Sortie un an après un
Objection Overruled bien corsé,
Accept nous sort du plus lourd encore.
Plus lourd dans le son, dans les riffs, et puis dans la voix de son front(dwarf) man qui aura rarement été aussi rocailleux dans son timbre de chant.
Le style général, quant à lui, marquera une sacré évolution : du heavy plombé bien mélodieux qu'on avait connu jusqu'ici, on retiendra surtout le "plomb". Car il faut le savoir, cet album, c'est du lourd - limite thrash - et ce, dès le premier titre (éponyme) de la galette :
Death Row. Mid-Tempo bien agressif, avec un break au solo avant de remonter en force sur une rythmique marteau. J'adhère. Oui j'adhère, et complètement (pourtant fan moi aussi des
Restless &
Wild et autre
Balls to the Wall d'anthologie).
Certes, si vous êtes un inconditionnel des albums qui ont fait la gloire du groupe, il est compréhensible qu'on vous entende crier au scandale ; le sens mélodique d'un
Russian Roulette ou d'un
Metal Heart est ici aux abonnés absents. Encore que la ballade Writting on the Wall est vraiment bien foutue,
Bad Religion envoie le rock à la sauce
Accept, et que le très ACDCien
Bad Habits Die Hard devrait faire taper du pied aux ...
Die-
Hard du groupe.
Pour le reste, il est vrai que si l'on adule des anciens titres comme
Midnight Mover ou
Hard to Find a Way, on peut être déboussolé par l'agressivité de certaines compositions. Prenez le très speed Sodom & Gomorra, le bien lourd
Dead On!, ou l'archi agressif Like A
Loaded Gun, vous avez le pack qui enfoncera le clou de l'aspect bourrin de
Death Row. Mais
Accept, dans cette nouvelle mouture, maîtrise son sujet : les riffs puissants font mouche à la première écoute et les refrains se retiennent immédiatement.
De plus, quand on dit "bourrin" pour parler de
Death Row, c'est relatif : faut pas s'attendre à du
Hatebreed non plus. La patte mélodieuse de
Wolf Hoffmann, par exemple, reste très reconnaissable (sur les solos plus particulièrement), et on retrouve une partie de la finesse
Acceptienne dans les ambiances très soignées d'un
Stone Evil (mélodie et rythmique y sont très réussies), d'un
The Beast Within, ou même d'un What Else (la voix d'Udo y a quelque chose d'hypnotisant).
Les deux seules fautes de frappe étant à mon avis Guns 'R' Us (un peu trop forcé à mon goût) et
Prejudice (trop quelconque). Ces derniers n'ont ni le groove des titres plus lourds/mid-tempo, ni l'agressivité des moments les plus speed. Dommage.
Generation Clash II fait un petit saut dans le temps assez sympathique et nous montre ce qu'aurait pu être
Eat the Heat (où le chant était assuré par David
Reece) si Udo y avait participé. Quant aux deux dernières pistes instrumentales, si elle ne sont pas indispensables, elles restes très appréciables et nous démontre tous le talent et le feeling d'un guitariste d'exception.
Je tiens tout de même à souligner que si l'on apprécie
Death Row, ce ne sera pas pour les mêmes raisons qui nous font aduler
Metal Heart. Évidemment non. Ou disons plutôt : pas à 100% pour les mêmes raisons. Si on écarte les solos, la moitié des chansons de
Death Row s'accentuent davantage sur les rythmiques lourdes et puissante, et relèguent quelque peu les mélodies en arrière plan... Alors qu'ils faisaient exactement l'inverse sur les précédents albums. Tout dépend du "formatage" de votre oreille, mais si le style ne déplait pas, on peut dire que la mixture est réussie.
Vous l'aurez compris, en
1994,
Accept s'est inspiré de l'air du temps (thrash, grunge, tout ce qui finit en "core" - on pensera à
Pantera par exemple) et a tenté sa chance. Pour moi, le pari est réussi, quand bien même cela a fait éloigner le groupe de son style d'antan (et qu'on est quand même assez loin du niveau de
Balls to the Wall).
Death Row n'est qu'une évolution plus agressive et plus Thrash d'un
Objection Overruled, et la marque d'un groupe qui veut explorer d'autres horizons sans dégueuler sur ses racines.
Accept n'y a pas perdu sa personnalité : elle a juste changé, évolué - comme change et évolue les personnes au fil de la vie sans pour autant cesser d'être ce qu'elles sont.
A ce propos, on remarquera sur
Predator (l'album suivant) que le groupe reviendra à des titres plus mélodieux, plus proche de son style originel, sans pour autant cesser son exploration dans le plus "in-your-face" et le plus sombre (Diggin in the Dirt,
Predator, Crucified, etc.). Et au passage, étant également grand fan d'
UDO (d'Animal House à Rev-
Raptor, en passant par Holy), j'aurais aimé que monsieur
Dirkschneider prenne ce même genre de risque dans sa carrière solo. Ses albums en auraient été sans doute bonifiés.
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