Suite à
From Enslavement to Obliteration, l’album décrit comme le plus brutal à l’époque,
Napalm Death doit confirmer son statut de leader de la scène grindcore mondiale. Il rentre dès lors au
Slaughterhouse Studios sous la coupe de Colin Richardson, pour les sessions de
Mentally Murdered, mini-LP 6 titres d’une durée totale de 15 minutes paru en septembre 1989.
Mentally Murdered impressionne d’emblée par sa puissance et son extrême brutalité, bénéficiant d’une production irréprochable qui contraste avec des précédentes captures. La seule écoute de son titre éponyme, version réenregistrée de F.E.T.O, permet en effet de constater la différence entre les deux productions, et d’imaginer le rendu de son prédécesseur avec la patte de Richardson. Le couple basse / batterie de Shane & Mick possède en effet une profondeur remarquable, servant les guitares puissantes de Bill et le guttural terrifiant de Lee.
Le ton est donné,
Napalm Death décide de frapper très fort. L’auditeur doit être dès lors particulièrement accroché pour assimiler
Mentally Murdered, tant sa brutalité reste dévastatrice. Les rythmiques sont d’une intensité rarement atteinte à l'époque, grâce à la vitesse supersonique et à la précision des blast-beats de Mick Harris, batteur le plus foudroyant de l’époque. En outre, chaque musicien participe à l’écriture des titres, s’inscrivant tous comme des classiques du genre, du terrible
Rise Above de Shane au méticuleux
Missing Link de Bill, en passant par les incontournables Walls Of Confinement et No
Mental Effort de Mick. Lee se charge quant à lui de la majorité des textes, dans l’esprit contestataire propre aux formations HC/grind.
A l’image des tee-shirt de
Morbid Angel portés par Mick & Shane au dos du LP,
Napalm Death se rapproche aussi dangereusement du deathmetal.
Mentally Murdered renferme en effet des morceaux plus longs que par le passé, permettant la mise en place d’intros lourdes ou de breaks écrasants, apportant du coup un relief et un surcroît de puissance considérables et brisant la linéarité engendrée par son rythme effréné.
En cet automne 1989, aux côtés de Realms Of Chaos,
Altars Of Madness,
World Downfall et Symphonies Of
Sickness,
Mentally Murdered prouve ainsi au monde entier tout le sérieux de la menace death/grind de son label Earache Records, qui s’apprête à dominer le monde du metal extrême durant plusieurs années. Décisives dans la carrière du groupe, formant une passerelle idéale entre la violence grindcore contestataire et l'assise structurée du deathmetal, ces 15 minutes essentielles parfaitement canalisées par le maître Richardson, représentent l'apogée (et le testament) du line-up culte articulé autour de Mick Harris, Bill Steer, Shane Embury & Lee Dorrian.
Fabien.
Au delà, ses titres sont cultes à en mourir, devastant à coups de Walls of Confinement & No Mental Effort intemporels. Une de mes plus grosse baffe en 20 années vouées à l'extrême...
Quant à Earache, je confirme. Le label n'avait aucun équivalent à l'époque, hormis Roadrunner qui commençait à lui emboiter le pas, ou Combat qui mourait un peu plus à petit feu chaque jour. Entre Carcass, Bolt Thrower, Napalm Death & Morbid Angel, Earache influençait grâce à ces quelques formations, toute la scène extrême des années à venir.
Fabien.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire