En monolithe deathgrind aux colorations industrielles soutenues,
Fear, Emptiness, Despair marquait un tournant ambitieux dans la carrière de
Napalm Death, sans toutefois pleinement convaincre dans sa globalité, la faute à ce bloc parfois trop compact. Pour son sixième album, débarrassé d’une association encombrante entre Earache et la major Columbia sur le territoire états-unien, le quintette britannique retrouve l’ingénieur du son Colin Richardson pour la gravure de son sixième album
Diatribes, précédé de quelques semaines de la parution du EP
Greed Killing issu des mêmes sessions d’enregistrement.
Si
Fear, Emptiness, Despair pouvait rebuter par son côté étouffant,
Napalm Death décide cette fois-ci d’aérer sensiblement ses compositions afin de les rendre plus digestes, tout en conservant cette orientation entre deathmetal et accents industriels. Les deux premiers titres
Greed Killing et Glimpse into
Genocide témoignent justement la volonté du groupe de tendre vers un deathmetal plus percutant, bâtis sur des rythmes entrainants et un riffing plutôt rentre-dedans, sans mitraillage rythmique à la manière d’un World Keeps Turning.
Diatribes prend plus précisément une tournure death/indus à partir du très bon morceau
Ripe for the Breaking, quatre minutes durant lesquelles
Napalm Death équilibre idéalement passages syncopés, relances puissantes et blast-beats meurtriers, tout en aérant judicieusement le tout. La pilule passe toutefois plus difficilement dès
Cursed to
Crawl et
Cold Forgiveness, où le groupe s’empêtre dans des parties souvent répétitives, parfois dissonantes et relativement déshumanisées, tout en oubliant quelques accélérations ou blast-beats fracassants. Bien que l’on puisse citer au passage le bon My Own
Worst Enemy ou le nerveux
Dogma aux blasts intraitables sur sa partie centrale, le quintette se bloque ainsi majoritairement sur des rythmes en middle tempo peinant véritablement à décoller à l'image d'un titre comme Take the
Strain, se privant du coup d’une violence débridée qui le caractérisait si bien jusqu’à lors.
Album honnête dans la discographie de
Napalm Death, assorti de quelques titres très réussis,
Diatribes reste un peu trop propre et manque globalement d’intensité, ne renfermant sur la longueur ni le mordant d’
Utopia Banished, ni l'oppression de
Fear, Emptiness, Despair. Sans passer au travers et en se maintenant encore en bonne forme, la troupe emmenée par Shane Embury reste ainsi le derrière coincé entre deux chaises en ces années 95/96, ne sachant pas vraiment encore comment regarder à la fois de l’avant tout en conservant la furie de ses débuts, aux relents grindcore toujours un peu plus minces.
Fabien.
L album de Napalm Death qui m a fait aimer le groupe....certainement le plus accessible...le plus aéré dans ses structures, il tourne toujours aussi regulierement sur la platine et me procure toujours ce meme plaisir.
Decouvert grace à mon potos de fac....je les verrais qlq temps apres lors de la tournée conjointe avec Cradle of filth puis en 2005....
Depuis j apprecie bon nombre de leurs albums sauf les 2 premiers.
15/20
Acheté d'occasion il y a plus de 25 ans, j'e n'ai toujours écouté que les morceaux Greed Killing et Diatriabes, avec son riff tournant et sa grosse partie hardcore n'hésitant pas à sombrer vers un déversementde blast comme on l'aime. Le reste m'avait sacrément ennuyé à l'époque, sans doute à la recherche de davantage de violence. Le cd est resté à prendre la poussière depuis une bonne quinzaine d'années. Et là, ce matin, une envie soudaine de le dépoussierer. Quelle claque! L'expression "le cul entre deux chaises" est parfaitement appropriée, car l'on retrouve en fait la base de ce que deviendra Napalm Death après sa renaissance d' Enemy of the Music Business, qui restera au final mon album préféré, malgré mon grand intérêt pour la discographie du groupe, en particulier Harmony Corrpution et Utopian Banished. Le son est massif et les parties hardcore sont légions, le blast est de sortie occasionnelement, et le groupe démontre un sens certain du riff. Reste le côté expérimental, pas toujours heureux. Ce Napalm Death va aussi largement piocher du côté de Fear Factory, avec ce qu'il a de bon, et malheureusement de moins bon...Les références au groupe sont nombreuses et étonnantes. On sent que Napalm Death se cherche sans se vendre, en plein vague néo-métal, mais les germes de sa renaissance sont déjà bien présents, et certaines parties sont étonnament modernes, mais noyée au milieu d'une recherche d'innovation. On a parfois l'impression d'entendre des titres beaucoup plus récents, entrecoupés de parties plus expérimentales (et moins convaincantes). Je suis personnellement toujours aussi tourmenté en écoutant les dernières offrandes du groupes qui me satisfont beaucoup moins que les premiers albums ou la renaissance du groupe dans les années 2000. C'est tout l'intérêt de ce groupe légendaire de nous conduire là où ne l'attend pas. Je pense avoir compris cet album avec quelques décennies de retard et espère pouvoir en dire de même avec ses dernières sorties! Je vous invite à y rejeter une oreille, vous serez agréablement surpris!
A la lecture des chroniques de l'époque, je n'ai jamais acheté Fear, emptiness, dispair et j'ai fait l'impasse sur la suite de leur disco pour revenir au bercail à partir de The code is red... Egalement en quête à l'époque d'une plus grande violence je ne voulais pas être déçu. Cette chro et ta remarque Corpsebunder50 me mettent la motivation pour combler cette lacune, d'autant que perso, j'apprécie autant les 1er albums que les derniers!
Alors je te conseille vraiment de réécouter Enemy of the Music Business
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