Véritablement impuissant à donner une continuité de qualité à son œuvre,
Pretty Maids poursuit sur un chemin où sa chute semble inévitable. Depuis les espoirs déçus et la frustration née de ce
Jump the Gun sorti en 1990, le groupe n’aura su que de manière très ponctuel offrir des projets cohérents, compacts et enthousiasmants. En effet, cette carrière, construite autour de beaucoup d’errements douteux, de choix discutables, de difficultés en tout genre et menacé par cette fin annoncée qui, aussi inéluctable semblait-elle n’est pourtant jamais arrivé, n’aura, jamais été à la hauteur de l’avenir le plus prometteur annoncé. Nombres voyaient pourtant en eux, après la sortie de
Red, Hot and Heavy (1984) mais surtout de
Future World (1987), les dignes successeurs des plus illustres de la NWOBHM, du Heavy, du Heavy Speed
Metal...
Loin de se décourager les Danois continuent pourtant d'égrener, année après année, leurs travaux comme autant de cailloux sur un chemin chaotique. Oui, mais pour aller où ?
Définitivement indécis quant à un choix musical bien précis, Ronnie Atkins et ses comparses auront, depuis toujours, tenter de proposer une œuvre se réclamant à la fois d’un Heavy sauvage et rapide, d’un
Hard Rock très, voir trop, mélodique, ou encore d’un Rock très inspiré par les 70’s. Et ce en composant dans une démarche bien trop distincte où chaque morceau se définit, à chaque fois, dans une de ces influences très marquées plutôt que dans un amalgame harmonieux de petites touches imprégnées de chacune d’entre elles dans chaque titre. Cette fâcheuse habitude ayant la déplaisante tendance à nous offrir des albums ou tous ces morceaux se bousculent dans un fracas confus avec comme résultat, souvent, des différences d’intensité et de rythme plus qu’embarrassantes. Avec comme autre regrettable usage de la part de
Pretty Maids de nous proposer étrangement, souvent, bien trop de ballades qui viennent alourdir et freiner de manière très brutale les ardeurs et la fougue plaisante de leurs titres les plus Heavy.
Après un
Carpe Diem assez anecdotique, pour ne pas dire catastrophique, il fallait absolument que la formation se donne un peu d’air en sortant un album plus incisif s’il voulait éviter sa fin. Dès l’entame d’un Virtual
Brutality et d’un Playing
God alternant des riffs nerveux, et d’autres biens plus lourds, on sent d’emblée un regain d’inspiration agréable. Ronnie Atkins y rugit de manière qui nous rappelle un passé où le groupe su démontrer des qualités des plus intéressantes. Quelques petits éléments telle que des filtres sur la voix, des répétitions ou de légers scratchs viennent étayer de manière très heureuse ces morceaux.
Les différentes pistes s’enchaînent démontrant, enfin, que le talent de ce groupe n’est pas qu’une vieille légende oubliée. Dans une volonté de composition qui semble, enfin, vouloir faire l’amalgame de toutes ces influences diverses
Pretty Maids nous délivre un album aux morceaux variés, riches, intenses et nerveux. Des compositions denses et cohérentes dont l’équilibre n’est que très légèrement troublé par un Natural High, première ballade de l’album, qui arrive après un déluge compact de titres plutôt Heavy où les différentes parties se mêlent intelligemment. À peine désorganisée, disais-je, par ce bon morceau sympathique, qui nous permet dans une respiration salutaire, d’attendre la suite plus sereinement que jamais. Nos finlandais ont écrit bon nombre de ballades mièvres et sans intérêts, et même des albums complets soit dit en passant, mais ce Natural High n’en fait assurément pas partie. L’apaisement est de courte durée d’autant plus qu’un roulement d’un Michael Fast très en verve, vient donner le départ d’un Who’s Gonna Change rapide et nerveux, et donc délicieux. Avant que ne s’achève ce
Planet Panic sur un Enter
Forevermore sans aucun doute superflus, romance, aux douceurs sucrées, inutile, on découvre un Worthless à mi-chemin entre un morceau lent et mélodique et entre un titre plus âpre ou Ronnie hurle le refrain de manière tout simplement délectable. On découvre également un One Way to Rock sympathique reprise de Sammy Haggar pour une chanson sans aucun doute bien trop Rock pour cet album dont le contenu est assurément dynamique et entraînant. De plus la version de nos Danois, bien qu’intéressante, n’apporte pas réellement une vision nouvelle.
Si très objectivement on ne peut nier que cet opus n’est rien de plus qu’un très bon album d’un groupe traditionnel et conventionnel dont on sait qu’il n’a jamais, en dehors de son début de carrière séduisant, bouleverser le paysage musical et que, sans doute, il ne le bouleversera jamais plus, on ne peut que se réjouir des vertus simples de ce plaisir qu’il nous procure. Fort de titres plutôt efficaces et énergiques aux refrains, il faut le souligner, assez réussies dans un ensemble plutôt compact et cohérent, avec un Ronnie Atkins rugissant à nouveau, et très en voix, ce
Planet Panic renoue avec une certaine qualité qui, à défaut d’être révolutionnaire ou novatrice, est intéressante et plaisante.
Pour moi, il est évident que les danois ont choisi leur voie depuis le tout premier album.. Mélange de "back to back" et "a place in the night" et ici "not what u think" et "natural high", ils ont toujours choisi de ne pas choisir entre un metal rugueux et un hard fm "sucré". La difficulté est le dosage de l'ensemble ou la production de l'album joue beaucoup..
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire