Grave Digger est un groupe qui, malgré une ancienneté respectable digne de groupes considérés à l'heure actuelle comme "cultes", n'a jamais rencontré le succès qu'il mérite. A qui la faute ?
Peut-être à ces premiers albums qui, si ils sont considérés par quelques irréductibles comme excellentissimes, n'ont jamais dépassé, voire même jamais atteint le niveau de classiques du heavy metal comme le Number Of
The Beast de Iron Maiden, le Don't Break the
Oath de
Mercyful Fate, le
Kill'Em All de
Metallica ou le Wheels of Steel de
Saxon.
Et pourtant, depuis 1993 et la sortie de l'album corrosif
The Reaper, la montée en puissance des teutons est impressionnante... mais fut effectuée dans l'indifférence des médias, captivés par la vague grunge menée par
Nirvana puis par la vague néo-metal menée par KoRn,
Deftones et autres
System Of A Down ou Slipknot.
En 1997,
Grave Digger entame ce qui deviendra sa "trilogie médiévale" avec leur classique
Tunes of War. La marque de fabrique du groupe : des riffs véritablement ravageurs, un chant rauque et parfois à la limite du juste (reconnaissons-le) mais puissant, une ambiance épique et guerrière (les thèmes sont d'ailleurs invariablement inspirés de batailles, de mythes et autres thèmes belliqueux depuis
The Reaper) et une musique souvent directe, efficace mais toujours finement ciselée.
Un an plus tard sort
Knights of the Cross. Là où
Tunes of War nous narrait le combat de William Wallace, ce nouvel album présente l'épopée des Croisés en Terre Sainte. Un thème classique, mais ambitieux tout de même, car le sujet est vaste.
Et le titre éponyme annonce la couleur : nous ne sommes pas là pour glorifier ces "soldats de Dieu", comme le montrent ces "Murder, murder !" martelés lors du refrain de ce morceau mid-tempo évoquant inévitablement une armée en marche, prête à massacrer tranquillement tout ce qui se dressera sur son passage.
Mid-tempo, l'album l'est relativement souvent. Car à part l'efficace Monks of
War en tout début d'album qui ne s'imposera pas comme un classique du groupe, les morceaux véritablement up-tempo ne sont pas nombreux sur
Knights of the Cross... ou bien n'entreront pas dans l'histoire du groupe, à l'image des assez moyens
Inquisition et Over the Sea.
Au contraire, ce seront bel et biens les titres plus mélodiques qui rendront l'oeuvre relativement intéressante. Ainsi,
Lionheart au refrain entêtant entrera au panthéon des meilleurs titres du groupe, avec encore une fois un riff ravageur au menu ! Malheureusement, il faut avouer que
Knights of the Cross, si il nous en offre de très (très très) bons, n'est pas axé sur les riffs et les soli. Ainsi, sur un morceau comme Heroes Of This Time, l'accent est mis sur la mélodie et un refrain efficace et simple, au détriment même sur ce morceau des couplets relativement passe-partout. Même chose sur
Baphomet, au refrain véritablement magnifique mais dont le reste est assez insignifiant...
Toutefois, ces mélodies nous amènent tout de même quelques véritables moments de grâce comme The
Curse of Jacques (qui nous narre la triste fin du dernier maître des templiers), désespéré à souhait, ou le très solennel Keeper of the
Holy Grail.
Tunes of War nous avait présenté la bataille de Flodden ;
Knights of the Cross nous présente lui la bataille de Bannockburn. Et celà donne le morceau majeur de l'album : gros riff, chanteur juste de bout en bout, soli enflammés : une perle !!!
Reste à parler de l'ovni de l'album. Fanatic
Assassins suprend en effet par des couplets quasi a capella (et franchement pas très justes) de Chris Boltendahl, avant qu'un riff monstrueux vienne prendre tout le monde par surprise pour un refrain possédé du plus bel effet. On aime ou on déteste, mon camp est choisi !!! A noter que ce morceau nous parle non plus des soldats chrétiens mais bel et bien des
Assassins (joueurs d'
Assassin's
Creed, vous verrez de quoi je parle).
Alors,
Knights of the Cross, album majeur de
Grave Digger ?
Peut-être bien, car il est l'élément central de cette "trilogie médiévale" si chère au coeur des fans du groupe (une trilogie clôturée par la tuerie
Excalibur)... mais il en également l'élément le plus faible. La faute à des morceaux parfois trop inégaux, possédant un bon refrain mais des couplets moyen ou vice-versa.
Reste que le chant de Chris Boltendahl est ici très bon (il ne s'essaye plus aux montées relativement ridicules comme sur les précédents albums), que les riffs sont toujours aussi fracassants et que les soli sont encore une fois des perles ...
Quand donc reconnaîtra-t-on le talent de ces Allemands, tellement plus grand que celui de nombre de groupes encensés à l'heure actuelle ... ?
Pour revenir aux assassins dont tu parles.N'étant pas un joueur d'A.C je voulais juste préciser que Boldenthal fait référence à la soit-disante secte adepte des substances hallucinogènes (le terme assassin proviendrait du terme Haschich )et du meurtre rituel.je précise que la véracité de son existence et de cette thérorie n'a jamais été prouvée.
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