à marcher derrière le charismatique William Wallace, ralliant les clans sous une seule bannière pour bouter l'ennemi.

-"The brave", introduit cet album. Après une brève ambiance sonore résonne le bruit des bourdons, comme un souffle avant la tempête. Ainsi arrivent les cornemuses qui entonnent l'air de l'hymne national écossais. Si joint ensuite les guitares en étouffées, et la batterie. Le tout pour un rendu épique d'une puissance rare. (La cornemuse est restée, depuis, une marque de fabrique dans quasiment tous les albums de Grave Digger)

-Le deuxième morceau s'embraie en continuité avec l'introduction. Avec un gros riff carré et puissant dont Uwe Lulis a le secret, dévoilant une mélodie sobres mais incroyablement efficace, sombre et épique à l'image d'une bataille rangée. On retrouve cette structure tout au long de l’album. Les riffs sont selon moi l’atout majeur de cet album.
Puis, les solos: l'apothéose des morceaux, le grand frisson, la larme qui perle sur le coin de l’oeil. Le regretté Uwe dans la plénitude de son art nous transmet des émotions très fortes que je qualifierais de rage berzerk. Il est convaincu et convainquant.

- Chris Boltendahl est toujours fidèle au poste. Sa voix caractérisée par son grain, mais non moins mélodieuse, colle parfaitement avec le thème abordé. Il chante sur deux octaves passant fréquemment de l’une à l’autre. Le tout pour un rendu puissant et viril.
Il nous gratifie aussi d’un chant clair dans « The Ballad of Mary », la seule ballade de l’album. Une voie claire que j’aime particulièrement, et qui reste dans des octaves appréciable par tous car elle ne se perd dans les aigues. [Phénomène très fréquent dans le heavy et que beaucoup de monde déprécie à tord !]
Bref, Chris est à Tunes of War, ce que le tranchant est à l’épée.

-La production de cette album est aussi le moment où Grave Digger voit entrer dans ses rangs le batteur Stefan Arnold. Son jeu sobre, peu groovy, vient appuyer harmonieusement les riffs carrés des guitares. Il use de la double pédale et du mid-tempo fréquemment, sans break extravagant. Il remplit parfaitement ça part du boulot. (La preuve en est, il est toujours dans le line up du groupe en 2008) On notera un solo de batterie sur « Culloden Muir ».

-Les morceaux respectent pour beaucoup la même structure : couplet, refrain, couplet, refrain, solo, refrain. Les refrains sont entonnés par des chœurs guerriers, aux mélodies accrocheuses. Ils sont composés de trois personnes, dont Chris en chant « thrash ». On les retrouve dans la plus part des titres. (bon pour les lives).
A noté, les deux breaks de cornemuses (en plus de l’intro) pour notre plus grand plaisir : l’un dans « William Wallace » sous fond de tintements d’épées et de fracassement de boucliers qui embraye ensuite sur le solo : magnifique ! L’autre dans « The Ballad of Mary », le rythme étant ici marqué par coups de botte sur le planché.

-L’album est conclu par « The Fall Of The Brave ». Le morceau laisse place entière à HP Katzenburg qui nous plonge dans l’ambiance macabre qui suit la bataille : un silence pesant sur la pleine jonchée de cadavres et de charognards. C’est le seul passage clavier de l’album.

Tunes of War restera pour moi et pour beaucoup le meilleur album de Grave Digger. Il a grandement participé à la popularité du groupe. Des morceaux comme « The Dark of the Sun » ou « The Battle Of Flodden » resteront gravés dans les mémoires. Ses riffs puissants, son chanteur, et le charme envoûtant de la cornemuse forment ses plus beaux atours.
Un album incontournable d’un groupe incontournable, trop souvent méconnu des métalleux.

Bonne écoute.

7 Commentaires

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Macfly - 12 Mars 2008: Merci Morgoth. Tu ne vas pas le regretter. Si Rheingold est un bon album autant que j'ai pu en juger, Uwe Lulis le guitariste n'était plus dans le line up...
ZazPanzer - 02 Janvier 2010: Merci pour cette bonne chronique. Effectivement Tunes Of War est aussi pour moi le meilleur album du groupe 2.0. Knights Of The Cross est une copie, encore très bonne de celui là, puis le groupe répètera cette formule gagnante de concept historique au fil de nouveaux albums inintéressants.
Noctifer - 30 Avril 2011: Le meilleur album ? Je suis obligé de me révolter (cornemuse dans une main, claymore dans l'autre, Mel Gibson et le Fossoyeur guidant mes pas). Parce que pour ma part Excalibur, Rheingold et Last Supper le surpasse quand même (sans l'écraser ceci-dit: c'est un excellent album). Voila j'ai donné mon avis ^^ Et pas mal du tout ta chronique (vieille de 3 ans...je suis à la boure moua): tu y vas point par point en aérant bien le texte, on comprend bien de quoi tu parles, bref bien écrite. Voila voila voila...
samolice - 12 Janvier 2015: Excellente "surprise" que ce disque. Il vieillit fort bien. J'adore "Rebellion (the Clans Are Marching)". Merci pour la chro.
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Chronique @ dark_omens

02 Juin 2015

Aboutissement...

Il ne nous restait que peu d'espoirs quant aux aptitudes des Allemands de Grave Digger à produire autre chose que l'expression moyenne d'une créativité dans laquelle, outre une familiarité culturelle éminemment évidente avec celle du pays qui l'avait vu naître, on ne pouvait subodorer, en ces tableaux imparfaits qu'ils nous avaient servi, que bien subrepticement un potentiel prometteur. Parmi ces toiles sans grand intérêt, citons Heavy Metal Breakdown (1984), Witch Hunter (1985) ou War Games (1986). Des huiles handicapées, qui plus est, de quelques tares récurrentes, telles que, par exemple, une production anémique bien trop souvent insuffisante à exacerber ces capacités furtivement entrevues.

Il y eut aussi l'incident tragique du revirement musical où, tenté par les affres de la gloire et de la fortune facile, Chris Boltendhal et ses comparses se fourvoyèrent dans les bras chétifs d'un art doucereux aux désirs dangereusement proches d'un Hard Rock, certes, plus immédiatement fédérateur mais aussi plus immédiatement mièvre. Cette idylle malheureuse donna naissance à un fade Stronger than Ever (1986) que Grave Digger n'assuma que sous le patronyme écourté de Digger.

Et puis il y eut le silence.
La mort dans l'indifférence.
L'anonymat.

Quand vint enfin l'heure exquise d'une résurrection miraculeuse et jouissive, Grave Digger revint d'entre les morts avec deux albums aux qualités telles, que nul ne put raisonnablement en contester l'excellence (The Reaper (1993), Heart of Darkness (1995)).

En cette année 1996, à l'heure de ce nouvel effort nommé Tunes of War, les Saxons vont, une fois encore, Démontrer tout l'étendue de ce talent qui leur est si remarquablement caractéristique. La formule peut paraître exagérément excessive eu égard à ces spécificités que d'aucun pourrait trouver, après tout, pas aussi distinctives que l'affirmation de votre humble serviteur le laisserait entendre. Néanmoins il faudrait être esclave d'une sacrée mauvaise foi pour dénigrer l'atypisme de ce Heavy Metal âpre aux aspirations parfois véloces, de ces refrains délicieusement mélodiques, épiques et fédérateurs ou encore de ces voix remarquablement écorchées, rocailleuses et extrêmes. N'en déplaise à ces détracteurs, Grave Digger est donc, en ces temps révolus, représentatif d'une expression artistique à l'identité différente de celle avec laquelle bon nombre d'autres agacent nos oreilles.

Assez rapidement, concernant ce Tunes of War, il nous faudra dire que quand bien même il fut pétri dans les vertus déterminantes de ces excellents prédécesseurs, il va, de surcroît, s'ennoblir de quelques valeurs supplémentaires. Evoquons, d'ores et déjà, l'aspect conceptuel de ce manifeste. En une narration forte, intense et immersive, le groupe va, en effet, nous conter quelques-unes de ces batailles héroïques, de ces trahisons déshonorantes et de ces triomphes augustes liés à ces conflits opposant ce peuple écossais déterminé à gagner sa liberté face à une Angleterre tyrannique dont les rebelles gaéliques refusaient de reconnaître la souveraineté. Cette guerre fut celle qui mena les clans Scots à conquérir une indépendance au prix d'un affrontement qui dura de 1296 à 1357 et qui révéla des héros tels que Sir William "Braveheart" Wallace, Andrew Morray, ou encore, par exemple, Robert Bruce.

En féru d'histoire, Chris Boltendhal nous propose donc d'errer sur le théâtre historique de ces champs de batailles. Le périple conceptuel est superbement détaillé et superbement captivant.

Au-delà de cette démarche narrative exaltante, la musique de Grave Digger demeure, elle aussi, excellemment attachante. En des titres vifs, entraînants, aux chœurs valeureux et aux refrains communicatifs, tels que les remarquables Scotland Unite, William Wallace (Braveheart), Cry for Freedom (James the VI), ou par exemple Culloden Muir, les Allemands nous régalent.

Mais ces musiciens, en subtils compositeurs, savent aussi distiller des ambiances plus posées en des pistes moins véloces telles que les mémorables The Dark of the Sun, Rebellion (The Clans Are Marching). Des morceaux au climat Heavy Metal lourd tels que The Truth, ou encore ces pistes égarées dans les méandres romantico-historique tels sur The Ballad of Mary (Queen Of Scots) sont, elles aussi, délicieusement convaincantes.

Des atmosphères variées qui, parfois, nous entraînent même en des tourments remarquablement pesants tels que sur l'excellent The Bruce (The Lion King).
De plus, l'ensemble de ces titres aux différences notoires offre l'énorme avantage de ne pas enfermer le propos de ces artistes dans une expression à l'invariable constance désespérément ennuyeuse.

Il nous faudra noter aussi la construction remarquable d'une œuvre qui, dès les premières plages, ne nous laisse aucun répit enchaînant ces divers moments de bravoure. En effet, au-delà d'un préambule introductif, dès les divines charges initiales d'un triptyque assez époustouflant (Scotland Unite, The Dark of the Sun, William Wallace (Braveheart)), admirablement suivi par un délectable The Bruce (The Lion King), le plaisir est intense. Un émoi fort qui ne faiblira à aucun moment face à un opus à l'enchevêtrement aussi efficace.

Premier volet de cette épopée médiévale, qui sera baptisé bien plus tard The Trilogy of Middle Age, Tunes of War constitue l'aboutissement le plus formidablement captivant de cette époque.

Et le meilleur restait, sans doute, à venir...

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frozenheart - 02 Juin 2015: Merci dark-omens pour cette chronique qui complète parfaitement celle de Macfly !
Tout est dit sur cette galette qui fit accéder le groupe parmi le panthéon de grands groupes de Heavy Metal des années 80 et comme tu le dis si bien le meilleur restait à venir !
Ce " Tune of war "est certainement l'album du groupe qui a le plus tourné sur ma platine.
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