Episode VI : La fin d’une époque.
Après avoir sorti deux albums en à peine quelques mois, les anglais traversent la moitié du globe pour une tournée au Japon, pays déjà réputé pour son public expressif. Voici donc le moment et l’endroit idéal pour enregistrer un concert, comme l’avait fait
Deep Purple quelques années auparavant avec Made In Japan. Yoshihiro Suzuki va donc s’occuper des prises de son à Tokyo et mettre ainsi en boîte le live simultanément le plus adulé et le plus controversé de l’histoire du Heavy
Metal au nom évocateur :
Unleashed in the East (1979).
Comme vous vous doutez bien Judas
Priest a regroupé ces classiques de l’époque dans ce live qui commence avec ce fameux titre de l’album
Stained Class :
Exciter, titre énergique et truffé de double pédale, idéal pour attaquer un set en remuant le public d’entrée. On y entend les fans reprenant en cœur sur les breaks le «
Fall to your knees and repent if you please ! » du refrain.
Sur ce disque Judas
Priest a intelligemment pioché les morceaux sur ces quatre derniers albums et aucune période n’a été oubliée si ce n’est la désormais lointaine de
Rocka Rolla (1974). Ainsi on se régalera de l’écoute de
The Green Manalishi (de
Killing Machine, 1978), de l’excellent
Sinner (de
Sin After Sin, 1977) titre très représentatif des talents composant ce groupe légendaire qu’est le
Priest. Bien sûr on y trouve aussi l’inévitable
The Ripper ainsi que la dynamique reprise de Joan Jett…(Ok, ok c’est la dernière fois) euh pardon, de Joan Baez Diamonds and
Rust.
L’apogée est atteint sur ce disque avec un
Victim Of
Changes dantesque sur lequel Rob
Halford atteint des niveaux d’aiguës insoupçonnés devant un parterre hystérique et où on sent clairement que les musiciens jouent et communiquent avec le public (Oui, je n’ai peut-être pas les images mais ce genre de choses se ressentent). La période
Sad Wings of Destiny (1976) a d’ailleurs été gardée pour la fin avec à la suite de ce morceau de bravoure
Genocide et
Tyrant, chansons agréables et fort bien exécutées ici, mais qui disparaîtront assez rapidement des futures set-list du quintette de Birmingham (voilà ce qui arrive quand on sort une flopée de classiques à chaque skeud !).
A l’inverse il est amusant de constater que des titres désormais cultes comme
Stained Class,
Beyond The
Exciter Of Death ou le « titre à la moto »,
Hell Bent for
Leather (présent dans la version remasterisée) ne faisait pas encore partie du répertoire régulier de la bande à Tipton en concert.
Comme il est stipulé plus haut, ce live en apparence parfait a été et est toujours sujet à une controverse : qu’on donc bien fait Rob
Halford et ses comparses aux bandes de ce
Unleashed In East au Ascot Studio? N’était-ce bien qu’un mixage ? Les mauvaises langues ont toujours clamé que ce disque était bourré d’overdubs et bien trop propre pour être honnête.
Les fans de leur côté ont toujours préféré fermer les yeux et considérer ce produit comme l’un des meilleurs live de tous les temps. Cette controverse ajoute encore à la dimension légendaire de cette galette mais je me garderai bien de prendre position et vous laisse seuls juges.
Ce
Unleashed in the East est donc une photographie instantanée, une sorte de best-of du
Priest des années 70, c’est un peu la célébration de la fin d’une époque. Mais l’histoire du combo ne fait que commencer et l’album studio suivant va enfin leur ouvrir les portes de la reconnaissance mondiale mais ceci est une autre histoire. « It’s a long way to the top if you wanna rock’n’roll” comme disait un collègue à Platon.
To be continued…
BG
Bon, de toute façon, ça déchire, et studio ou pas, quand le Rob il voulait envoyer la purée à l'époque, ça le faisait grave.
quel bonheur qu'ils aient ajouté ces 4 titres supplémentaires à l'édition originale.
« Unleashed in the East » marque l’éclosion d'un nouveau monstre scénique du hard rock
avec des spectacles grandioses et le début d'un changement de stratégie marketing pour le groupe avec un son et une image plus durs.
Adieu donc la poésie un peu rêveuse et décalée des débuts ...
Mais « Unleashed in the East » peut également servir de best of pour les gens un peu curieux désirant découvrir le meilleur condensé de ce qu’a fait le groupe dans les années 70, sachant que l’intérêt principal pour moi de ce disque est que les versions de la plupart des titres joués sur scènes parviennent à surpasser les versions originales. Chronique complète sur mon blog : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/01/unleashed-in-east-judas-priest.html
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