Tragic Idol

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17/20
Nom du groupe Paradise Lost
Nom de l'album Tragic Idol
Type Album
Date de parution 23 Avril 2012
Labels Century Media
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album288

Tracklist

DISC 1
1.
 Solitary One
 04:08
2.
 Crucify
 04:08
3.
 Fear of Impending Hell
 05:25
4.
 Honesty in Death
 04:08
5.
 Theories from Another World
 05:02
6.
 In This We Dwell
 03:55
7.
 To the Darkness
 05:09
8.
 Tragic Idol
 04:35
9.
 Worth Fighting for
 04:12
10.
 The Glorious End
 05:23

Durée totale : 46:05



DISC 2 - BONUSTRACKS - Bonustracks only Available on Limited Edition 2 CD Box Set
1.
 Ending Through Changes
 04:09
2.
 Never Take Me Alive (Spear Of Destiny Cover)
 04:48

Durée totale : 08:57

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Paradise Lost


Chronique @ RavenDark666

18 Mai 2012

Paradise Lost a su tirer avantage de cette morosité ambiante pour la transcender dans une musique puissante

« Au bon milieu d’une époque où le monde semble en proie au spleen et au blues, Paradise Lost vient de transcender son être afin de nous délivrer son ultime chef d’œuvre de mélancolie et de puissance ».

Véritable colosse du metal anglais, Paradise Lost, c’est avant tout près de 25 années de carrière, c’est également 13 albums tous aussi magistraux les uns que les autres en dépit des diverses évolutions stylistiques, c’est également l’incarnation d’un genre hybride à mi-chemin entre le côté brutal du Death, la lourdeur du Doom et la puissance du Heavy : le Gothic metal. En effet, c’est Paradise Lost qui a donné au genre ses caractéristiques et a su les faire évoluer par la suite, dès ses balbutiements sur « Gothic » en 1991 jusqu’à la concrétisation de « Draconian Times » en 1995. Paradise Lost, c’est aussi une évolution stylistique en marche perpétuelle. Non content d’avoir inventé le metal gothique, Paradise Lost l’a fait évoluer, l’a quitté pour réaliser quelques œuvres plus rock dans l’âme pour finalement revenir dans ce domaine qu’il transcende depuis déjà deux albums. Paradise Lost, c’est aussi une stabilité rare et une équipe extrêmement soudée, comme en témoigne la durée de vie impressionnante des membres au sein du groupe (tous hormis la place de batteur sont dans la formation depuis ses débuts !), le tout mené par le redoutable duo Nick Holmes au chant et Greg Mackintosh à la guitare Lead dont l’efficacité n’est plus à prouver. Alors que dire de ce « Tragic Idol » ? Que dire de ce nouvel opus que le groupe nous délivre ?

Au-delà de la très belle pochette qui nous montre très bien cette attitude omniprésente de nos jours qui consiste à se cacher derrière de nombreux artifices sonores, informatiques ou autres (symbolisées par le masque), la première remarque que l’on pourrait faire sur ce nouvel opus du « Paradis Perdu », c’est sa durée assez courte. En effet, le disque ne dure que 46 minutes au compteur, faisant ainsi de lui le deuxième disque le plus court de l’histoire du groupe après « Gothic ». On peut donc penser que le groupe a décidé d’aller à l’essentiel sur cet opus. Et à l’écoute, cette impression se confirme dès les premiers titres. Alors que les derniers albums flirtaient tous avec l’heure de musique et parfois la dépassait, ici, Paradise Lost a décidé d’aller à l’essentiel.

Dans une époque où l’on vénère les « idoles tragiques », une époque où l’illusion et l’hypocrisie dominent jusque dans notre existence même, Paradise Lost a décidé de se mettre à nu et de se transcender pour afficher une image véritable, honnête et dénuée d’artifices et d’ « Idoles » comme le suggère le nom du disque. Exit donc les incursions symphoniques comme on pouvait les retrouver sur « In Requiem », exit aussi les artifices électroniques propres à la période « One Second-Symbol of Life ». Paradise Lost a décidé de mettre en route la machine à remonter le temps et revient sur les terres d’albums comme « Icon » ainsi que « Draconian Times » comme en témoignent des hymnes comme le morceau éponyme (avec sa partie en guitare claire sur les couplets qui semble tout droit sortie de l’époque « Draconian Times » ou encore sur les couplets de « Fear of Impending Hell »). Cependant, là où le groupe réussit un tour de force habile, c’est qu’il parvient à mêler l’ancien et le nouveau. Certes, ce disque respire le « bon vieux temps », comme en témoignent les nombreuses pépites présentes sur celui-ci, mais il garde tout de même l’héritage profondément Doom des disques précédents et notamment du petit dernier « Faith Devides Us, Death Unites Us » (comme en attestent des morceaux plus pesants comme « Honesty of Death » ou encore l’introduction de titres comme « Solitary One » ou encore « Crucify »).

Par rapport à l’ambiance en elle-même, on ne sera pas dépaysé. Paradise Lost reste fidèle à lui-même et nous délivre trois-quarts d’heure d’un spleen d’une beauté rare dont lui seul a le secret. Il n’y a qu’à écouter des titres comme « Tragic Idol », titre éponyme, ou encore « Solitary One », le titre introductif pour s’en convaincre. « Tragic Idol », en résumé, c’est toute la puissance d’albums comme « Icon » ou comme « Draconian Times » (ce qui, au final, n’est pas si étonnant vu que le groupe a ressorti les titres de cette époque pour la tournée célébrant les 20 ans de « Draconian Times ») associée au côté pesant et parfois Doom des derniers efforts du groupe. Paradise Lost nous dépeint donc une atmosphère lourde, malsaine, profondément mélancolique durant ces trois-quarts d’heure au travers de 10 fresques puissantes, racées et inspirées, chacune ayant leurs particularités : « Solitary One », où l’introduction, se veut ainsi profondément malsaine et « dérangeante » pour l’auditeur grâce à son piano sinistre. « Crucify », tout comme « Honesty of Death » se veulent puissantes, directes et racées et feront sans doute une forte impression en concert. Le groupe multiplie également les mid-tempos mélancoliques qui lui sont si chers, comme le montre la magistrale « Fear of Impending Hell », la puissante « In this, We Dwell » ou encore la mélancolique « To the Gothic », toutes ces compositions ayant une structure, certes simple, mais particulièrement travaillée.

On sent que le groupe a bien peaufiné son œuvre et a tout particulièrement travaillé les refrains de ses pièces pour en faire de véritables rouleaux compresseurs. Sur ce plan-là, c’est impressionnant : Tous font mouche tant qu’ils soient. En outre, on retrouve des titres qui font de véritables clins d’œil au passé tout en gardant l’emprunte récente de Paradise Lost, « Tragic Idol », tout d’abord, avec un son clair à la guitare qui semble faire écho aux sonorités de « Draconian Times », mais aussi « Theories From Another World », seul titre véritablement « speed » qui pourrait rappeler la dureté des plus anciens tubes du groupe comme « As I Die ». Le groupe se paye également le luxe d’innover (un peu) sur les deux dernières pistes en proposant des approches toutes nouvelles en gardant bien sûr la pâte Paradise Lost et en restant dans son propos, et ce, en délivrant une superbe conclusion : « The Glorious End ».

Côté production, on est vraiment face à un album très bien produit, aucun instrument n’est en retrait. La production semble proche de celle du dernier disque (quoique plus incisive j’ai l’impression) et, force est de constater que ce genre de production scie particulièrement bien au combo ! Ce qui peut frapper c’est la puissance et l’importance grandissante apportée à la section rythmique : de la quatrième à la huitième piste, la batterie et la basse ne s’arrêtent pas pour un résultat impressionnant. Un autre point tout particulièrement intéressant à citer est le travail réalisé sur les nombreux Breaks. Quasiment chaque composition a le sien, et force est de constater que ces parties et thèmes ont été le résultat d’un travail de longue haleine pour un résultat frisant la perfection (je vous laisse le soin de l’écouter par vous-même et d’apprécier ce boulot). Chapeau bas messieurs.

Au final, on peut constater que, dans une époque où le spleen et le blues semblent s’être profondément ancrés dans les mentalités et dans notre quotidien, Paradise Lost a su tirer avantage de cette morosité ambiante pour la transcender dans une musique puissante, racée et d’une beauté rare tout en demeurant honnête, simple et dénuée d’artifices. Certains pourront targuer le groupe de revenir sur les éléments qui ont fait leurs succès passés. Certes, le groupe a décidé de mettre la machine à remonter le temps en route et nous pond le successeur logique d’un « Draconian Times » ou d’un « Icon », et ce, quelque 20 ans plus tard. Néanmoins, devant un tel effort et une telle œuvre on ne peut que s’incliner et qu’apprécier ce travail. Là où « Faith Devides Us, Death Unites Us » se voulait pesant, sombre et Doom, « Tragic Idol » se montre toujours aussi sombre mais beaucoup plus énergique, puissant et profondément Heavy (On peut s’en rendre compte aisément sur certaines sonorités de guitares durant les solos). Le digne successeur des monuments du passé du groupe. Une claque comme je n’en ai pas reçue depuis longtemps.

Bonne écoute à tous.

RavenDark.



26 Commentaires

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yannoz - 21 Mai 2012: Merci Raven pour ta chronique d'abord. Paradise je les écoute depuis 20 ans maintenant, donc je connais. Et là , quelle déception. Je n'aime pas du tout, aucun titre ne sort de cet album, c'est plat et monotone. J'ai beau me le repasser en boucle rien n'y fait !!! Bon c'est mon avis personnel. Mais je suis franchement déçu, mais je vais faire encore un petit éffort d'écoute ...
choahardoc - 27 Mai 2012: Une chro plutôt apologétique mais comment ne pas l'être avec Paradise Lost, super combo qui livre cette fois encore un opus des plus classieux: encore une oeuvre destinée à bien vieillir. Crucify donne une patate terrible et l'album est d'une cohésion, d'une maîtrise rare. Merci pour ce papier RavenDark666.
yannoz - 06 Juin 2012: Bon ben le 21 mai, j'ai lancé mon avis et je l'ai encore réecouté plusieurs fois depuis. Je reste sur ma position, album très décevant pour ma part.
coroner - 31 Juillet 2012: Personnellement, je suis un peu déçu. C'est la première fois dans l'histoire de ce groupe qu'ils ne sont pas allé dans l'exploration de quelque chose de nouveau. Alors oui, je concède que cela reste un des très rare retour aux sources réussi dans l'histoire du metal, que c'est une véritable suite aux glorieux Icon et Draconian Times, mais j'ai toujours été ébloui par la capacité de PL de se réinventer, de tenter de faire de nouvelles choses, et, qui plus est, en le faisant toujours de manière fantastique, réussie. Host, par exemple, reste un putain d'album, même s'il n'y a pas vraiment de guitare saturée.
En conclusion, j'ai de la peine à accrocher. Voilà. Ca me fait chier, parce que je les adore. Ils donnaient le la, avant, et maintenant, ils se replient un peu sur eux-même.
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