Huit ans après la mythique VHS du "
Live Corruption",
Napalm Death surprend son monde avec la sortie inattendue de son second
Live officiel "
Bootlegged in Japan". A l'origine, et comme son nom l'indique, l'enregistrement est un pirate capturé à Tokyo en 96 sur la tournée du "
Diatribes": entre le son largement à la hauteur d'un officiel, la qualité de la prestation et la durée plus élevée que la moyenne, le groupe décida qu'il serait judicieux d'en faire profiter tout le monde. Officieusement, une sortie CD est aussi un bon moyen d'écourter la contrat avec Earache, le torchon commençant à sérieusement brûler entre le label et son poulain historique. De fait, le groupe ne leur devra plus qu'un seul album après celui-ci pour reprendre sa liberté.
Ce
Live est un point de repère intéressant dans la carrière des citoyens de Birmingham, puisqu'il montre un
Napalm ayant entamé son évolution Death/Indus depuis quelques années déjà, le beaucoup trop sous-estimé "Fear/
Emptiness/
Despair" et surtout "
Diatribes" -tournée promotionnelle oblige- se taillant d'ailleurs la part du lion dans la setlist.
Si on peut reprocher à "
Diatribes" d'être assez inégal, le groupe à eu l'intelligence de ne reprendre ici que le meilleur de ce dernier, soit un panachage entre les titres les plus bourrins comme "
Antibody" (en ouverture, histoire de bien rentrer dans le vif du sujet), "
Ripe for the breaking" ou "
Diatribes", et les chansons plus lentes comme "
Cursed to crawl" ou "Glimpse into genocide". Certaines passent d'ailleurs mieux que sur l'album, à l'image de la quasi
Doom/Indus "
Cold forgiveness" et ses vocaux claires très réussis, ainsi que le single "
Greed Killing" (pourtant, dieu sait que je déteste ce riff d'intro). Les 3 titres du Fear sont dans ce même esprit d'efficacité, avec les 2 tubes que sont "
Plague Rages" et "
Hung", sans oublier l'excellentissime mid-tempo "
More Than Meets the Eye". Quelle dommage que ces morceaux sautent presque systématiquement dans les setlists de ces 15 dernières années, enfin...
Le reste, soit grosso modo la moitié du gig, c'est du
Napalm traditionnel et adulé par tout fan de Death/Grind qui se respecte, avec les "
Scum", "
Life?", "Unchallenged hate" et autres "
Mass Appeal Madness" qui font des ravages dans tous les pits du monde. Inutile de s'attarder sur les mega-hits du type "
Suffer the Children", "
Siege of power" et "Nazi punks", invariablement présents depuis 25 ans ou presque, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. Ceci dit, avec pas moins de 8 titres des 2 premiers full-lengths, personne n'est lésé et tout le monde est content, les grindeux purs et durs comme les fans plus progressistes. Un seul petit titre du
Utopia par contre ("I abstain"), mais heureusement un des tous meilleurs.
Le fait que le concert ait été capté à Tokyo est également tout sauf anodin, en témoigne la durée plus longue que la normale qu'un show classique de
Napalm. La relation entre le groupe et le Japon a toujours été spéciale et remonte à la préhistoire, enfin l'époque Harris/Dorrian/Steer, et leur tournée légendaire au pays des geishas en 89, à l'époque de From Enslavement/
Mentally Murdered.
Des 3
Lives officiels des Anglais (je ne comptabilise pas les nombreux
Live EP de leurs jeunes années, ni les LP genre
Human Garbage), ce Bootlegged est surement le moins populaire de tous. Pourtant, c'est celui que je ressors le plus souvent: moins culte que le
Live Corruption c'est une certitude, moins parfait que le
Punishment in Capitals, notamment au niveau de la prise de son, c'est clair comme de l'eau de roche. Mais tout ceci est contrebalancé par une authenticité encore plus grande (
Napalm ne triche jamais en
Live, je veux juste dire qu'on sent bien que les gars n'ont pas la pression de l'enregistrement officiel, une pression qu'on peut parfois ressentir sur le
Punishment par exemple), mais aussi par une setlist originale et représentative de ce qu'était le groupe à la fin du dernier millénaire, avant le retour en fanfare du Grind et des blast-beats sur "
Enemy of the Music Business". Ce
Live possède un charme que je trouve plus important que sur les 2 autres.
Bref, un CD plus que préconisé pour tous les fans du combo qui ne l'auraient pas encore dans leur disco... mais est-ce bien nécessaire de le préciser?
Photo photo aligato aligato , c'est les seul mots en japonais que je maîtrise ???????? sérieusement cet album me botte vraiment étant un fan inconditionnel de Napalm Death.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire