Dans la série des albums cultes inoubliables,
Metal Heart fait figure de parent pauvre et pourtant, au-delà des préjugés et de l'oubli dans lequel
Accept est tombé, il faut replacer l'église au milieu du village,...comme on dit.
Metal Heart regorge de perles étincelantes qu'il est bon de se repasser de temps en temps, histoire de se décrasser les tympans. Des brûlots si vous voulez.
L'album commence par une intro assez futuriste tout en crescendo qui finit par un chœur martial avec des voix de mâles bien campées qui annoncent déjà que la galette n'est certainement pas faite pour les midinettes aux pantalons de cuir moulants des cours de récré des années 80. Après cette intro revigorante, le riff de guitare arrive, énorme, implacable, envoutant, et on commence à bouger la tête de haut en bas. La voix caractéristique de
Dirkschneider, criarde et enragée, nous tombe dessus et c'est le frisson intégral.
Le titre
Metal Heart est un mid tempo, un condensé d'énergie pure, une vraie bombe de heavy metal brûlant exécuté de main de maître. A noter : le passage inspiré de Ludwig Van Beethoven joué en solo à la guitare au milieu du morceau, pas des plus subtils mais tout de même surprenant !
Sur certains titres, la voix n'est pas sans rappeler celle de Brian Johnson d'
AC-DC. Rauque, haineuse.
Udo crie. Udo s'écorchent les cordes vocales. Pour notre plus grand plaisir.
Cela a pour effet de donner à l'ensemble un côté rageur et nocif. Certains morceaux sont clairement taillés pour la scène. Sur
Up to the Limit,par exemple, le chanteur se déchaine et s'arrache la voix pour en sortir toute la force et toute la rage. Udo
Dirkschneider est évidemment un chanteur hors pair en studio comme en live.
Accept peut également jouer vite, très vite.
Wrong Is Right est le titre qui illustre bien cette faculté. Son rythme n'a vraiment rien à envier aux pièces les plus rapides de
Judas Priest. On sent d'ailleurs l'influence de ces derniers tout au long de ce
Metal Heart. C'est avec des titres comme ça que
Accept s'est le plus rapproché du speed metal dans la première moitié des années 80.
Toutefois,
Accept laisse transparaître quelques défauts récurrents dont il n'arrive pas à se passer. Quelques bouche-trous de circonstance comme Sreaming For A Love Bite ou Dogs On Leads, qui ne sont certes pas des mauvaises compositions, ralentissent le train et n'apportent rien à l'homogénéité de l'ensemble avec leurs refrains un tantinet répétitifs donc casse-bonbons.
On retrouve quelques bouche-trous sur la plupart des grands albums d'
Accept. Une sorte de marque de fabrique en quelque sorte. Mais on leur pardonne, n'est-ce-pas ?
Car dès les premières notes de Living For Tonite, notre tête commence à rebouger en cadence et nous tapons du pied sur le plancher. Je vous assure, c'est vraiment incroyable ! Le riff est puissant et appuyé par la batterie frappée au marteau de Stefan Kaufmann. Une vraie bourrée de fin de soirée à la fête de la bière. Avec un refrain boute en train au possible, très efficace. Une belle réussite comme on les aime et qui ont fait la notoriété du groupe.
Ou alors Bound To Fail qui termine l'album de fort belle manière aussi. La machine
Accept nous montre ici toute l'étendue de son talent de composition rythmique. Le riff sur le refrain est accrocheur et les chœurs genre armée rouge à la fin nous pousseraient presque à nous engager (dans l'armée rouge). Ce concept sera d'ailleurs repris sur l'album suivant intitulé
Russian Roulette.
Avec
Accept, ne vous attendez quand même pas à des morceaux aux structures complexes, ni à des parties instrumentales mélodiques ou progressives, pas plus qu'à de belles envolées lyriques. Rien de tout cela dans la musique de ces cinq allemands. Chez
Accept, on ne fait pas dans la dentelle, "Ach so !" mais plutôt dans le bon gros heavy très carré à la limite du caricatural. Boum boum zim boum. C'est peut-être lourd, mais c'est diablement efficace.
Au final,
Metal Heart est sans doute l'un des meilleurs albums d'
Accept. Un album qui déménage bien par sa rythmique implacable et que je recommande aux amateurs de heavy bien carré, bien musclé et dopé à la testostérone.
En effet Electricman, Accept sortait de ses sentiers avec Teach us to survive qui avait enchanté les chroniqueurs, notamment par sa basse jazzy. La présentation du disque date ici de 2009, les goûts du public et la majorité des groupes avaient déjà évolué vers le death, le black etc jusqu'aux rythmiques actuelles très metal qui semblent davantage satisfaire les jeunes metalleux d'aujourd'hui au détriment de l'originalité.
intéressant que vous parliez de ce titre en effet, totalement atypique pour l'époque dans le Heavy Metal, 2 ans avant l'arrivée du Satch Boogie de Satriani... par exemple.
Acheté à sa sortie en 85... une grande baffe et il reste mon préféré d'Accept... cette période jusqu'à Russian Roulette correspond à l'apogée d'Accept... et le précédent c'est Balls to the Wall, ce qui n'enlève rien à la grandeur de Restless d'ailleurs !
Mon album préféré d'Accept avec Restless and wild.
Peut etre leur album le plus hard rock que heavy métal de leur discographie, des morceaux bien carrés, aux gros riffs.
A posséder
19/20
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