Soyons juste et occultons d’emblée ce débat qui aura animé votre humble serviteur concernant les refrains de
Fields of Blood, précédent opus des allemands de
Grave Digger que j’avais jugé trop proches, parfois, de ceux composés par certains homologues nordiques du groupe (
Sabaton pour ne pas le citer). Faisons-le parce qu’au fond ce constat en disait davantage sur ma propre personne et sur mon agacement concernant les travaux des Suédois que réellement sur les capacités de Chris Boltendahl et de ses comparses à composer ce Heavy
Metal, Heavy Speed
Metal, teuton si emblématique. Faisons-le aussi, et surtout, parce que ce procès est bien plus difficile à faire ici.
Vingt et unième opus du quartet de Gladbeck,
Symbol of Eternity sort donc en cette année 2024. Commençons déjà par saluer la régularité et l’obstination de musiciens dont la longévité force, à elle seule, le respect. Disons ensuite que, promesse tenue, ce disque abordera des sujets guerriers, bien évidemment, mais qui ne seront pas en lien avec l’Ecosse médiévale, si chère à ces quatre artistes, mais avec les épopées des croisés.
Après un préambule instrumental, The
Siege of Akkon, un véloce et belliqueux
Battle Cry viendra nous convaincre assez aisément. Tout comme d’ailleurs
Hell is my
Purgatory ou
King of the
Kings qui sans être des pistes capables de s’inscrire dans la légende resteront séduisantes et agréables à chaque écoute.
A contrario d’un certain nombre de ces petits camarades, dont la décence m'interdit de citer les noms ici,
Grave Digger n’est pas inintéressant, loin s’en faut, lorsqu’il délaissera le chemin de cette vélocité qui pourtant aura aussi participer à construire cette renommé qui est la sienne aujourd’hui. Citons, par exemple, ce
Symbol of Eternity aux jolies passages de guitares acoustiques; un peu comme sur Sky of
Swords que l’on trouvera un peu plus loin sur ce plaidoyer d'ailleurs. Ou encore comme sur ce Sky of
Swords aux refrains fédérateurs plutôt réussis lui aussi plutôt mi-tempo.
On notera tout de même que globalement moins vive et intense, moins inspirée aussi, que la première partie de cet opus, la seconde moitié de ce disque aura la fâcheuse tendance de se contenter de ce minima (mais quel minima!!!!) dont
Grave Digger est devenu bien trop coutumier ces dernières années. Au-delà du titre éponyme, il manque, en effet, un titre fort permettant de ne pas laisser mourir à petit feu notre attention. Notre enthousiasme.
Un Nights of
Jerusalem, joliment introduit par les arabesques orientales de ce Saladin, ou encore ce
Heart of a
Warrior plutôt rapide, mais plutôt convenu aussi, seront à même d’entretenir un peu l’espoir mais pas suffisamment à mon sens.
Disons aussi quelques mots sur la production de cet album qui, sans vraiment être de nature à pouvoir créer une quelconque polémique, est un peu différente du précédent méfait du groupe mettant un peu en retrait les guitares.
Au final, que penser de ce nouvel opus des Allemands? Ni foncièrement moins bon, ni foncièrement meilleur que ce
Fields of Blood sortis en 2020, ce
Symbol of Eternity aurait mérité d’avoir un ou deux titres forts supplémentaires susceptibles de rendre sa deuxième moitié bien plus solide et bien plus excitante.
J'aime bien ta chronique, ça change de l'habituelle rengaine 'Grave Digger fait du Grave Digger'. Bon, c'est une des raisons pour lesquelles j'adore ce groupe, y'a plus beaucoup de surprises, mais c'est toujours un plaisir, en ce qui me concerne.
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