Return of
The Reaper, dernier album en date des Allemands de
Grave Digger, nous avait agréablement surpris grâce à une diversité bienvenue, des titres vifs inspirés, d'autres moins véloces tout aussi séduisants (et même parfois plus) et grâce aussi à une fraîcheur inattendue (peut-être (et même sûrement d'ailleurs) due à l'arrivée de ce nouveau guitariste, Axel "Ironfinger" Ritt). Bref il était d'un niveau dont on ne soupçonnait pas que ces fossoyeurs en fussent encore capables.
A l'heure précise (13h01) où j'écris ces quelques lignes, nous sommes deux ans après et la perspective d'un nouvel opus n'est plus une éventualité mais une réalité. Ce nouveau disque s'appellera
Healed by Metal et sera disponible début 2017.
Pour en commencer la revue, parlons déjà de ceux qui en sont les artisans les plus actifs, à savoir ses musiciens. Si l'ossature du groupe n'aura pas vraiment changé on notera, tout de même, que Marcus Kniep aura remplacé H.P. Katzenburg aux claviers. Des claviers qui, bien évidemment, dans l'univers toujours aussi âpre et rugueux de ces Saxons, resteront très discrets. Autant dire donc que ce changement n'aura pas grand incidence dans l'expression du quintet de Gladbeck.
Passés ces détails intéressants mais pas nécessairement captivants, venons-en aux faits. Venons-en à ce qui motive ma déception, car déception il y a, et à cet aspect inoffensif un peu gênant que revêt ce
Healed by Metal. Les titres s’enchaînent. Nous procurent du plaisir. Parfois un peu plus. Mais c'est à peu près tout. Et une fois terminé, rien, ou presque, ne semble nous avoir marqué au point de vouloir y revenir.
C'est triste, mais prenons, par exemple, ce Laughing with the
Dead qui le clôt. Ce titre lourd et pesant, n'a rien d'un fiasco éhonté sur lequel il serait commode de cracher mais il est tellement plat, tellement morne, tellement convenu. Tellement ordinaire en fait qu'on finirait presque par se demander s'il n'aurait pas mieux valu que
Grave Digger s'abstienne de le composer. Des titres comme When
Night Falls,
Call for War, The
Hangman's Eye ou, par exemple,
Kill Ritual auront, au moins, pour eux, une certaine vivacité, mais ne seront pas nécessairement plus passionnants pour autant. Quant à ce
Healed by Metal qui le débute, c'est peut-être, et sans doute d'ailleurs, l'un des moins convaincants de ce manifeste. Du coup, le placer aussi tôt ici ne semble pas vraiment judicieux.
Cette impression procurée par une œuvre qui ne semble jamais en mesure de nous bousculer vraiment est sans doute mise en exergue, aussi, par une longueur (à peine 37 minutes) que, personnellement, je trouve insuffisante.
Healed by Metal est donc un coup de pelle émoussée sur une terre durcie par le froid glacial soufflé par quelques autres beaucoup plus en verve et ambitieux.
Grave Digger y apparaît fatigué avec son Heavy
Metal / Heavy Speed
Metal proprement exécuté mais si traditionnel, si germanique, si ordinaire et si attendu que, même s'il nous sera difficile de lui faire des reproches sur d'éventuels défauts insupportables s'agissant de ce disque, il sera tout aussi compliqué de s'enthousiasmer démesurément pour lui.
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