Certains évoquent
The Grave Digger, neuvième méfait des Saxons de
Grave Digger sortis en 2001, comme une des œuvres plus travaillées de ce groupe. Une œuvre dans laquelle, précisent-ils encore, une immersion immédiate serait sensiblement plus complexe. Pourtant si les évolutions y sont évidentes, la révolution n'est pas tout à fait celle promise. Difficile, en effet, de considérer certains des morceaux de cet opus comme autre chose que la manifestation la plus audible du legs traditionnel résultant des productions artistiques passées de ces allemands. Et, ainsi, d'envisager des titres tels que les furieux et prestes
The Grave Digger,
Raven, Spirits of the
Dead ou encore, par exemple,
King Pest comme l'expression la plus novatrice d'un groupe parfois sclérosé dans son caractère si singulier. L'ensemble de ces morceaux exhale indéniablement un parfum Heavy Speed traditionnel dont
Grave Digger ne pourra, irrémédiablement pas, semble-t-il, se départir.
Mais alors où sont donc ces bouleversements qui attisent tant les craintes d'un auditoire avisé ? On ne pourra pas davantage en trouver une quelconque once dans l'expression de pistes, certes, moins véloces mais tout aussi marquées par l'empreinte caractéristique de Chris Boltendahl et de ses acolytes. Tant et si bien que les morceaux aux rythmes moins soutenus et aux accointances indéfectiblement Heavy
Metal rugueux, dans lequel la voix écorchée et âpre de Chris excelle, tels Sons of
Evil au préambule sombre au piano, tels The
Scythe of Time lourd et tourmenté ou tels, par exemple, The House au prélude acoustique et léger ne viennent pas dénaturer l'expression classique de ces Allemands. Bien évidemment, ces titres possèdent quelques subtilités susceptibles de faire naître quelques infimes nuances, mais relativement insuffisantes à défigurer
Grave Digger.
En réalité, seul The
Silence, power ballade dans laquelle Chris n'use que de voix claires, se distingue quelques peu d'un passé récent sulfureux.
Il faudra donc chercher ailleurs les raisons d'une telle méfiance à l'encontre de cet opus.
Pour répondre à l'énigmatique douleur de ces appréhensions, évoquons donc alors ses aspects historiques déterminants.
Outre celui d'être la première dans ce nouveau millénaire, elle est le théâtre de quelques autres faits non négligeables dont la connaissance peut nous éclairer, en partie, sur ces évolutions sensibles.
Tout d'abord parlons de ces changements de line-up au sein de la formation. Ceux là même qui provoquèrent quelques dissensions notoires puisqu'ils menèrent le groupe à une féroce bataille juridique. L'emblématique guitariste originel de ce fossoyeur, Uwe Lullis, lorsqu'il quitte
Grave Digger, bien décidé à profiter de l'engouement autour du nom du groupe, a, en effet, dans l'idée de conserver le patronyme. Une idée avec laquelle, bien évidemment, Chris Boltendahl n'est pas d'accord. Finalement, Uwe n'obtiendra pas gain de cause et sera contraint de baptiser son nouveau projet
Rebellion.
Au sein de
Grave Digger, Uwe Lullis sera remplacé par Manni Schmidt, un transfuge de
Rage.
Parlons aussi d'un des élément les plus cruciale de ce disque: le concept. Autrefois engoncé dans une conceptualisation historico-artistique forte, le groupe va, avec
The Grave Digger, pour la première fois depuis bien longtemps se laisser porter par une liberté toute nouvelle. L'expérience est si grisante après les lourdeurs telles que celles que peut imposer une trilogie telle que celle que vient de terminer
Grave Digger, que le groupe affirmera même ne plus vouloir s'enfermer, à l'avenir, dans aucune fresque de la sorte.
Ces quelques interprétations sont sans aucun doute quelques théories possiblement capables d'expliquer les quelques différences qui existent entre
The Grave Digger et ses prédécesseurs. Des différences qui, néanmoins, ne pourront pas véritablement offrir un visage totalement neuf à ce groupe. Tant mieux d'ailleurs.
Tu m'as donné envie d'acheter ce disque.
Encore merci pour la chro et retour dans quelques temps pour donner mon avis (qui j'en suis sur intéresse tout le monde...)
Bref, je vais remettre le couvert, sachant que j'ai préféré repartir d'abord avec "Excalibur". Et après "Tunes of War" et "Knights of the Cross" que j'ai chopé il y a peu également. Je vais me les faire un par un, dans l'ordre de sortie!!!
Chro toujours aussi plaisante à lire camarade.
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