Red Hot and Heavy

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17/20
Nom du groupe Pretty Maids
Nom de l'album Red Hot and Heavy
Type Album
Date de parution 29 Octobre 1984
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album261

Tracklist

1.
 Fortuna Imperatrix Mundi (Carmina Burana)
 00:22
2.
 Back to Back
 03:34
3.
 Red, Hot and Heavy
 03:58
4.
 Waitin' for the Time
 04:45
5.
 Cold Killer
 04:42
6.
 Battle of Pride
 03:14
7.
 Night Danger
 03:52
8.
 A Place in the Night
 03:58
9.
 Queen of Dreams
 04:45
10.
 Little Darling (Thin Lizzy Cover)
 02:59

Durée totale : 36:09

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Pretty Maids


Chronique @ samolice

27 Fevrier 2012

Heavy or not heavy, that is the question...

Il y a trois semaines, nous conversions tranquillement à la maison avec quelques camarades de mon âge - des vieux de la vieille donc - et un petit jeunot de 24 ans que nous appellerons ici Mister Brown afin de préserver son anonymat. Musique, bières (presque) fraîches, le bonheur. Et puis tout à coup, patatras, c'est la sortie de route quand Mister Brown s'écrie soudain : "Hé je connais ça, c'est Hammerfall!"... Silence d'abord gêné de l'assistance, rapidement suivi de regards complices moqueurs et enfin railleries diverses et variées. Oui je sais, c'est moche mais on ne se refait pas.
Si vous lisez cette chronique, vous avez déjà compris l'incommensurable erreur commise par notre jeune ami : confondre Hammerfall et Pretty Maids. Impossible de laisser passer cela sans réagir. Et me revoici donc de "corvée" de chronique.

En 1981, Paul Christensen, chanteur, et Kenneth Hansen, guitariste, se rencontrent grâce à une petite annonce, musicale bien entendue, passée dans un journal local. C'est le coup de foudre immédiat, artistique bien entendu. Peu après, Kenneth tombe sur un bouquin qu'il n'a pas lu mais dont le titre sonne bien à son goût : Pretty Maids. Le groupe tient son patronyme. Originaire d'Horsens, à l'est du Danemark, ils montent tout d'abord un cover band de Thin Lizzy - nous y reviendrons -. Ils enclenchent rapidement la seconde et commencent à écrire leurs propres titres.

En 1983, ils financent une première démo que Ken Anthony, un manager de Copenhague, fait alors tourner au sein de son réseau et que le mag anglais Metal Forces accueille avec enthousiasme dans son premier numéro (Oui oui, c'est bien la revue qui avait si vivement critiqué Hellhammer que Tom Warrior s'était juré de ne jamais jouer en Angleterre). Intéressé, Bullet Records les signe. Pariant sur un succès commercial international, le label anglais "impose" aux membres du groupe de prendre des noms d'emprunt sonnant plus anglais. Paul Christensen devient Ronnie Atkins, Kenneth Hansen opte pour Ken Hammer.

Cette même année, leur premier EP voit le jour (une merveille ceci dit en passant). Une tournée anglaise en 1ère partie de Black Sabbath plus tard, le groupe a tapé dans l’œil de Ian Gillian, chanteur des Sabb’ à l’époque. Ce dernier vante les qualités du groupe aux animateurs de radios anglaises, ce qui aboutit à l'enregistrement de 4 titres en live lors du célèbre "BBC Friday Night Rock Show". Pour répondre à une demande grandissante, le label doit dans l'urgence ouvrir un fan club du groupe. BOUM, Bullet fait faillite ! Fort heureusement CBS Records "récupère" le contrat et réédite le fameux EP.
En juin 84, Pretty Maids entre dans les PUK Studios au Danemark pour pondre un album incontournable de cette décennie si féconde en œuvres majeures : « Red, Hot And Heavy ». 37 minutes de pur plaisir.

Bien que le titre-par-titre ne soit pas en odeur de sainteté sur SOM, je pense qu'une légère entorse à la règle peut être admise pour cette chronique, tout au moins pour les trois premiers titres. Je m'explique et vous en laisse juge.
Après une célèbre mais quelque peu inutile introduction ("Fortuna" de Carmina Burana), le groupe nous offre d'emblée un titre imparable : "Back to back", un classique du heavy métal des 80's et surtout du heavy métal tout court! Riff introductif qui envoie du bois, rythmique puissante, chant qui l'est tout autant, licks de guitares par ci par là, solo inspiré et un refrain accompagné de superbes lignes de guitares - proche de ce proposera plus tard Helloween -. "Back to Back", un titre repris par HammerFall sur l'album "Legacy of Kings" (1998), d'où l'erreur de Max... Bah c'est pas grave tu es pardonné. Oups, je voulais dire Mister Brown. Tout aussi ra(va)geur, bien que davantage mid-tempo, le titre suivant qui donne son nom à l'album est un hymne aux choeurs musclés, accompagné de paroles certes "clichesques" mais efficaces ("You 've got to be strong, if you will survive, stay ... aliiiiiiive").

Peu nombreux sont les groupes qui ont ouvert leur premier album par deux classiques entrés depuis au panthéon du métal. Après une telle mise en bouche, l'auditeur qui découvre le groupe salive à l'idée de ce qui va lui être proposé ensuite. Du bon gros heavy métal!!! Et donc, c'est une énorme surprise lorsque survient le troisième titre, "Waitin’ for the time". Claviers omniprésents, œuvre d'Allan Nielsen, pardon d'Alan Owen - ça fait plus british n'est-ce pas? -, mélodie et refrain très typés FM, chant rappelant Joe Eliott, le contraste avec ce qui a précédé est assez saisissant!

Dés ce premier album s'affirme ainsi déjà la personnalité du combo, son point fort mais également son talon d'Achille. En effet, sur cet album comme tout au long de sa carrière discographique (11 albums studios tout de même), Pretty Maids a alterné - grâce notamment à cette utilisation fort bien pensée des claviers et à des solos particulièrement mélodiques - entre compos sucrées ("Waitin´ for the time", "A Place in the Night", "Queen of dreams") et salées (outre les deux morceaux déjà cités, la triplette "Cold killer", "Battle of pride" et "Night danger" vaut le détour). De mon point de vue, cet album reste néanmoins à ce jour dans toute la discographie du combo celui qui présente le déséquilibre le plus net en faveur de la facette agressive du groupe. Les compositions étant excellentes, ce penchant plus heavy fait de ce disque mon préféré des Maids.

Il est évident que le chant de Ronnie Atkins participe également à cette diversité. A même pas 20 ans - il est né en novembre 64 et l'album sort en octobre 84 -, le chanteur fait preuve d'une maîtrise et d'un palette vocale étonnante, aussi impeccable sur les phrasés puissants, éraillés juste ce qu'il faut, que lorsque son timbre se fait plus doux. A ce titre, "A Place in the Night" résume assez bien les immenses capacités du bonhomme.
Quelques mots également pour féliciter la section rythmique qui livre une solide prestation (Allan Delong à la basse - à ne pas confondre avec notre Alain Delon national - et Phil Moorheed à la batterie (je vous épargne les noms danois). Rick Hanson accompagne Hammer à la guitare rythmique; il ne signe qu'un court solo sur "Queen of dreams".
Enfin, notons que la galette se termine sur un rock n' roll enjoué, "Little Darling", une reprise de ... Thin Lizzy, un titre enregistré comme single en 1974 avec le grand Gary Moore. Par cet hommage, la boucle est bouclée pour Pretty Maids. Bien qu'excellent, le titre détonne un peu dans le contexte de l'album. Au moins, il ne s'agit pas d'une énième reprise du "Boys are back in town".

Au final, faut-il voir dans cette tendance à avoir toujours un peu le cul entre deux chaises l'une des raisons du manque de reconnaissance du groupe? Peut-on au contraire penser que cela aurait dû attirer un public d'autant plus nombreux? Sommes nous sectaires? Peut on apprécier la Kro ET la 16? Au delà de ces questions philosophiques, le seul constat que nous pouvons dresser est sans appel. Pretty Maids n'a jamais atteint le succès auquel il aurait pu/dû aspirer au regard de la qualité de ses albums.

Succès doux amer donc pour le groupe dont l'album est bien reçu par la presse mais dont la tournée anglaise en support-band de Saxon va tourner au cauchemar, accueillis qu'ils sont soir après soir par des insultes, crachats et autres jets de cannettes. Aux dires de Ken, les membres de Saxon ne font guère mieux que leurs fans (pour ceux qui s'en souviennent, la réputation de la bande à Biff était loin d'être flatteuse à cette époque).
Pourtant, 30 ans après la formation du groupe, Hatkins et Hammer sont toujours bien présents aux commandes de leur bébé. Leur popularité étant plus que relative depuis déjà une bonne vingtaine d'années, voilà une belle preuve de la foi qui les anime. Et comme les deux hommes n'ont pas atteint la cinquantaine, nous pouvons espérer les entendre encore longtemps.

A ma connaissance, il n'existe pas de version remasterisée du disque. Je trouve cela choquant. Ce n'est pas que le son de l'album ait vraiment besoin d'être revu, le temps qui a passé prouve que Billy Cross a parfaitement produit cet album, assisté d'un débutant qui commençait là (même s'il avait déjà produit l'EP du groupe) une carrière depuis fort réussie, un certain Tommy Hansen. Non, ce qui me choque, c'est qu’une telle absence traduit bien l'indifférence quasi-générale qui entoure le groupe aujourd'hui. Franchement, même les plus obscurs des groupes de la NWOBHM ont eu droit à leur remaster ces dix dernières années.

Et dire qu'au même moment, un autre groupe danois s'apprêtait lui aussi à sortir une bombe nommée « Don't Break the Oath ». Forts, trop forts ces danish!

54 Commentaires

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largod - 19 Avril 2013: Marc, j'avais remercié Sam à l'époque et l'option "remercier le gros niqueur" est à nouveau disponible.
Un bug Anglais à la Elevator ??
MarkoFromMars - 19 Avril 2013: Ah d'accord! J'avais mis ça sur le compte d'une sénilité précoce. Moins de problème sur Mars quand même.
 
winger - 24 Décembre 2013: C est vrai que cet album de pretty maids a contribué a l'image de marque du groupe et future world a enfoncé le clou. Il y a eu des ratages, mais en y regardant de plus près, aucun album n'est foncièrement mauvais et dans chaque on retrouve de belles compos. Si je fais un best of de pretty maids, je pense que tous les albums seront représentés par 2, 3 ou 4 titres maximum, car aucun album nest parfait à mon goût, et aucun n est à jeter !!!
mechant - 05 Avril 2020:

Rentré en occ en vinyle, cet excellent album de heavy bien dans son epoque est 1 merveille. Je ne lui trouve pas de defaut et il ne me semble pas qu il ait mal veillit, pas d' effet suranné...

Excellente chro.

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Chronique @ dark_omens

18 Juin 2013

Une œuvre accomplie, enthousiasmante, novatrice, dont le seul défaut réside dans un certain manque d’uniformité...

Si Pretty Maids évoque, sans aucun doute pour les uns, le bon souvenir de ce groupe incontournable de la fin des années 80 ; réminiscence surtout bâtis sur les magistrales caractéristiques définis aux sons de leurs trois premières œuvres ; il faut bien reconnaitre que pour les autres, ceux qui eurent l’idée de s’intéresser à ce groupe Danois en dehors de ces années bénies, dans les décennies suivantes, il ne peut en être de même, tant il est évident que la qualité, l’inspiration et surtout cette eternel problème récurent quant au choix d’une orientation musical claire (qu’on peut qualifier d’intégrité, mais qui a quand même la fâcheuse tendance à rendre le propos moins cohérent), eurent raison des velléités les plus farouches d’un public qui au fil des années passées se fit de plus en plus rares, de moins en moins désireux.

L’évidence funeste avec laquelle les années 90 eurent raison de nombres de groupes impuissants à se positionner, ou simplement incapable de se renouveler face aux tendances émergentes, aux attentes neuves d’un public lassé par un certain immobilisme ambiant, ne peut pas être nié. Pourtant avant de sombrer dans une lente agonie, Pretty Maids fut l’espoir le plus concret d’un certain renouveau du Heavy Metal mélodique. Fils spirituel d’un Def Leppard (période pré-Hysteria), ou d’un Iron Maiden; héritier légitime d’une certaine tradition puisé au cœur même de la NWOBHM (tradition suffisament tourné vers le passé d’illustres ainés pour qu’elle soit bientôt fatale à tous ceux incapables de s’en défaire et de regarder vers un avenir plus emprunt de changement) le groupe de Ronnie Atkins saura, quant à lui, intégrer à sa musique relativement d’éléments nouveaux et intriguant pour retarder quelques peu sa déchéance, du moins pendant un certain temps. La musique du groupe est effectivement un mélange assez savoureux de Heavy Metal rageur et puissant et d’un Heavy plus mélodique, et ce grâce, notamment, à l’utilisation des claviers, nouvelles instruments émergeant. Pourtant loin de noyer ses litanies qui pourraient s’en trouvées affadies, le groupe réussira l’exploit de conserver toute la vigueur de ces hymnes les plus radicaux et ce malgré, parfois, des synthés un peu trop envahissant. Parler de Pretty Maids sans aborder, aussi, la voix très particulière de Ronnie Atkins serait somme toute une hérésie impardonnables. Alternant, de manière très instinctive, un chant classique clair plutôt médium, à un autre plus proche d’un rugissement animal, rauque et redoutable; il se place d’emblé comme un des atouts les plus séducteurs du groupe. Cette technique inhabituelle à l’avantage d’enrichir et de souligner plus clairement encore les parties harmoniques de ce mariage artistique.

Ainsi, pour résumer, avec un chanteur atypique, une musique mêlant à la fois le meilleur du Heavy-Metal et du Heavy-Mélodique, Pretty Maids s’apprête à concrétiser tous les espoirs encourageants que beaucoup mirent en eux après le déjà très prometteur premier EP sortis en 1983 chez Sony Music. Et c’est en 1984 que ce premier véritable album, intitulé Red, Hot and Heavy, verra le jour.

Après un court avant-propos au son d’un Carmina Burana édifiant l’intensité crescendo d’un drame succulent, Pretty Maids nous emporte dans un tourbillon de sensations inénarrables et jouissives dès les premières mesures, dès le premier riff d’un Back to Back effréné, dès les premiers hurlements primaire d’un Ronnie Atkins déchainé. Décrire de manière précise le côté intemporelle et historique de ce morceau pourrait sans aucun doute être plus facile, si le groupe avait su accomplir pleinement son statut de référence Heavy Speed Mélodique durant les années 90, pourtant ce titre est certainement un des quelques morceaux incontournables qui contribuèrent à forger la renommé du groupe dans les années 80. Lorsque Red, Hot and Heavy débarque avec son riff basique et son rythme plus lent, déroulant un heavy hargneux classique, nos sens sont comblés. Il y a là le début d’un mythe naissant sous nos yeux.

Il est frappant aussi de constater la variété proposé par le groupe tantôt Heavy Metal véloce avec des titres comme Back to Back, Battle of Pride, Night Danger, ou le plus lent Red, Hot and Heavy, chansons où la recherche mélodique s’axe essentiellement sur les instruments classiques voix/guitares ; et celui plus harmonieux, moins abruptes, moins frontal de titres tels que Waitin’ for the Time, A Place in the Night, Queen of the Dream, aux refrains plus accessibles, moins agressifs, adoucit par la présence de claviers autours desquels le groupe compose ces titres là. Cette différence trop évidente marque un évident manque de cohérence entre des titres très pugnace, et d’autres bien trop peu, confirmant de manière assez cinglante ce sentiment d’indécision musicale de la part de nos Danois, et de la sorte celui d’une certaine lacune dans l’homogénéité de l’album. Cependant l’œuvre contient suffisamment d’excellentes pièces pour que notre satisfaction reste relativement intacte.

Little Darling, reprise de Thin Lizzy pour lequel Atkins à une admiration immense, conclut de façon très Heavy-Rock le propos.

Une œuvre accomplie, enthousiasmante, novatrice, dont le seul défaut réside dans un certain manque d’uniformité dans ces morceaux qui auraient gagnés en qualité à intégrer de manière plus digeste, moins tranchée, ce côté mélodique. Il aurait été, en effet, attrayant d’imprégner chacun des titres de ce disque d’harmonies succinctes de synthé, plutôt que de les placer uniquement dans certains. Quoiqu’il en soit cette imperfection, ne pourra pas énormément amoindrir notre plaisir.

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judasblade - 19 Juin 2013: Excellente chronique même si je ne suis pas d'accord sur la note et la conclusion de la chro.

C'est la diversité de l'album (on va en grossissant le trait du Power au Fm ) qui en fait un must. 15/20 c'est un peu sévère pour un album culte.
Celà n'enlève rien à la qualité de la chronique.
samolice - 26 Juin 2013:

Merci pour la chro. Je suis assez d'accord avec judasblade comme tu l'auras compris si tu as lu la chronique au dessus de la tienne. J'apprécie beaucoup "Future World" mais, à mon goût, il n'y a rien eu de plus abouti chez PM que ce premier album. Un album intemporel.

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