Episode
XIII : l’apothéose.
Après un difficile procès contre des chrétiens extrémistes illuminés qui a heureusement vu nos Beatles du Heavy
Metal acquittés (aux USA il existe désormais la jurisprudence Judas
Priest), Rob
Halford et ses acolytes peuvent désormais laisser éclater toute la colère, la frustration, et l’injustice ressenties pendant ses démêlées avec la justice.
Judas
Priest va en effet « lâcher les chiens » et sortir un disque absolument ultime qui flirt par moment avec le Thrash
Metal.
Faisant suite au bon mais irrégulier
Ram It Down, rien ne laissait présager que
Painkiller (1990) aurait l’effet d’une bombe à neutron dans le petit monde du Heavy
Metal mais il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord l’intégration de Scott Travis à la batterie (ex Racer-X) va considérablement brutaliser la musique de Judas
Priest par sa vélocité, sa double-pédale omniprésente et son jeu agressif. Ensuite au niveau des guitares : la paire Tipton / Downing va se surpasser pour pousser les duels de soli à leur paroxysme avec une efficacité, une vitesse et également un sens de la mélodie jamais égalés depuis.
La transformation du
Priest transparaît jusque dans l’artwork où ce personnage imaginaire le «
Painkiller », règne en maître sur sa mécanique de combat, au dessus d’une ville dévastée sur laquelle le Metallian, symbole du groupe bien avant de devenir un magasine, s’élève des entrailles de la terre.
Et enfin « last but not least » cette voix du
Metal God, cette satanée voix reconnaissable entre mille (bien que parfois copiée n’est-ce pas M. Ralph Sheepers) et jamais égalée qui atteint sur
Painkiller son apogée de puissance, de diversité et de talent.
Qui n’a jamais tremblé devant le départ en trombe de
Painkiller et le solo de batterie de Scott Travis remplaçant avantageusement Dave
Holland ? Qui n’a pas halluciné en écoutant le chant bluffant de puissance de Rob
Halford (HE-IS-THE-
Painkiller…) ? Qui ne s’est pas extasié devant les rythmiques ravageuses et le formidable duel de guitare que se livrent Tipton et Downing lors du solo central ? Qui n’a jamais tenté de fredonner les paroles de
Painkiller sous la douche ou ailleurs en tentant désespérément d’imiter cette voix suraiguë impossible à reproduire ? Réponse : pas moi en tout cas.
Sur certains disques quelques chansons au dessus du lot cachent un peu la misère générale mais c’est loin d’être le cas ici :
Hell Patrol et All Guns Blazing enchaînant sans coup férir avec des riffs surpuissants et des refrains catchy pour ne pas dire inoubliables. La virtuosité (omniprésente tout au long de cette galette) gagne un cran supplémentaire sur
Leather Rebel avec un départ prodigieux de dextérité et d’impact et un
Halford variant bien son chant pas uniquement cantonné dans les ultra aiguës.
La démonstration de force est loin d’être terminée avec une intro de
Metal Meltdown que ne renierait sans doute pas
Yngwie Malmsteen pour ce titre d’une vélocité et d’une agressivité presque incroyable pour du Heavy
Metal, tous les musiciens donnent l’impression d’être à bloc pour tout déblayer sur leur passage.
Comme pour prouver que les anglais savent varier les plaisirs,
Night Crawler propose toujours des guitares solides (chaque riff de ce disque est énorme) mais un chant plus posé et une ambiance centrale aux atmosphères terrifiantes qui montre le
Priest sous le jour le plus noir jusqu’ici. Sur Between The
Hammer&The
Anvil, Rob
Halford montre toute sa capacité à faire passer des émotions au travers la puissance de son organe (et oh ! pas d’allusions douteuses s’il vous plait !) et un nouveau solo dantesque vient s’ajouter à la liste déjà fort bien remplie.
Bien entendu la traditionnelle balade est présente et avec
A Touch of Evil qui est encore une réussite totale dans un style bien différent des anciennes et légendaires
Beyond The
Realm Of Death ou
Victim Of
Changes.
Un dernier morceau de bravoure épique One Shot At
Glory finira de parachever le chef d’œuvre avec une fois de plus un riff de départ tueur, quelques soli majestueux (la pile touche le plafond) et un chorus à faire frémir.
La particularité de ce disque a été de repousser les limites du Heavy-
Metal, dans un style qui n’est pourtant pas du Thrash, les gars de Birmingham parviennent à insuffler une puissance et une agressivité hors du commun : des titres comme
Painkiller,
Metal Meltdown ou All Guns Blazing dévastent tout sur leur passage. Impossible de sortir indemne d’une telle expérience.
Painkiller est un disque que même les fans les plus endurcis de
Metal extrême apprécient, peut-être même l’album le plus fédérateur de l’histoire du
Metal. Voilà en quoi ce bijou constitue l’œuvre ultime du
Priest, considéré tout simplement par la majorité des métalleux comme la meilleure galette de Heavy-
Metal jamais sortie.
Alors pour les plus jeunes d’entre vous qui trouvent que
Stratovarius est ce qu'il se fait de mieux au niveau de la puissance et de la virtuosité dans le Heavy-
Metal, il est grand temps de se pencher sur
Painkiller de Judas
Priest.
Malheureusement le départ prochain du hurleur chauve préférant continuer sur une carrière solo, allait porter un rude coup au
Priest qu’on ne reverra que sept ans plus tard avec Tim «
Ripper Owens » au chant mais ceci est une autre histoire.
To be continued…
BG
C est aussi le retour d une batterie digne de ce nom depuis unleashed in the east .
Qui apporte un impact et un certain cachet aux compos .
Tres belle chronique résumant merveilleusement bien ce que je pense de cet album.
Ecouté 1 nombre incalculable de fois, le Priest a sorti l' album le plus burné du heavy metal...mais aussi le plus cohérent car ici pas de point faible...
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