Les sujets de sa majesté ont passé une deuxième partie des nineties vraiment difficile, se décomposant d’albums en albums et proposant un style de moins en moins agressif à 100 lieux du Grindcore / Death qui a fait sa réputation. On croyait d’ailleurs le groupe de Shane Embury et ses acolytes de Birmingham définitivement mort et enterré après des
Inside the Torn Apart et
Words from the Exit Wound faisant l’effet d’un bon laxatif…
C’était sans compter sur un retour en trombe de
Napalm Death en 2000 (alors que tout semblait perdu comme ils disent dans les films hollywoodiens) avec l’excellent
Enemy of the Music Business qui renouait avec les titres violents et sans concessions qui leur va si bien comme le souligne Fabien dans sa chronique. Une fois remis sur la bonne voix la machine
Napalm Death ne s’arrête plus et
Order of the Leech (2002) s’annonce dans la même veine débridée, accusatrice et rentre dedans que son prédécesseur.
Napalm Death balance d’entrée sa hargne à la face du capitaliste moyen assujetti à la société de consommation que nous sommes (et oui puisqu’on a acheté ce disque) avec le très direct et évocateur Continuing
War on Stupidity, car Mark «
Barney » Greenway et ses amis apprécient toujours autant les conservateurs comme
Bush ou Reagan qu’ils allument allègrement dans ce morceau et les autres. La pochette et le titre de l’album sont à ce sujet particulièrement parlants et politiquement incorrects et défiants vis à vis de la couronne.
Mais évidemment
Napalm Death ne s’arrête pas à la revendication gratuite, stérile et ennuyeuse comme savent le faire bon nombre de combos Hardcore de nos jours : les compositions (dont Embury se taille la part du lion comme pour les biftecks) sont d’une violence exquise et donnent réellement l’envie d’entrer dans la résistance aux côtés des anglais, The Icing on the
Hate montrant le groupe au sommet de sa forme pour leur onzième album : la basse omniprésente de Shane pose le décor tandis que les guitares débridées de la paire Harris / Pintado apportent une assise béton et que
Barney crache sa colère comme un possédé. La production met aussi bien en valeur le travail du batteur puissant, infatigable et précis qu’est Danny Herrera.
La recette est simple mais dévastatrice à l’image du court et intense Narcoleptic sur lequel Mitch Harris place ses fameux backing vocals criards caractéristiques, du survitaminé To Lower Yourself à faire pâlir pas mal de groupes de
Brutal Death de part son énergie incroyable qu’il recèle, ou encore de
Per Capita d’inspiration plus Punk.
Order of the Leech = 35 minutes de bonheur, point.
Pour qui n’a jamais vu
Napalm Death sur scène sachez que c’est une grave erreur, l’énergie déployée
Live par les anglais est impressionnante, une erreur qu’il sera possible de réparer en 2009 au Hellfest ou peut-être auparavant pour une tournée (le contraire serait étonnant de leur part) pour promouvoir leur nouvel album
Time Waits for No Slave prévu pour ce début d’année 2009 s’annonçant donc sous les meilleurs hospices…
BG
Aucun titre de ce disque n'est à mettre à la poubelle...
On retient surtout le cataclysmique "Icing On The Hate", un morceau tout simplement excellent. On retrouve aussi des titres très Punk/Grindcore comme "Per Capita" et "Narcoleptic".
J'avoue tout de même avoir une préférence pour le titre d'ouverture, "Continuing War On Stupidity" qui résume parfaitement l'évolution du groupe de Birmingham.
Note: 18/20
Pour revenir sur cet album et aller à l'encontre des commentaires et de ma fan attitude vis a vis du groupe, c'est un des albums du groupe sur lesquels j'accroche le moins. il est puissant , intense, le jeu de batterie est incroyable mais il passe vite, trop vite, je retiens surtout "blows to the body" qui alterne changements salutaires. Un très bon album pourtant m^me 16 ans après
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