Pharaonique !
Suite au succès interplanétaire de "
Piece of Mind", Maiden remet le couvert avec une galette quasi irréprochable.
Au niveau de la composition des titres, nous retrouvons Steve Harris d'un côté et le duo Smith/Dickinson de l'autre. C'était déjà le cas sur "
Piece of Mind", sauf qu'ici Dickinson compose en solo le morceau "
Powerslave" et "
Flash of the Blade."
Vous découvrirez de suite 4 chefs d'œuvres, ni plus ni moins, sur
Powerslave.
On débute l'affaire par un voyage en
Spitfire avec "
Aces High". Cet hymne incontournable est une véritable démonstration de force ! La basse tonitruante de Steve Harris vous déchire le ciel à la vitesse de la lumière. Nous sommes en présence ici d'un hit intersidéral, diaboliquement efficace avec roulements de batterie flamboyants en introduction et riffs "twin guitars" d'anthologie. Bruce "tout puissant" Dickinson ne lâche rien et Maiden remporte haut la main sa bataille d'Angleterre.
A noter, en aparté, que cette fougue juvénile va malheureusement faire défaut aux prochains opus de Maiden, qui vont s'affirmer beaucoup plus mous du genou par la suite.
Nous enchaînons sur des nouveaux roulements de batterie et un riff légendaire avec l'inaltérable "
2 Minutes to Midnight". Un autre hymne balancé haut les "choeurs" (...The glamour, the fortune, the pain) par un combo au sommet de sa forme.
Passons derechef aux 2 derniers morceaux de l'album, les deux pépites les plus précieuses placées aux confins du temple "
Powerslave".
Commencez par une expédition au bord du Nil avec sans doute la meilleure initiation à l'Égyptologie que je connaisse! Introduction dantesque, puissance de feu et "climat" envoûtant, le titre "
Powerslave" transporte Dickinson en quasi transe. Le
Sphinx de Gizeh, la pyramide de Kheops et le phare d'Alexandrie réunis en un seul titre !
Mais que dire du joyau final et de l'apogée de ce disque ?
"Rime of the
Ancient Mariner" est un titre somptueux du début à la fin, 13 minutes de bonheur intense en apnée totale. Un voyage de cauchemar sur la mer Égée...pour un morceau de rêve. Ce titre inspiré d'un poème épique de Coleridge vous transporte entre changement de tempos à gogos et guitares flamboyantes dans une des plus grandes compositions de maître Harris...Pour amener en douceur un long break planant qui vous plongera dans le tourbillon implacable de la tempête finale!
Si le reste de l'album possède à mon goût un peu moins de panache, il reste d'excellente facture."
Flash of the Blade" (B.O d'un film de Dario Argento) séduit avec son riff hyper efficace qui vous reste facilement dans le ciboulot. Cadence endiablée, break malin, et un son de guitares qui va largement inspiré les citrouilles germaniques d'
Helloween).
Concernant l'instrumental "Losfer Words", techniquement impeccable avec sa superbe démonstration rythmique...j' émettrai ici quelque menues réserves. L'ensemble manque un peu d'âme et d'émotion. Une belle perf', un vrai à plaisir de jouer qui se ressent, mais qui ne me transcende plus vraiment aujourd'hui (Cette chronique a été ré-écrite en 2015);
"The Duellist ", a du bien faire plaisir à notre cher Dickinson, grand fan d'escrime et d'assaut au fleuret. Ce morceau sert avant tout le duo d'artificiers "guitaristiques" bien encadré une fois de plus, par la master basse monumentale de l'omniscient grand chef... une jolie joute pour techniciens avertis!
"
Back in the Village" est sans doute le talon d'Achille du disque. Ce sixième titre de l'album nous annonce le retour de Patrick Mac Goohan (déjà évoqué par Maiden dans "
The Prisoner", lui aussi le Numéro 6 dans la série...malin les gars!). Morceau de bonne qualité (certes), cette sympathique "speederie" est trop redondante et manque singulièrement de relief.
Mais oublions ses légers griefs (qui par ailleurs n'engage que moi)...
Powerslave est un fantastique album avec 4 bombes incontournables, et je le répète, c'est une galette avec une flamme et une énergie que nous ne retrouverons que très rarement par la suite...et certainement pas sur "
Somewhere in Time" !
La tournée "
Slavery Tour" va donner naissance au légendaire "
Live After Death"... sans doute l'un des meilleurs
Live de l'histoire du métal. Maiden est encore au sommet de son art.
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