Souvent, lorsque les allemands d'
Accept furent mis en péril par la sortie d'albums aux qualités artistiques assez problématiques, ils eurent recours à la ferveur de leurs adeptes pour se sauver de cette délicate épreuve. C'est même cette attachement, né des regrets ressenties par un peuple abandonné à sa triste nostalgie à l'écoute d'un moment partagé sortis sous la forme concrète d'un
Staying a Life (1990), qui fit renaitre ce groupe que beaucoup pensaient définitivement disparus.
Après plusieurs albums controversés (
Objection Overruled (1993) et
Death Row (
1994)), c'est donc très naturellement qu'Udo
Dirkschneider et ses comparses firent le choix de nous proposer un nouvel album
Live sobrement intitulé
All Areas - Worlwide apparaissant comme une ultime tentative désespéré pour nous convaincre de la légitimité de ces nouvelles orientations Neo Groove Alternatif
Metal.
Proposant ce qui, selon moi, est une fâcheuse habitude, cet opus compile les meilleures prestations en de divers morceaux en divers lieu. Perdant ainsi de son unité, de sa spontanéité et, donc, de son charme, le procédé, aussi appelé
Best Of Live, a des qualités que, bien évidemment, certains sauront appréciés.
Quoiqu'il en soit, au delà de ce défaut qui n'en est pas véritablement un, l'aspect le plus important de cet opus réside dans la sincérité des messages qu'ils tentent de nous délivrer. Tant et si bien, qu'il suffira de détailler la sélection des morceaux présents sur ce nouvel effort pour comprendre certaines vérités évidentes.
En effet, retrouver ici certains de ceux les plus emblématiques du groupe, ressurgissant de son passé révolus, est un indicateur assez fort du son désir de ne pas oublier qui il fut (
Starlight,
London Leatherboy, Princess of the
Dawn,
Restless and Wild,
Metal Heart, Fast as a Shark...).
L'autre enseignement tout aussi important que nous délivre cet album
Live (sinon plus décisif encore puisque l'absence des titres les plus symboliques de la glorieuse histoire de ces allemands eut été, reconnaissons le, un séisme assez incompréhensible) est qu'
Accept ne renie absolument pas la modernité de ces albums récents puisque la moitié des pistes présentes ici sont issus des deux derniers albums du groupe (Bulletproof, What Else, Sodom and Gomorra, l'excellent
The Beast Inside,
Stone Evil...). Essentiellement regroupé sur la dernière partie de l'œuvre, il est, d'ailleurs, d'autant plus complexe de se rendre compte de leur capacité à s'intégrer parfaitement au reste du répertoire d'
Accept. Néanmoins il faudra noter qu'ils sont clairement plus convaincants sur scène qu'ils ne le furent dans leurs versions studio.
La dernière leçon que nous apprends ce disque concerne, principalement, les opus
Russian Roulette (1986),
Eat the Heat (1989) et
Predator (1996) dont aucune piste n'a été retenue ici. Si c'est assez compréhensible concernant les deux premiers, puisqu'ils furent coupables de dissensions au sein du groupe, c'est plus étrange pour le dernier ainsi laissé à l'abandon et ainsi désavoué.
All Areas - Worldwide est donc un album très intéressant conjuguant le passé illustre d'
Accept et ses nouveaux desseins. Une œuvre dont, finalement, le seul défaut résidera dans sa forme
Best Of Live et dans le fait, aussi, que ces chansons plus récentes n'ont pas été davantage incorporées à l'ensemble.
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