Episode II : Trouver un style.
Après des débuts hésitants sur le mitigé premier album
Rocka Rolla où la bande à Tipton oscillait entre Rock’n’roll et Heavy sans trop savoir sur quel pied danser,
Sad Wings of Destiny (1976), doté d'une superbe pochette, allait nous éclairer un peu plus sur les intentions musicales des anglais.
Le son ici s’est légèrement épaissi, mais ne vous attendez quand même pas à un son à la
Pantera, dont les futurs membres devaient encore faire mumuse dans une cour d’école.
D’entrée sur
Sad Wing Of
Destiny, on trouve un titre culte :
Victim Of
Changes qui deviendra un grand classique de Judas
Priest sur scène, cette fresque de près de 8 minutes est sans doute un peu dure à encaisser pour les profanes comme morceau d'ouverture, mais quelle qualité. Et que dire du second
The Ripper, à ranger dans le même tiroir du
Priest : culte.
Dreamer Deceiver est tout comme
Victim Of
Changes une longue ballade, non qu’elle soit désagréable mais deux « demi-slows » sur les trois premiers morceaux, ça fait beaucoup (pour ne pas dire trop). Néanmoins au bout de trois minutes, lorsque le morceau se décide à s'emballer, on peut enfin entendre le talent vocal du futur
Metal God et ses cris fulgurants ainsi que les soli harmonieux et les rythmiques bétons de la paire Downing / Tipton.
Les choses s’accélèrent enfin sur
Deceiver, titre très enlevé ou Rob
Halford s’en donne à cœur joie. Toutefois tous les titres ne sont pas de qualité égale et
Genocide apparaît un peu plus faible par exemple. Cependant Judas
Priest semble ici en train de trouver sa voie et si le titre
Tyrant disposait d’un son moderne, on obtiendrait un bon gros morceau de Heavy
Metal qui n’aurait rien à envier aux productions actuelles, en vérité ce serait sûrement meilleur…
Une originalité agrémente la fin de ce disque, il s’agit d’un titre avec simplement une plage de piano, quelques chœurs et le chant d’
Halford. En écoutant attentivement cela ressemble aux passages atmosphériques qu'on trouvera sur
King Diamond. Ce morceau est enchaîné avec le dernier :
Island Of
Domination qui nous laissera sur une impression acceptable, mais les meilleurs morceaux de
Sad Wings of Destiny sont indéniablement dans la première moitié du CD (même si le CD n'existait pas encore en 1976).
Au moins cet album nous aura renseigné sur les intentions du quintet de Birmingham. En effet à l’écoute de leur premier album on aurait pu se poser des questions sur l’évolution possible de leur musique. Ici
Sad Wings of Destiny va dans une direction indéniablement Heavy.
Cette impression sera confirmée une année plus tard sur
Sin After Sin.
To be continued...
BG
« Sad Wings of Destiny » est pour moi le sommet artistique de la carrière de Judas Priest, un album inspiré, racé, alliant puissance, émotion, beauté et sophistication.
La musique, plus cadrée que sur « Rocka Rolla » reste néanmoins formidablement inventive.
Rob Halford, Maître Chanteur plus souverain que jamais, capable de faire passer aussi bien l’agressivité que l’émotion à fleur de peau, atteint pour moi sur de nombreux titres la quintessence de la perfection vocale, performance qu’il ne pourra jamais totalement rééditer ultérieurement.
Donc si vous aimez le rock des années 70, ce disque vous comblera de bonheur tant il contient une impressionnante pléiade de classiques immortels.
LE disque de référence du groupe !
La chronique complète sur mon blog :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/01/sad-wings-of-destiny-judas-priest.html
J'ai connu Judas Priest en 1979 avec le fameux Live: Unleashed in the East, autant dire que j'ai commencé fort.
Ce live contient 4 monuments du groupe dans ce Sad Wings of Destiny, 4 bombes de Heavy Metal made années 70: Victim of changes, The ripper, Tyrant et Genocide. Plus 2 jolies ballades: Dreamer deceiver et Epitaph.
Ce qui fait de cet album un des meilleurs de la discographie du groupe et certainement un des plus grands disques de Heavy Metal de l'histoire.
18/20
@TDH75 ET Angus107 Pour ceux qui ont connu ce groupe à leurs débuts, Sad Wings of Destiny a probablement une importance capitale, de mon côté ce n'est pas le cas ayant découvert la musique du Priest au début des années 90, et par effet de comparaison je lui préfère bien d'autres albums de Judas Priest, et a fortiori d'autres albums de Heavy Metal.
Je le trouve encore très influencé par le Rock 70, et c'est normal étant donné que le Heavy Metal était encore un style très jeune en 1976, pour certains c'est un avantage, je le conçois. Je dois admettre que par rapport à la publication de ma rédaction en 2008, je remonterai probablement ma note d'un point à 16/20.
Bonjour cher Beergrinder, je suis entièrement d'accord avec toi, Priest a sorti de grands albums plus tard. Je veux simplement dire que, comme je dis, j'ai connu Priest avec ce 1er Live et que les 4 morceaux que je cite dégagent une telle puissance sur ce live que bien sur la version studio parait plus faible. N'empeche ces morceaux seront joués pratiquement à tous leurs concerts, ce qui est une référence. C'est vrai aussi que l'album sonne très rock 70, mais je suis certain que si ils avaient sorti cet album dans les années 90, avec un meilleur son, ça aurait été une tuerie, je pense. Maintenant j'avoue ne pas etre un grand connaisseur du groupe, je connais plusieurs albums, mais pas tous. Je vais m'empresser de corriger ça. Merci pour ton commentaire, c'est toujours enrichissant d'avoir des autres avis.
Bien à toi
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