L'objectif premier d'un musicien est ce plaisir immanent qu'il dégage de l'apprentissage de son instrument. Cette relation sensuelle et, parfois, masochiste par laquelle il le dompte, d'abord, puis le domine ensuite en un accomplissement triomphal, lui donne un pouvoir grisant. Accessoirement lorsque ce nouvel artiste a des messages à délivrer, la possibilité que lui laisse cette relation d'exprimer ses mots en une illustration sonore et visuelle de son imaginaire est, aussi, éminemment appréciable (pour peu qu'il ait, effectivement, un univers et des mots à défendre. Ce qui, malheureusement, n'est pas toujours le cas).
Néanmoins, au delà de toute ces considérations pseudo-philosophiques partisanes discutables, ce qui lie, presque unanimement, tout les musiciens du monde est cette envie de partage qui les anime. Tous veulent vivre le frisson de cette communion qui unit en une même vibration exalté tous ceux qui vivent la même passion. Rien ne sert d'écrire et de composer de la musique, si personne ne peut l'entendre et échanger. Rien ne sert de monter un groupe, si personne ne peut le voir et communier avec lui. La vérité est aussi sur scène.
Enregistré quelque part durant le
Powerage Tour de 1978, ce If you Want
Blood....You've Got it, premier album
Live officiel des australo-britanniques d'AC/DC, nous offre dix morceaux d'anthologies. Et, disons le d'emblée, rien moins que la quintessence d'une expression artistique unique au travers de l'interprétation remarquable d'une sélection mythique.
Une perfection qui s'affiche dès les premières mesures d'un admirable
Riff Raff. Alors que le groupe nous y entraine dans les prémices d'un tourbillon
Hard Rock, Boogie, Rock subversif, dans lequel il exprime toutes les sulfureuses subtilités de sa poésie, ce premier titre est, en effet, un irréprochable préambule. Dans un premier élan il attise la foule de son introduction caractéristique avant, dans un second, de laisser littéralement explosé ce riff et cette mélodie entrainante souligné par cette rythmique nerveuse. Et lorsque Bon Scott y pose enfin sa voix si distincte et si sublime, le ton est donné. Nous sommes en présence d'une œuvre de légende qu'aucun titre ne viendra ternir.
Et bien au contraire un
Hell Ain't a Bad Place to Be survolté et un Bad Boy Boogie à la mélodie entêtante et délicieusement répétitive poursuivent dans cette entreprise émotionnelle consistant à faire naitre, au creux de nos esprit hagard par tant d'excellence, ce plaisir intense ultime.
Le bluesy et incroyable The
Jack, permet à Bon de nous laisser entrevoir plus encore la manière si sensuelle dont les intonations de sa voix épouse parfaitement les remarquables interventions d'
Angus Young. Des interventions qui d'ailleurs sont splendides sur l'ensemble de cette œuvre. Splendides et extraordinairement mises en exergue par une production intelligente.
Viennent ensuite quelques morceaux que l'histoire aura retenus comme étant des classiques incontournables du groupe. Le somptueux
Problem Child et le grandiose
Whole Lotta Rosie. Evoquons, plus précisément, bien évidemment, le second et ses volutes introductives nerveuses, dans lesquelles les chants et les passages de guitares se succèdent avec une délectable fébrilité, avant que le corps de ce morceau ne dévoile toutes ces richesses exaltantes.
Angus Young y démontre toutes les aptitudes de son talent, notamment en des soli souverains et en un break jubilatoire ou sa guitare répond à celle de son frère, Malcolm, accompagné des autres instrumentistes du groupe.
Et puis il y a aussi Rock'n Roll
Damnation extrait du mésestimé
Powerage qui pourtant ici n'a aucune peine à nous convaincre. Et puis il y a encore
High Voltage et un divin Rocker. Et puis il y a surtout un magistral Le There Be Rock où ces musiciens, Bon et
Angus en tête (les soli de cette piste, une fois encore, étant divins), nous propose de parcourir l'histoire du Rock au son de leur dextérités, de leur virtuosités, de leurs facéties et de leur majestueux talent.
Inutile d'en rajouter davantage, If you Want
Blood...You've Got it, premier album
Live d'AC/DC, est un chef-d'œuvre intemporel et légendaire dont le seul défaut tient à une durée que tout amateur éclairé un tant soit peu exigeant aurait voulu plus longue.
Beaucoup aurait même préféré que ce plaisir se prolonge indéfiniment et que le regretté Bon Scott soit, aujourd'hui encore, de ce monde pour distiller sa voix et son talent. Ce disque est donc aussi, malheureusement, l'épitaphe
Live d'un sacré artiste et d'un sacré bonhomme.
Bon Scott , on ne t'oubliera jamais !
Je crois que c'est le premier disque de Hard que j'ai jamais écouté, rien que pour ça il restera à jamais dans mon coeur! Chef-d'œuvre!!!
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