La fin de contrat entre les Danois de
Pretty Maids et un Sony Music bien plus empreint à promouvoir d’autres groupes plus populaires dans des styles plus rentables (Grunge, Néo-
Metal…), fut difficile. Elle donnait naissance à l’infâme
Stripped. Ronnie Atkins et les siens, après ces pérpéties, sortaient un intéressant
Scream, chez
Massacre Records, avec le retour aux manettes de ce vieux compagnon de toujours, Flemming Rasmussen, qui parvint à redonner un peu de cette vigueur d’autrefois au groupe, tout en lui gardant une certaine modernité des plus intrigantes.
Revenant d’entre les morts et soucieux de mettre tous les atouts de leur côté, il fallait donc confirmer ce regain d’intérêt que semblait vouloir leur consentir le monde entier. Quoi de mieux pour ce faire qu’un album live ? Quoi de mieux qu’un public tout acquis à la cause d’hymnes choisis avec intelligence pour concrétiser un retour attendu depuis des décennies ? Et quel public pouvait le mieux incarner cet amour indéfectible si ce n’est celui du propre fief de
Pretty Maids ?
C’est donc au Danemark, et plus précisément à Copenhague qu’a été enregistré ce
Screamin’
Live. A l’évidence, le groupe n’a pas besoin de se forcer pour provoquer l’enthousiasme d’un public conquis d’avance par le propos. On pourra cependant regretter que ce choix provoque aussi un certain conformisme routinier d’une prestation à la prise de risque minimum.
Déplorons aussi la production de ce manifeste laisse ce public, pourtant fidèle et présent, un peu en retrait dans un mixage où la priorité a été à l’évidence, la mise en exergue du groupe. Un choix compréhensible, mais étrange si l’on songe qu’un album live est surtout l'expression du lien étroit entre un groupe et son public. Combien d’album live sont d’excellents albums davantage parce qu’ils offrent le reflet exact et authentique d’une ambiance intense, que d’une prestation sans faille d’un groupe ? Or sur ce Sreamin’
Live le public est souvent inaudible, absent, rien d’autre qu’un souffle que l’on devine. Et lorsque Ronnie Atkins tente de le faire participer (
Walk Away, Please Don’t Leave Me …) on ressent une osmose tronquée dont la plénitude n’est pas vraiment évidente.
Au-delà de ça, ce qui fait la réussite d’une telle entreprise c’est le choix difficile et complexe d’une liste de morceaux homogènes. La sélection est d’autant plus délicate lorsque, comme
Pretty Maids, le groupe possède une carrière égrenée de nombreux albums. Articulé autour de
Scream, dernier en date, il paraissait évident que ce live ne pouvait raisonnablement pas faire l’impasse sur l’excellent triptyque
Psycho-Time-Bomb-Planet-
Earth, Rise et
Scream. Si les versions ici présentées semblent moins puissantes, et moins pesantes, elles n’en gardent pas moins les qualités indéniables d’un Heavy Mélodique captivant. No
Messiah prend, quant à lui, une ampleur plus agressive dont il manquait un peu auparavant, créant là, une véritable bonne surprise.
Seul Walk Away aurait mérité d’être écarté, car bien trop insipide, tentant de créer une émotion entre le public et le groupe, dont le rendu est, essentiellement du fait de ce mixage, raté.
Si la formation tente d’imposer ces derniers méfaits comme une évidence, elle n’en oublie pas, moins un passé glorieux construit sur des qualités épisodiques dont elle su faire preuve. Ainsi elle déterre un excellent et fougueux Back to Back, où elle donne le reflet de toute l’ampleur de son talent ; et un impeccable
Red, Hot and Heavy avec son riff typiquement Heavy. Mais aussi un furieux Yellow
Rain et un enragé
Future World dont les absences auraient été une erreur indicible. En revanche, pourquoi avoir préféré un
Love Games en lieu et place d’un Needles In The
Dark ? Le premier très mélodique donne à l’évidence une image plus exacte de ce que peut, aussi, être le groupe; mais le second aurait été diablement plus efficace. Il exhume également un Rock the House bon, mais pas vraiment transcendant ; et la ballade
Savage Heart qui offre un beau moment dans une version plus proche de celle de
Stripped que de celle de
Jump the Gun. Il ravive les cendres encore fumantes d’un remuant et admirable
Sin-Decade rapide et savoureux ; et d’un Please Don’t Leave Me qu’on a, sans doute, un peu trop entendu.
Ce
Screamin’
Live est donc un disque plutôt équilibré, nous offrant une bonne synthèse de la carrière de
Pretty Maids, entrelaçant toutes la quintessence de son art ou vient se mêler riffs Heavy, musique harmonieuse, rythmes effrénés, rugissements déchaînés d’un Ronnie Atkins unique. Le seul regret est le choix de certains morceaux, même si, force est de reconnaître, que l’ensemble renvoie une image assez fidèle de ce qu’est la musique du groupe. On déplorera également une atmosphère un peu trop feutré, dû à ces manifestations du public mises bien trop en retrait.
Avec cet album
Pretty Maids enchaîne enfin un second pas sur le pénible chemin de cette renaissance. Il se remet donc en marche, et bientôt, peut-être, dans la course...
En effet, ce Live est pas mal du tout malgré ses erreurs lié à la production et surtout au mixage. Où est donc passer le public ?
Dommage, car la setlists et vraiment du tonnerre dés son intro jouissives a souhait et en y incorporant des titres du non moins légendaire "Future World". Par contre aucun titre du sous estimé "Sin-Decade" mis a part la reprise de John Syke " Please Don't Leave Me ", pour finir avec un "Red Hot and Heavy" qui aurais pu être dantesque, avec un public audible.
Pour ma part, je préfère de loin leur album live "It Comes Alive" sortie en 2012, vraiment indispensable.
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