Sin Decade

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16/20
Nom du groupe Pretty Maids
Nom de l'album Sin Decade
Type Album
Date de parution 1992
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album125

Tracklist

1.
 Running Out
 03:59
2.
 Who Said Money
 03:42
3.
 Nightmare in the Neighbourhood
 04:56
4.
 Sin-Decade
 04:32
5.
 Come on Tough, Come on Nasty
 03:11
6.
 Raise Your Flag
 03:47
7.
 Credit Card Lover
 04:04
8.
 Know It Ain't Easy
 04:03
9.
 Healing Touch
 04:01
10.
 In the Flesh
 03:23
11.
 Please Don't Leave Me (John Sykes Cover)
 05:15

Durée totale : 44:53


Chronique @ Loloceltic

18 Avril 2013

Un sacré retour aux affaires.

Deux ans après le cuisant échec, aussi bien commercial qu’artistique, d’un "Jump the Gun" assez mou du genou, Pretty Maids revient après avoir vécu une véritable révolution. En effet, Ronnie Atkins (chant) et Ken Hammer (guitare) ont fait le ménage autour d’eux et seul Alan Owen (claviers) a réussi à sauver sa tête, et encore n’apparaît-il qu’en simple guest. Du coup, le line-up a subit une sérieuse cure d’amaigrissement, passant de la configuration de sextet à celle de quatuor. Plus de deuxième guitariste, alors que Kenn Jackson et Michael Fast ont investi les postes de bassiste et de batteur. Ajoutez à cela le retour de Flemming Rassmussen derrière les manettes et vous avez une idée de la tourmente vécue par le combo danois.

Mais tous ces changements, s’ils trahissent la violence de l’échec du précédent opus, traduisent également la volonté coriace qui habite les co-leaders de Pretty Maids de repartir de l’avant. Celle-ci est même proche de la rage comme celle qu’Atkins et sa bande déversent dans des "Running Out", "Raise Your Flag" ou "In The Flesh" tranchants comme des lames de rasoir et brûlants comme des jets d’acide. Les riffs de Ken Hammer sont toujours aussi efficaces et la nouvelle paire rythmique n’amuse pas le terrain, à l’image d’un Michael Fast jamais avare de double-pédales et à la frappe aussi dynamique que cinglante. Lorsque le combo ralentit le tempo, c’est pour mieux tout écraser sous la puissance d’un "Who Said Money" ou d’un "Come On Tough, Come On Nasty" aux refrains obsédants.

Et puis il y a les titres plus torturés comme ce "Nightmare In The Neighbourhood" au mid-tempo montant en intensité, et surtout un "Sin-Decade" qui commence au son d’une confession avant de nous laminer sous les coups de boutoir d’un Hammer froid comme l’acier et d’un Atkins alternant breaks mélodique et hurlements maîtrisés. Du grand art ! La pression ne baisse qu’en fin d’album avec les plus mélodiques "Credit Card Lover" et "Know It Ain’t Easy" et la reprise du "Please Don’t Leave Me" de John Sykes et Phil Lynott, seule ballade de l’album. Pretty Maids semble enfin apaisé et s’adresse alors à un public plus large. Mais si ce titre reste de qualité, il confirme malgré tout une petite baisse d’intensité marquée à la fois par quelques titres plus dispensables ("Healing Touch") et par une agressivité moins présente que seul "In The Flesh" fait ressurgir un bref instant.

Si c’est bien la qualité de Pretty Maids que de savoir allier titres cinglants et morceaux plus mélodiques, la concentration des premiers nommés en début d’album est d’une telle qualité et d’une telle fulgurance qu’elle laisse l’auditeur un peu groggy. Du coup, il devient plus difficile de s’investir de la même façon lorsque la pression commence à retomber. Il n’empêche que ce "Sin-Decade" est un sacré retour aux affaires et qu’il montre un groupe à nouveau prêt à en découdre avec tout le talent qui est le sien, auquel il vient de rajouter une sacré dose d’énergie. Vivement la suite !

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Chronique @ dark_omens

10 Août 2013

Premier pas encourageant du convalescent...

Autrefois Pretty Maids était une armée brave, invincible et crainte. Une armée qui lorsqu’elle sonnait la charge aux sons tonitruants d'un Back to Back ou, par exemple, d'un Red, Hot and Heavy faisait trembler les hordes de ces ennemis les plus vaillants dans l’œil desquels on pouvait lire une indicible terreur. Après trois victoires éclatantes, la première ayant eu lieu en 1983 avec la sorties d’un EP aux six assauts plutôt prometteurs, la seconde en 1984 contée sous le titre de Red, Hot and Heavy et la troisième, sans doute la plus audacieuse, la plus héroïque et mémorables, en 1987 racontée sous le titre de Future World; il ne fallut à l’état major de Pretty Maids qu’un seul combat perdu pour le déposséder de ce royaume qu’il venait de conquérir à la force de sa musique initiatrice. Un sombre jour dans la vie de ces soldats, une déroute monumentale, un Jump the Gun à la stratégie douteuse et désastreuse, mélange acerbe de musique bien trop polie, fusion d’un Heavy-Metal bien trop édulcoré et d’un Heavy-Mélodique aux harmonies bien trop anecdotiques. Il serait d'ailleurs bien trop douloureux d’en rappeler ici tous les défauts.

Des hommes se sont effondrés dans la poussière de l’oubli, certains s’en sont allés dignement, d’autres non. Ainsi tombé sur le champ de bataille Allan Dellong laisse son arme à quatre cordes aux mains de Ken Hammer. Ricky Marx et son arsenal à six cordes disparait définitivement. Phil More, vieux compagnon de toujours, est démobilisé au profit d’un Michael Fast derrière l’artillerie lourde de sa batterie anti-aérienne. Le cataclysme de la défaite totale était si proche, qu’il fallut même faire rempiler de vieux généraux tel que Flemming Rassmussen, qui naguère su trouver une production au son parfait, ou quasiment parfait. Le retour de l’homme qui donna ce son brut aux premiers albums de Pretty Maids témoigne d’emblée d’une réelle volonté de la part du groupe de revenir puiser à la source d’une musique plus agressive, sans être dénué d’harmonie. Celle d’antan en somme.

Dès le premier morceau, le corps meurtris, l’esprit aux abois, le doute alimentés par l’agonie, Pretty Maids nous propose un Running Out tendu, et combattif. On sent qu'il ne se laissera pas mourir sans jeter ses dernières forces dans ce qui ressemble fort à son ultime bataille, ou tout au moins à son plus important combat. Les attaques sont plus âpres, les guitares sont mises plus en avant et développent un son très rugueux, les claviers y sont si discrets et les prouesses techniques d’un Michael Fast, à l’évidence plus à l’aise que son prédécesseur, si nouvellement enthousiasmante qu’on y retrouve quelques peu le parfum suggéré, succinct, à peine évoqué, mais si doux de ces premières satisfactions offertes par un Red, Hot and Heavy. Bien mieux encore, nourris de l’expérience acquise, le groupe réussis à intégrer dans ces titres le côté mélodieux de son Heavy très naturellement, rendant l’ensemble bien plus fluide, plus cohérent, plus homogène que sur son premier opus. En ce sens on peut rapprocher ce Sin Decade de Red, Hot and Heavy par ce côté très cru qu’il reprend, et de Future World par cet aspect plus harmonieux, moins présent cependant. Si les parties mélodiques restent donc importantes, elles ne sont pas toujours crée par l’ajout de synthé, elles le sont aussi par des changements de tempos judicieux, ainsi il n’est pas rare de trouver, au détour d’un Riff rageur, dans un morceau, des breaks plus lents, et plus intimistes où la voix de Ronnie Atkins se fait plus suave, où la musique s’adoucit, véritable transition préparant de manière très marquée le retour de propos plus belliqueux. Ca peut paraître anecdotique, mais c’est suffisamment nouveau dans la manière de composer de Pretty Maids pour être souligné. De la sorte un Who Said Money, dont on pourra regretter le refrain un peu trop attendu, ou un Nightmare in the Neighbourhood qui lui est exemplaire en ce sens puisqu’il commence de manière très délicate, comme une ballade en quelque sorte, avant de s’emballer sur un riff Heavy mid-tempo, sont des morceaux plutôt agréables à écouter.

Après trois chansons n’amenant pas de nouveautés suffisantes pour espérer redonner tout son prestige au groupe, mais qui raisonnablement ont le mérite de le maintenir en vie; la bande à Ronnie Atkins parvient à élever considérablement le niveau au son d’un hymne puissant, rapide, où les hurlements du chanteur, dans ces refrains superbes, sont simplement incroyablement admirables. De plus, fort de ce nouvel état d’esprit de composition, ce Sin Decade, puisque c'est de lui dont il s'agit, nous propose un dernier break mélodique, avant que dans une apothéose de puissance le vocaliste ne rugisse une dernière fois dans un refrain final de toute beauté qui nous emporte définitivement. Ce titre est indubitablement à ranger au côté des Back to Back, Red Hot and Heavy, Yellow Rain et autres Future World au panthéon des moments de bravoures inoubliables de cette formation.

Raise your Flag qui, quant à lui, est véloce, instaure une intensité nerveuse constituant une autre bonne surprise.

Il est essentiel de noter aussi que cet opus marque le retour du chant plus nuancé de la part d’Atkins; et d’un tempo nettement plus rapide dans l’ensemble, véritable tentative, peut-être désespéré, d’un Pretty Maids au bord du gouffre prêt à tout pour relever la tête.

Pourtant si dans l’ensemble ce disque est plutôt bon, il n’est évidement pas exempt de tous reproches, ainsi on notera la ballade plutôt dispensable Know it ain’t Easy et un Please don’t Leave me, reprise de Thin Lizzy inutile. L’autre défaut, au delà des titres déjà évoqués, c’est une certaine uniformité, une certaine linéarité qui finie par faire grandir en nous une certaine lassitude. Un sentiment qui, heureusement s’estompe un peu grâce à un Healing Touch aux refrains mélodique plutôt réussis, et surtout grâce à un In the Flesh enlevé, et quelque peu atypique, qui apportent réellement une dernière bouffée d’air frais propice à faire définitivement basculer notre ressentis plutôt vers le positif et la satisfaction.

C’est au pied du mur, en proie à ses doutes les plus sombres, que l’artiste est capable de se transcender et de donner le meilleur de lui-même. Avec ce disque Pretty Maids ne réinvente pas totalement sa musique, et ne parviens pas à retrouver la place qui était la sienne. Pourtant il fait preuve de suffisamment de talent pour nous proposer un album mordant, et nettement plus intéressant que le moyen Jump the Gun. Il s’octroie ainsi un sursis mérité, dont il saura peut-être profiter pour se rendre à nouveau captivant et essentiel. Mais rien n’est moins sûr.

3 Commentaires

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Elevator - 10 Août 2013: Un des rares albums du groupe qui me manque, merci pour la chronique !
Hibernatus - 10 Août 2013: Un album qui m'avait laissé sur une impression assez mitigée, je profite donc de ta chronique pour le réécouter. Je suis globalement d'accord avec ton analyse, et les morceaux que tu mets en avant sont effectivement très bons (à part Who said money, son refrain sirupeux ne passe décidément pas). Un disque avec des hauts et des bas, qui reste plutôt agréable d'écoute : j'aurais même peut-être mis un point de plus que toi.
Je ne connais pas bien l'histoire du groupe, mais tu as vraiment un ton apocalyptique pour évoquer la période où est sorti cet album ! Ça allait si mal que ça pour Pretty Maids ?
 
winger - 24 Décembre 2013: Un bon album, mais qui me parait assez lourd à digérer au complet. J'adore les titres "sin decade, healing touch, come on tough", le reste me semble plus plat
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