Tout le monde s'accorde à dire que la triplette
Restless &
Wild, Ball to the Wall et
Metal Heart parue dans les années 80, figure parmi les classiques du Heavy
Metal et du groupe
Accept. Par ailleurs, excepté
Objection Overruled (1993), les albums du groupe sortis durant la période 1986/1996, même s'ils recèlent quelques bons morceaux n'atteindront en aucun cas le niveau d'excellence d'un Ball to the Wall ou
Restless and Wild, par exemple.
C'est donc au bout de 25 longues années (en 2009 plus précisément) et sous l'impulsion de
Wolf Hoffmann que le groupe se reforme. Malheureusement, Udo
Dirkschneider ne sera pas de la partie et refusera l'offre de
Wolf en prétextant vouloir continuer en solo avec son groupe. Il faudra attendre l'année 2010 pour enfin connaitre le nom de l'heureux élu, le choix du groupe se portant sur le chanteur américain Mark Tornillo (ex-
TT Quick), au timbre vocal très proche de celui d'Udo et grand fan d'
Accept devant l'éternel!
De cette nouvelle association naîtra un premier album, l'excellent
Blood of the
Nation, qui musicalement renouera avec le passé Heavy burné et glorieux du groupe.
Une fois remise sur les rails, la machine de guerre
Accept nous proposera sur une courte période de 4 ans, deux albums, le percutant
Stalingrad (
2012) suivi du plutôt Heavy classique
Blind Rage en 2014. Cette même année annoncera aussi le départ du guitariste
Herman Frank et du batteur Stefan Schwarzmann, partis former avec le basssiste chanteur Marcel "Schmier" Schirmer de
Destruction, le trio Heavy allemand
Panzer. Reste alors seul à bord, le fidèle Peter Baltes (basse), les musiciens seront aussitôt remplacés par l'allemand Uwe Lulis (ex-
Grave Digger,
Rebellion) à la guitare et l'américain Christopher Williams (ex-
Blackfoot,
War Within) à la batterie.
Si l'on excepte le
Live Restless & Live paru en fin 2016, le groupe et ses nouvelles recrues nous reviennent cet été avec un quinzième album studio au titre évocateur
The Rise of Chaos. En effet, ainsi que l'explique le guitariste et leader
Wolf Hoffmann ce titre souligne la condition désastreuse dans laquelle se trouve notre monde et qui s'étend lentement. Ce thème a largement été évoqué sur scène lors de la dernière tournée européenne avec un backdrop évoquant des paysages ou règnent la désolation et le chaos et tout à fait à l'image de la magnifique pochette de ce
The Rise of Chaos.
Revenons y un instant d'ailleurs. Elle sera l'œuvre du talentueux et prolifique cover-designer Gyula Havancsák à qui l'on doit les très beaux artworks d'une multitude d'albums de groupes
Metal et Heavy tels que
Grave Digger,
Nightingale,
Almanac,
Stratovarius et le trio teuton
Panzer entre autres... Cela prendrait des pages entières, si je devais vous énumérer la totalité de son catalogue!
Musicalement, ce nouveau manifeste percutant à défaut d'être puissant, mettra de nouveau en lumière des morceaux estampillés Heavy
Metal classique imperméable à toutes modes et tendances. Le tout composé, de riffs de guitare ciselés et effilés comme des lames de rasoir, signés
Wolf Hoffmann et soutenus par une rythmique en béton armé, dont un jeu et un son de basse toujours aussi énorme (la marque de fabrique du groupe) du talentueux et souriant Peter Baltes. Quant à la mise en son de l'opus, ce sera une nouvelle fois le producteur Andy Sneap déjà à l'origine des trois derniers albums du groupe qui en aura la charge.
Dès le riff d'introduction de "
Die by the
Sword" la piste une, nous entrons directement dans le vif du sujet. Ce titre ravageur au chant félin soutenu de chœurs fédérateurs et salvateurs s'inscrira dans une mouvance Heavy old school des années 80 et n'aurait pas dépareillé sur les albums Ball to the Wall et
Metal Heart. Le titre suivant, le puissant "
Hole in the
Head", au riff et ligne de basse au son puissant et ses chœurs graves (la marque de fabrique du groupe) arrivera sans mal à combler les fans les plus acharnés du combo. Par ailleurs, ceux qui avaient apprécié les albums
Stalingrad et
Blind Rage en auront pour leur argent, par contre ceux qui s'attendaient à écouter une collection de titres speed pur jus, seront une nouvelle fois déçus. Pourtant ce n'est pas nouveau car par le passé et au fil des albums, le groupe ne nous avait il pas déjà habitués à des rythmes plus mesurés et variés? Ainsi pour mémoire, le lourd et fédérateur "Ball to The Wall", issu du même album paru en 1983 et "Dogs on Leads" (
Metal Heart 1985), à l'imposant son de basse, ne s'inscrivaient t'ils pas dans cette mouvance mid-tempo et moins rapide?
Continuons, avec les brûlots Heavy burnés "No Regret" et "Carry the Weight". Leur riffing et les soli de guitares tirés au cordeau soutenus par une rythmique de plomb et le chant écorché si particulier de Mark Tornillo auront raison de nos fragiles et frêles oreilles. En milieu de parcours, nous aurons droit à quelques titres très (certains diront trop) mélodieux tels que "Annalog Man" et "World Colliding" , puis dans une moindre mesure un honnête "What's Done is Done" aux interventions de guitares bavarde.
L'album s'achève sur un titre rapide et Heavy, le menaçant "Race to
Extinction", dont les modulations de voix tantôt aiguë, ou plus âpre et chœurs guerriers couplés de notes de guitare aiguisées comme des lames de rasoir donneront un petit côté épique à ce splendide morceau de bravoure qui vient clôturer de la plus belle des manières ce très bel opus.
Accept avec ce nouveau manifeste percutant, vient nous rassurer quant à sa vitalité, et même si
The Rise of Chaos comporte une fois encore des morceaux dits Heavy classique, voire plus immédiats et prévisibles (l'éponyme et le répétitif Koolaid). Le groupe sans se réinventer, nous prouve une fois de plus son aptitude à nous pondre des titres et hymnes efficaces, aux refrains et chœurs guerriers hauts en couleur qui ne vous sortent plus de la tête.
Au final, ce
The Rise of Chaos trouvera facilement acquéreur auprès des fans de la première heure (et j'en suis), mais aussi de ceux qui commencent à découvrir le groupe et le genre à condition d'apprécié le chant de Mark Tornillo. Bref, un bon compromis entre l'ancien et le nouveau
Accept.
À l’issue de la sortie de « Blind Rage » en 2014, j’avais laissé poindre quelques craintes quant à une possible répétition de l’histoire concernant Accept, à savoir une tendance à se remettre à tourner en rond, voire à perdre progressivement cette inspiration qui avait permis le glorieux retour de 2010.
Pour l’heure, je n’ai pas encore écouté l’album, mais le single « Die by the Sword » tend à confirmer mes inquiétudes : riff banal, refrain plat déjà mille fois entendu – et en mille fois mieux – dans la discographie des allemands, Mark Tornillo en pilotage automatique… Bon, ça reste sympa, c’est sûr, mais on est à des univers des « Restless & Wild », « Balls to the Wall » et autres « Metal Heart » convoqués ci-dessus…
Bon, en bon collectionneur maniaque, j’achèterai évidemment cet album dans quelques temps, mais pour être honnête, je ne me sens pas bouillant d’impatience.
Merci pour la kro ! :)
Salut les gars !! Au bout de multiples écoutes (une vingtaine) je vous livre ma sentence : Moyen, pas nul mais moyen.
Et c'est dommage ! Le titre qui ouvre l'album tête baissée avec une rythmique imposante, laisser augurer de bons moments. Malgré les solis ciselés de Wolf, les morceaux ne prennent pas, tournent en rond, ne décollent pas.
Cependant "What's done is done" et "Worlds colliding" sont pour ma part les deux pépites de l'album. Mon gout prononcé pour la mélodie influe certainement dans mon jugement.
J'ai néanmoins un problême avec Mark. On dit qu'il a le même timbre qu' UDO, je ne suis pas d'accord même si ses prestations en live sont "excellentes". J'éprouve de plus en plus de lassitude à l'écouter sur ses dernières productions. Un manque de nuance...
Pour ma part, l'album Stalingrad est le meilleur de la quadrilogie.
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