Pretty Maids.
Je ne vais pas vous refaire toute l’histoire du groupe, assez longue quand même depuis 1981. Et de toutes façons, la plupart des fans la connaisse déjà.
En 2010 sortait le très bon
Pandemonium. S’en suivit un double album live pour célébrer les 30 ans du groupe, contenant leurs plus grand morceaux. Et à l’écoute de cet opus, on a pu voir que le public répondait toujours présent aux prestations de
Pretty Maids au vu des réactions et des titres repris en choeur.
Pretty Maids jouit donc toujours d’un certain succès même s’il a connu le creux de la vague dans les années 90 (il ne fut d’ailleurs pas le seul).
Motherland est produit par Jacob Hansen (
Volbeat,
Pyramaze,
Iron Fire,
Anubis Gate) aux Hansen studios tout comme le fut son prédécesseur en 2010.
L’artwork représentant un démon jouant de la flûte pour attirer un homme sur un chemin menant vers l’inconnu fait un peu trop artificiel à mon gout. Les joies de l'infographie...
Dans l’ensemble, ce
Motherland est plus sombre que ses prédécesseurs. Le tempo s’est alourdi au fil des années, les cavalcades et autres speederies ont laissés la place à du
Hard/Heavy plus classique. Ce qui ne veut absolument pas dire que
Pretty Maids est rentré dans le rang. La qualité des compositions ètant toujours au rendez vous.
Le chant est varié et passe beaucoup moins de temps dans les hautes sphères aigusoidales. Mais rassurez vous, Ronnie Atkins n’est pas devenu un chanteur de Death ou de Black
Metal. Sa voix se fait plus rauque (un retour au sources?) sur les couplets (To Fool a
Nation, Hooligan, The Iceman). Le groupe utilise toujours les choeurs avec un certain bonheur et une partie de ceux ci nous remémorent le
Def Leppard d’Hystéria de par le style de mélodies utilisées. Mais nul doute que certains refrains vous resterons dans la tête pendant quelque temps (
Mother of All Lies).
Le clavier a toujours été assimilé au
Hard FM ou au Prog avec un effet légèrement repoussant pour le trve Metalleux de base. Mais, dans
Pretty Maids, il à toujours eu une grande place sans que la musique ne s’en retrouve ramollie. Et c’est encore le cas ici. C’est d’ailleurs lui qui ouvre l’album et le titre
Mother of All Lies (il le finit aussi). Il est très souvent utilisé pour les intros (
Sad to See You Suffer). Mais si son utilisation est moins prépondérante sur la plupart des couplets, ses interventions prouvent qu’il a largement sa place sur cet opus (The Iceman). Quelques sons surprennent un peu avec un coté un peu Indus (Hooligan). D’autres font dans le classicisme (le piano de
Infinity).
Ken
Hammer est toujours aussi percutant à la guitare, que ce soit au niveau des rythmiques ou des soli. Ceux ci sont comme à l’accoutumée relativement courts mais toujours mélodiques.
On a le droit à quelques réponses clavier/guitare du meilleur effet (The Iceman). Ce morceau comprend une sorte de petite intro intitulée
Confession aux allures de
King Diamond (pour la musique, pas le chant). Le clavier avec un son très lugubre colle bien avec la voix grave utilisée. The Iceman donc, est dans la grande lignée des titres speed mais si un cran dessous au niveau du tempo. C’est
Motherland, le titre éponyme qui ravira les fans de la première époque car il aurait pu figurer sans problème sur
Future World. On y retrouve tout ce qui faisait de
Pretty Maids, un outsider de taille à toute la scène Heavy de la fin des années 80. C’est enlevé, speed de la guitare au clavier en passant par la double pédale, voix aigüe en avant. Un must.
Avec Hooligan, le groupe tente une incursion dans un
Metal plus moderne, au rythme saccadé tout comme sur le début de
Why So Sérious?. Who What Where When
Why est un peu dans cette même optique moderne. On aurait d’ailleurs ici pu se passer du clavier, au moins sur les couplets. Et si on décidait de supprimer ledit clavier, I See Ghosts aurait fait un tabac chez les fans de
Judas Priest.
Pretty Maids a pondu quelques belles ballades de par le passé, voir même un album plus ou moins complet (l’acoustique et très mésestimé
Stripped).
Sad to See You Suffer n’en est pas vraiment une mais reste quand même un morceau calibré Radio Us avec choeurs massifs (
Def Leppard again) et clavier toutes voiles dehors. Disons qu’on a eu largement pire...Un poil moins typé, le titre
Infinity avec ses arrangements classiques (violons), donne plus dans la tristesse ambiante que dans la joie débordante. La faute au piano sans doute et à un rythme limite Doomesque.
La faute de gout de
Motherland sera donc le troisième titre à consonance piège à gonzesses,
Bullet for You. On a ici le tube en puissance à jouer dans toutes les booms respectables et dignes de ce nom. Le
Hard FM US dans tout ce qu’il a de pire. Ce
Bullet for You est un mauvais croisement entre un mauvais titre de
Bon Jovi, un mauvais titre de
Def Leppard et un mauvais titre de Toto. A oublier d’urgence.
Et pour clôturer ce
Motherland,
Pretty Maids a choisi...une autre (semi) ballade. Wasted s’avère quand même d’un autre calibre et bien plus digeste que
Bullet for You. On sent le groupe plus investit dans ce titre et la voix d’Atkins un poil plus concernée. C’est d’ailleurs elle qui lui donne toute l’émotion avec bien sûr la guitare de
Hammer. Les choeurs sont utilisés juste comme il faut, sans noyer le tout dans la guimauve. Une fin d’album ma foi tout à fait correcte.
Motherland est encore un très bon cru pour
Pretty Maids. Ceux qui attendent un retour à la
Future World ou
Red, Hot and Heavy seront déçus, ce temps là étant révolu depuis quelques lustres déjà. L’album n’en reste pas moins d’une grande variètè et très agréable à l’écoute.
Et puis prenons l'exemple des dernières productions du géant Maiden... Ca vous botte les cu* vous ? Moi franchement pas.
Quant à la bande à Angus, hormis le fait qu'ils soient devenues (depuis au moins 20 ans) une pure machine à faire (d'abord) du fric avant même d'être encore capable de nous offrir plus d'un album (faiblard en +) tout le 7 ou 8 ans, et vous reconnaîtrez qu'une formation tel que Pretty Maids (que trop de monde continue encore a traiter comme un groupe de seconde zone) en a, plus que les deux mastodontes sités précédemment, encore sacrément sous le pied.
Je précise que je me considère comme un fan récent de ce groupe, malgré mes 45 ballets. Comme quoi...
Salutations sincères à tous.
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