Né à l'aube de ces années 80, une période qui s'avérera fratricides pour tous ceux incapables de s'extraire d'un conservatisme assassin,
Grave Digger s'inscrit, dès sa formation, dans la formidable continuité de cette scène Heavy
Metal, Speed
Metal, germanique qui, en digne héritière de l'extraordinaire legs d'Accept; tente de perpétrer ce patrimoine tout en laissant libre court à une imagination créative propre aux desseins évolutifs. Côtoyant des noms aussi illustres que ceux, par exemple, d'
Helloween,
Running Wild,
Dark Avenger ou encore, dans un genre un peu différent, d'
Hellhammer, Chris Boltendahl et ses comparses vont donc, en cette année 1983, écrire le premier volume d'une épopée durant laquelle certains tomes dévoileront le talent d'un groupe remarquable et où d'autres, bien au contraire, apparaitront comme l'expression désarmée d'une impuissance créative évidente.
Quoi qu'il en soit, bien qu'emprunt de fébrilité et de maladresse, sans doute liée à une compréhensible inexpérience de rigueur, et quelques peu desservis par une production bien trop minimaliste, ce
Heavy Metal Breakdown nous laisse cependant entrevoir certaines spécificités intéressantes quant à l'affirmation d'une identité propre et quant aux capacités de ce groupe dont l'expression ici demeure encore quelque peu immature.
Il faudra, aux chapitres de ces heureuses caractéristiques et de ces atouts, évoquer, bien évidemment, les vocalises de Chris Boltendahl. Agressives et rugueuses, les éructations de l'artiste donnent une dimension belliqueuse supplémentaire alors peu commune aux Heavy
Metal aux velléités parfois véloces de
Grave Digger. Des chants qui, d'ailleurs, plus qu'une tendance anecdotique, vont, avec ceux de certains autres, définir les codes particuliers d'une expression typiquement allemandes.
Mais revenons en à ce
Heavy Metal Breakdown où en des titres aux contours traditionnels saxons exhalant les stigmates de certains des groupes déjà cités, des morceaux dans lesquelles, de surcroit, règnent parfois une évidente facilité presque caricaturale, notamment en ces refrains simplistes souvent indigents, les Allemands, sans nous séduire totalement, parviennent à éveiller en nous les prémices d'une saine curiosité (le bon Headbanging Man, le mythique
Heavy Metal Breakdown mais aussi, par exemple We Wanna Rock you).
Poussant plus loin encore le concept d'une pugnacité, souvent primaire mais cependant attachante,
Grave Digger va même aller jusqu'à s'abandonner à quelques sonorités, et à une fébrilité nerveuse, aux relents subrepticement Thrash (
Tyrant,
Heart Attack).
Dans un souci légitime de nuancer son propos, ces teutons vont également nous proposer de nous égarer dans les méandres de pistes ou de passages plus tourmentés, plus lourds, plus sombres et moins immédiatement accessibles (l'excellent Back from the
War, et
Legion of the
Lost dont la suite,
Legion of the
Lost (part II), reprendra plus tard le thème musical sur l'album
The Reaper (1993))
Sans pleinement nous convaincre, l'ensemble des titres évoqués demeurent cependant plaisants.
Malheureusement, au-delà de la relative bonne tenue de ces chansons, d'autres viennent altérer cette relative satisfaction. Ainsi citons
Yesterday, ballade romantique dans laquelle Chris Boltendhal délaisse succinctement sa voix rugueuse pour en adopter une plus mélodieuse, qui si elle apparaît, apriori, comme une heureuse tentative de variation salutaires, nous offre un résultat assez médiocre avec, une fois encore, un refrain assez peu concluant. Citons aussi 2000 Lightyears from
Home, version plus âpre du titre des Rolling Stones de Mick Jagger, dont le résultat est assurément dispensable.
Heavy Metal Breakdown est donc une œuvre qui, outre une importance historique cruciale, n'aura pas réellement valeur à convaincre suffisamment.
Ecouté suite a la chro et à vos commentaires, j ai fini par acheter ce disque digne d une epoque fort genereuse en groupe et albums !
Il y a de tres bons morceaux avec ces refrains tailles pour le live...si la comparaison avec le 1e Running wild est evidente, il lui manque un poil pour etre au meme niveau....certainement du à 1 ou 2 morceaux plus faibles...
Mais je ne vais pas bouder mon plaisir....
Bon 1er album pour les teutons de Grave Digger.
Sur certains morceaux, une ressemblance musicale avec Accept et vocale avec Udo Dirksschneider.
16/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire