Ce qui est magnifique avec les adages, c’est que chacun possède son exact opposé. Lorsque l’on évoque un nouvel opus d’un légende telle que Judas
Priest, on est toujours soucieux de se dire si celui qui correspondra le mieux sera « Les légendes ne meurent jamais » ou « On ne peut être et avoir été ».
Le temps passe et fait des ravages sur ceux qui ont façonné le style que nous aimons tant. Iron Maiden continu, presque seul, a vouloir aller de l’avant et innové mais
Bruce Dickinson nous a fait une frayeur avec sa tumeur à la gorge tandis que Nicko McBrain avoue à demi-mots que le physique devient difficile à tenir derrière sa batterie.
Black Sabbath n’a pas eu cette chance puisque
Dio a succombé à un cancer tandis qu’Ozzy n’est plus qu’un fantôme. Pour terminer le triplette britannique, Judas
Priest a perdu il y a quelques années son emblématique KK Downing car ce dernier n’était plus satisfait des performances live du groupe, performances que Richie Faulkner (de presque trente ans son cadet) a intensifié de son feu sacré et avec une aisance impressionnante, comme s’il avait toujours fait partie intégrante de ces dieux du metal, jouant avec Rob
Halford et
Glenn Tipton comme s’ils les côtoyaient depuis des années.
Cependant, si un concert de Judas est toujours un évènement en soi (souvenir d’un mémorable show en 2011 sur la tournée
Epitaph), les opus studios sont, depuis le retour du
Metal God au micro au mieux convaincants au pire très moyen. Si "
Angel of Retribution" jouant la vibe nostalgique avec une musique classique et sans surprise, "
Nostradamus" avait peut-être été vu trop beau et le combo, pas forcément habitué aux jalonnements progressifs (moins que Maiden en tout cas), s’embourbait dans un double opus où la moitié des titres étaient justement dispensable. Quant à "
Redeemer of Souls", son feeling 70s ne cachait pas une production approximative qui était sauvée par quelques titres très forts. Et quand "
Firepower" est annoncé avec comme préambule l’absence de Gleen Tipton sur la prochaine tournée à cause de sa maladie de Parkinson devenue trop invasive, on se dit que le temps est vraiment sans pitié pour ces légendes qui devraient peut-être prendre une retraite tant méritée. Mais "
Firepower" commence à tourner et quelque chose nous interpèle…est-ce que ces types (hormis Richie) ont bien entre soixante et soixante-dix ans ? ? ? Car "
Firepower" est l’album que nous n’osions plus espérer ! Un pur opus 80s puissant et racé, aux titres hymniques, courts et « in your face » qui sonnent déjà comme des classiques ? Exagérer ? A peine …
Le titre éponyme débute sur un riff simple et rentre dedans, le tempo est lourd et Rob impressionne de pouvoir chanter de façon aussi précise et puissante malgré le poids de l’âge. La production est rugueuse, moderne et tranchante comme Andy Sneap sait si bien le faire, lui conférant tout juste la modernité qu’il faut pour s’ancrer en 2018 sans jamais dénaturer l’essence du
Priest. Les soli de Richie sont hurlants, la batterie de Scott Travis claque comme sur
Painkiller et on se dit que le titre serait sorti en 1992 ou 1993 qu’on n’en serait pas choqué. Et cela va continuer !
"
Firepower" est un condensé de titres heavy souvent mid-tempo, maitrisé, parfois lourds ou plus énergiques, mais avec une inspiration retrouvée, un feeling ne sentant pas le réchauffé et une prestance que ne possédait pas du tout les précédents albums.
D’un "
Lightning Strike" sous forme d’hymne au plombé "
Necromancer" (sur lequel Rob retrouve ses petits hurlements typiques) en passant par le hard "
Flame Thrower" et son riff très épais ou encore le lent "
Children of the Sun" et son refrain entêtant, Judas fait mouche dans tous les compartiments, coche tous les éléments du cahier des charges mais, en plus de les respecter, parvient à se transcender pour montrer qu’il peut toujours se mouvoir en patron. "
Never the Heroes" s’ouvre par exemple sur une mélodie sublime, une descente de toms vrombissante et surtout un refrain posé et hymnique qu’on s’entend déjà chanter avec des milliers de poitrine autour de nous, au milieu d’une foule.
Parlons également de "
Guardians", interlude au piano joué par Tipton pour ouvrir le majestueux "
Rising from
Ruins" au riff lourd et pesant, porté par la voix imposante d’
Halford pour l’un des titres les plus progressifs de l’album, beau et porté par un vocaliste qui semble plus en forme qu’il y a quinze ans. Le solo est long, mélodique, dans la pure lignée des années 80 et n’aurait pas dépareillé à côté d’un "
Blood Red Skies" ou d’un "
Night Crawler".
Là où on regrette que certains groupes regarde en arrière, cela sonne comme un regain de vitalité pour le
Priest qui sort surement son meilleur disque depuis son retour et surtout un album qui sonne comme la suite logique des "
Screaming for Vengeance", "
Defenders of the Faith", "
Ram It Down" et "
Painkiller" (je mets volontairement "
Turbo" à part qui est le plus différent des opus des années 80). Il y a "
Traitors Gate" et son riff très heavy porté par la voix tout en nuances de
Halford qui alterne entre le grave et certaines attaques dont il a le secret ou encore la superbe "Sea of
Red" qui clôture et parachève "
Firepower" d’une aura finalement assez rare chez les britanniques. Une longue ballade, comme "
Angel" par exemple, se terminant sur des chœurs conférant un aspect quasiment lyrique à l’ensemble.
"
Firepower" peut se targuer d’être une sacrée renaissance pour un groupe qui certes n’a plus rien à prouver mais inspire toujours une certaine crainte lorsqu’un nouvel opus voit le jour. Il est un digne successeur aux grands classiques et défendra fièrement sa place sur scène aux côtés des indéboulonnables du genre. Quel dommage que l’emblématique paire de guitaristes Downing / Tipton n’aura plus aucun représentant (Glenn sera remplacé par Andy Sneap sur la tournée), comme si une page se tournait définitivement. La dernière ?
To Be Continued …
Un classique pour sûr dès son écoute à sa sortie. Achat direct, en deux versions en plus. Tu peux aisément t'amuser avec une telle discographie. Même les tout premiers contiennent des perles. Et à la courte liste d'Angerasart je rajoute la lame de rasoir trangeante de British steel.
Comme le dit si bien monsieur plus, le British Steel, mais aussi et surtout Defender of the Faith font parti des indispensables de Priest.
Bon j'ai compris jsuis carrément à la masse avec Judas...:-\
Je vais m'occuper avec ça à retrouver ces perles de Priest. Halford fait des trucs solo pas mal aussi;)
Je connais les Priest depuis "screaming for vengeance", l'album qui les a vraiment haussé vers le heavy metal. Très bon album suivi par defender of the faith au son beaucoup plus produit et efficace. L'album turbo execellent malgré la controverse sur l'utilisation des guitares synthés mérite le détour également. Ensuite, j'ai à peu prés apprécié "ram it down " bien plus rentre dedans et au son agressif avec quelques bons titres à se mettre sous la dent. Ensuite contrairement à beaucoup, le virage heavy speed de "painkiller" m 'a réellement déplu car je trouve le jeu des guitaristes et du groupe en général est forcé et ne leur correspond pas du tout... La suite (mis à part deux trois titres de ci de là) m'a fait abandonner ce groupe mythique jsuq'à ce dernier "firepower" qui revient à un style heavy metal pur, bien plus "Priestien". L'album possède quelques bonnes perles même si tous les titres ne font pas tous recette
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