Liste des groupes NWOBHM Iron Maiden (UK-1) Live After Death

Les sujets de débats passionnants que nous pourrions aborder concernant uniquement l’aspect artistique et historique d’Iron Maiden sont légion tant ce groupe aura, jusqu’alors, toujours su magnifier sa créativité visionnaire. Songeons, en effet, que même un album moins irrésistible tel que Piece of Mind comporte quelques hymnes, certes, moins agressifs et plus consensuels que ceux proposés sur l’admirable The Number of the Beast culte, mais d’une qualité de composition que nombres de musiciens, pourtant émérites, rêveraient de pouvoir atteindre (Where Eagle Dare, Revelations, ou par exemple The Trooper).

Au-delà de ce qui fait l’identité artistique profonde et captivante de ce groupe, et au-delà des qualités techniques ahurissantes de musiciens aussi talentueux, c’est en cette année 1984 qu’Iron Maiden, sous l’égide notamment d’un redoutable Steve Harris, va connaître un changement crucial. Il va, en l’espace d’une année, se muer en une formidable machine de guerre, en une entreprise commerciale capable de tirer tous les avantages de cette créativité admirable. Pour bien comprendre cette mutation, il faut évoquer, aussi, ce lien unique et rare qui unit le groupe à son public, à son peuple fidèle et indéfectible. Et cette assiduité va prendre une dimension insoupçonnable à l’aune de la tournée suivant un captivant Powerslave.

L’ampleur de l’entreprise fut d’emblée annoncée comme titanesque sous le titre évocateur de "World Slavery Tour". Les Britanniques promettaient donc d’asservir le monde entier. Aussi excessive fut cette promesse, elle sera pourtant tenue. Et de la Pologne à la Hongrie, de la France à la Yougoslavie, de l’Italie au Portugal, de l’Espagne à l’Angleterre, de l’Écosse au États-Unis, des Pays Bas au Canada, de l’Autriche au Japon, de l’Allemagne à la Suisse, de l’Australie au Brésil et du Pays de Galles à la Finlande, en passant par le Danemark, le groupe va, durant plus de 330 jours, de août 1984 à juillet 1985, livrer plus de 190 batailles épiques. Non content de l’ampleur, et de l’implacabilité de cette stratégie consistant à fouler toutes ces terres, Steve Harris et ses compatriotes vont concevoir un extraordinaire spectacle magistral et grandiose, dans lequel effets pyrotechniques, décors grandioses aux relents égyptiens, monstres géants à l’effigie de l’emblématique Eddie et jeux de lumière vont s’abattre sur un public incrédule. Un déferlement visuel d'une telle ampleur, que nul ne pourra résister. Ceux qui ont assisté à l’un de ces shows en demeurent, en effet, définitivement marqués.

Ce délicieux conflit trouvera son témoignage le plus intemporel gravé sur une œuvre intitulée Live After Death qui sortira durant l’année 1985. Cet album, défendant un Heavy Metal typique de celui de ces Anglais, prend, fort d'une sélection de morceaux redoutables, des allures de compilation indispensable. Bien évidemment, certains pourraient arguer du caractère pas totalement essentiel de tel ou tel morceau, ou encore se plaindre de cet amas exhaustif mettant bien trop en exergue les titres plus récents et, donc, ceux-là même à l’énergie farouche moins virulente et moins "punk". D’autres pourraient, aussi, évoquer la qualité d’un son désuet dont le mixage offre un manque de puissance évident à cette musique.

Mais qui pourrait réellement, au-delà de ces vérités, nier le caractère tout à fait jouissif de tels hymnes ? Qui pourrait décemment ne pas être touché par une telle créativité ? Lequel d’entre-nous pourrait ne pas se sentir investi de cette force communicative alors que s’abat sur lui le déferlement d’un excellent Aces High, les délicieuses alternances d’un captivant Revelations tantôt lourd et puissant tantôt mélodique et doux avant que l’exaltation entraînante n’emporte ce titre ? La ferveur d’un Iron Maiden nerveux, les climats plus orientaux d’un remarquable Powerslave ou encore les constructions narratives plus progressives d’un ténébreux Rime of the Ancient Mariner ? Comment ne pas goûter à l’excellence d’un The Number of the Beast, Hallowed Be Thy Name ou encore, par exemple, Running Free ? Qui pourrait rester insensible en entendant l’enthousiasme d’un Bruce Dickinson haranguant la foule ? Ou en percevant la technicité d’un Nicko McBrain stupéfiant ? En distinguant le talent de Dave Murray et Adrian Smith ? En discernant la hargne avec laquelle Steve Harris mord dans chacune de ses cordes ? On peut, évidement, resté peu réceptif à tous ces arguments, et à la musique d’Iron Maiden. Y rester totalement insensible reviendrait à nier un pan essentiel à la compréhension de l’histoire du Heavy Metal.

Et donc, comment conclure autrement sinon en évoquant le caractère indiscutablement culte d’un tel opus, et ce bien au-delà de toutes les considérations simplement subjectives ?

Dans le paysage varié et touffu des albums Lives de métal, "Live After Death" fait figure de montagne majestueuse et inaccessible. Faisant suite à la fabuleuse et interminable tournée du World Slavery Tour ( 1984-1985 , plus de 300 dates !),ce double album Live marque pour Iron Maiden la fin d'un cycle ayant donné le jour à pas moins de 5 albums majeurs et complètement indispensables pour tout métallo qui se respecte. Il faut avoir possédé la version double vinyle 33 tours de cet album pour comprendre tout l'impact que ce Live a pu avoir à l'époque. Présentation luxueuse comprenant notamment de nombreuses photos de la tournée et un livret détachable reprenant l'historique complet des concerts, près d'une heure et quarante minutes de musique, un son implacable porté par l'énorme production de Martin Birch ( qui avait collaboré au Made in Japan de Deep Purple en 1972 )et qui s'est alloué pour le Live de Maiden les services du fameux studio mobile Rolling Stones, une prestation scénique orchestrée au millimètre près (avec ces magnifiques duels de "twin guitars" entre Dave Murray et Adrian Smith, le fabuleux et ô combien épique "Rime of The Ancient Mariner" En est la démonstration la plus éclatante). C'est avec un discours de Winston Churchill prononcé durant la Deuxième Guerre Mondiale sur fond de moteurs de Spitfires que commence les hostilités de ce Live homérique. Aces High déboule dans la foulée tel un brûlot infernal au rythme effréné des guitares et, chose stupéfiante, le reste de l'album ne descendra plus sous le seuil d'alerte maximale imprimé par ce premier morceau. Tout ici respire le souffre incandescent, pas de quartier ! Iron Maiden est sûr de sa force et il veut nous le montrer. Ce disque est tout simplement l'un des meilleurs Lives de tous les temps, malgré la performance parfois poussive de ce public américain qui n'avait pas encore compris la musique d'Iron Maiden. En effet, sur certains morceaux, Bruce Dickinson se bat littéralement pour faire participer le public. Si cet album avait été enregistré En Europe, l'effet en aurait été doublé certainement. Il fallait bien qu'il y ait un petit bémol quelque part. Parmi les titres à retenir, s'il fallait en retenir car ils sont tous bons, citons l'incroyable Revelations, l'épique Rime of the Ancient Mariner, le monumental Powerslave, l'hyper-classique (dans le bon sens du terme) Hallowed Be Thy Name, l'impitoyable Iron Maiden, le jouissif Running Free (repris en cœur par 50 000 personnes, chapeau Bruce, tu as réussi à tirer les ricains de leur torpeur !), le très complexe 22 Acacia Avenue et l'éternel Phantom of the Opera qui termine en beauté cet album dont on peut dire sans ambages qu'il a écrit une des plus belles pages de la légEnde du Heavy Ancient. IN-DIS-PEn-SA-BLE !

Pochette d’anthologie, « hits » En cascades, « Live After Death » est sans doute l’un des meilleurs EnregistremEnts Live de l’histoire du métal.
Non pas que la prise de son soit formidable (elle est toujours mieux que sur tous les autres Live de MaidEn Enregistré lors des tristounettes année 90), mais l’avalanche de tous ces morceaux incontournables donne le tournis. Ici, pas de « Wasting Love », de « From Here to Eternity » ,de « Tailgunner » ou autres nullités du même gEnre.
En plus des classiques que MaidEn continuera Encore à INTerpréter sur tous leurs autres EnregistremEnts publics ( Running Free, 2 minutes, The Number of the Beast…), le groupe nous balance la seul version Live officiel du génial « Phantom of the Opera », morceau qui reste pour moi son plus grand titre !
Autre poINT culminant : un « Rime of the anciEnt mariner » Envoûtant En diable et un « Children of the Damned » possédé. Dickinson y est tout simplemEnt parfait.
Seul regret : Ni « Prowler », ni « To tame a land » ne sont sur la track list…mais tous les autres titres qui comptEnt y sont et le groupe n’a pas fait de mauvais choix (ni Gangland, ni Invaders : MERCI !) .
Live After Death est donc un formidable témoignage de l’âge d’or du combo …C’est pour moi le sommet de leur carrière. Malgré quelques sursauts salvateurs, le groupe va gEntimEnt rEntrer En hibernation artistique la décEnnie suivante…mais il survivra et reviEndra nous proposer un autre Live En 2003. Trop squatté par les morceaux de « Brave New World », ce Live « Rock in Rio »  est évidemmEnt très En dessous de celui-ci, mais toujours plus INTéressant que les tEntatives Live 90’s (surtout les regrettables Real Live et Dead Live one)!