Mark of the Beast

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16/20
Nom du groupe Manilla Road
Nom de l'album Mark of the Beast
Type Album
Date de parution Décembre 2002
Style MusicalHeavy Metal
Membres possèdant cet album24

Tracklist

1. Mark of the Beast 09:35
2. Court of Avalon 07:29
3. Avatar 09:34
4. Dream Sequence 02:45
5. Time Trap 06:59
6. Black Lotus 05:03
7. Teacher 04:52
8. Aftershock 05:10
9. Venusian Sea 06:16
10. Triumvirate 08:22
Total playing time 1:06:05

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Manilla Road


Chronique @ BEERGRINDER

13 Mars 2014

Emerging from the limbs... At last.

Les albums avortés qui font leur réapparition (ou pas) des années plus tard, c’est un classique dans le milieu Metal, Embrace the Death de Asphyx, Unreleased 1985 de Master ou encore le plus célèbre de tous : Abominations of Desolation de Morbid Angel sont parmi les meilleurs exemples, mais le cas de cette galette des heavy Metallers américains est particulier.
Tout commence en 1982 lorsqu’un jeune Metalhead nommé Phil Baker contact Mark Shelton afin de lui demander si Manilla Road avait quelques chansons inédites en stock, et le guitariste va carrément lui envoyer la maquette complète de Dreams of Eschaton enregistrée en 1981 entre Invasion et Metal, mais que le groupe ne jugeait pas de qualité suffisante.

Intègre et soucieux de ne pas faire commerce de ce trésor caché, Phil fait simplement deux copies pour des amis à lui (dont une pour John Perez guitariste de Solitude Aeturnus), qui eux même vont mettre dans le secret quelques connaissances qui feront la même chose de leur côté… Ce qui devait arriver arriva : des années plus tard un bootleg grec de mauvaise qualité se retrouve sur le marché et ne fait vraiment pas honneur au groupe. C’est le moment que choisit Mark Shelton pour revenir vers Phil Baker, désormais boss du label Monster Records, afin de proposer enfin un cadre pour ces chansons inédites.
Après un travail titanesque de restauration des bandes et de mastering, le bébé est enfin proposé en sortie officielle sous le nom Mark of the Beast (1982), vingt et un ans après sa conception.

Autant vous le dire tout de suite, on se demande pourquoi le Shark et ses acolytes ont décidé de ne pas sortir ce disque à l’époque, surtout pour proposer Metal à la place qui en étant correct, ne casse pas trois pattes à un canard non plus.
Manilla Road nous gratifie d’entrée d’un pavé de dix minutes avec une chanson titre très subtile ancrée dans les 70’s et sur laquelle Shelton s’en donne à cœur joie avec ses harmonies vocales caractéristiques et des solos psychédéliques du meilleur effet.
D’ailleurs dans la première partie du disque, les guitares saturées sont rares, laissant place à de nombreux arpèges et mélodies, comme sur le superbe Court of Avalon, conclu par un lead épique.
Ce n’est qu’à partir de Avatar, que le disque devient un peu plus rythmé avec enfin des riffs couillus et des refrains entêtants, un titre à tiroirs à la fois énergique et planant, à l’image du long solo des deux dernières minutes.

Un petit mot sur la magnifique pochette de Jim Fitzpatrick, simultanément épique, colorée et guerrière, symbolisant au mieux les différentes facettes de la musique. En fait Mark of the Beast est certainement la sortie la plus progressive de Manilla Road, avec cette récurrence de longs titres découpés en plusieurs phases, à l’opposé du Iron Maiden de l’époque qui proposait un Heavy in your face à l’esprit presque Punk.
Parfois les solos non accompagnés de rythmiques permettre de mettre en avant la basse de Scott Park (particulièrement sur Time Trap), les avantages d’un enregistrement quasi artisanale…

Black Lotus et Teacher sont les morceaux les plus enlevés de l’album et préfigurent déjà de l’évolution du trio sur le fameux Crytal Logic avec un riffing incisif et des solos assortis. Mais Mark of the Beast s’achève comme il avait commencé, avec deux longs titres épiques dont Triumvirate et ses plans guitares plus inspirés que jamais.
A chaque écoute de ce disque, la même question qui revient inlassablement : qu’est ce qui est passé par la tête des musiciens pour mettre cet album au rebus comme on balance une canette de bière à la benne ? Après, l’égout et les couleurs, certains trouvent merveilleux Ilud Insanus Divinus alors… Comme quoi on peut être un musicien d’exception mais avoir un jugement erroné sur son propre travail.

La conclusion qui s’impose est effectivement que Mark of the Beast aurait paru anachronique si il était sorti à la place de ou après Crystal Logic, ce dernier étant résolument tourné vers le nouveau Heavy Metal, plus nerveux et actuel dans le contexte, mais à la place de Metal il aurait pu rallier pas mal de fans à la cause de Manilla Road, mais vous connaissez l’adage : si ma tante en avait…
Voici donc un chef d’œuvre qui a faillit passer en pertes et profits, très différent toutefois de l’âge d’or de la bande au Shark (Crystal Logic / Open the Gates / The Deluge), un Manilla Road de haut vol quoi qu’il en soit, juste un peu plus hippie en somme.

BG

2 Commentaires

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samolice - 13 Mars 2014: YES, encore une chro de Manilla Road. Merci BG. Comme toi, je préfère largement ce skeud à "Metal" et je ne comprends pas pourquoi Shelton ne voulait pas sortir ce disque tant il est excellent. La voix "plaintive" de Mark est envoutante. Et merci pour les infos du deuxième paragraphe que je ne connaissais pas du tout.
Hibernatus - 11 Avril 2014: "Comme quoi on peut être un musicien d’exception et avoir un jugement erroné sur son propre travail" : c’est plus fréquent qu’on le pense chez les artistes, comme Voltaire persuadé qu’il passerait à la postérité pour ses tragédies. On soupçonnerait presque de la fausse pudeur dans l’auto-dénigrement de Shelton à propos de "Mark of the Beast", si l’intégrité proverbiale du bonhomme ne rendait pas cette hypothèse absurde. Je me demande souvent quels trésors demeurent inexploités dans les cartons du Shark, car au vu de sa productivité, ça m’étonnerait qu’il n’y en ait pas un sacré paquet d’autres. J’ai découvert tardivement les 1ers opus de MR et je ne me lasse pas de cette créativité brouillonne et erratique, non encore entravée par la composition plus efficace et disciplinée des oeuvres postérieures. Ici, MR galope et virevolte comme un poulain qui n’a pas encore été dressé. Il eût été criminel de laisser dormir ce joyau et on ne peut que se féliciter de sa tardive édition. Bravo et merci pour ta chronique impériale, à laquelle je réagis tardivement pour cause de congés !
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