The Plague Within

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17/20
Nom du groupe Paradise Lost
Nom de l'album The Plague Within
Type Album
Date de parution 01 Juin 2015
Labels Century Media
Enregistré à Orgone Studios
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album201

Tracklist

1.
 No Hope in Sight
 04:54
2.
 Terminal
 04:28
3.
 An Eternity of Lies
 05:58
4.
 Punishment Through Time
 05:13
5.
 Beneath Broken Earth
 06:09
6.
 Sacrifice the Flame
 04:42
7.
 Victim of the Past
 04:29
8.
 Flesh from Bone
 04:19
9.
 Cry Out
 04:31
10.
 Return to the Sun
 05:44

Durée totale : 50:27

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Paradise Lost


Chronique @ growler

08 Juillet 2015

« The Plague Within » ou l’album que nous n’attendions plus de Paradise Lost.

La dépression post-Hellfest ayant encore une emprise sur votre serviteur, rien de tel qu’un bon Paradise Lost pour véritablement toucher le fond. Les Britanniques n’ont jamais eu la réputation d’être des boute-en-train, ne cessant de répandre leur mélancolie depuis plus d’un quart de siècle.

La carrière musicale de Paradise Lost peut se décomposer en trois parties, avec un commencement très ancré dans le doom/death-metal, prenant à contre-pied le style, qui, à l’époque, se lançait dans une course à la vitesse, la formation d’Halifax préférant l’instauration d’une rythmique générale massive, lente et sinueuse. Le quintette ne cessera d’évoluer qualitativement, glissant doucement vers un heavy/doom-metal classieux dont le point d’orgue restera le référentiel « Draconian Times ».

Lassé de la saturation guitaristique, Paradise Lost s’oriente vers une musique voyant l’incorporation de machines. Le crime de lèse-majesté sera commis avec « Host », opus de pop électronique qui n’avait clairement plus rien à voir avec ses racines, conservant néanmoins cette mélancolie caractéristique, mais divisant inéluctablement les fans et laissant un très grand nombre d’aficionados de la première heure sur le carreau. Il s’en suivra des opus de qualité aléatoire, allant du mauvais (« Believe in Nothing ») au moyen (« Symbol of Life »). Mais les Anglais reprennent goût à la distorsion avec le très bon « In Requiem », dévoilant, par la même occasion, un côté obscur abrupt que nous ne lui connaissions pas, cette facette atteignant son paroxysme avec le fabuleux « Faith Divide Us...Death Unite Us », suivi du non moins réussi « Tragic Idol ». En cet été de tragédie grecque, Paradise Lost vient de jeter en pâture sa dernière offrande, intitulée « The Plague Within ».

Nick Homes déclarait avant la sortie de ce quatorzième full-length que l’approche des compositions de « The Plague Within » englobait les débuts du groupe, combiné à son passé le plus récent, avec une approche fondamentalement death-metal ; l’implication de Nick chez Bloodbath et de Gregor Mackintosh chez Vallenfyre donnait quelque peu la bave aux lèvres à tous les vieux fanatiques dont je fais partie, mais l’expérience exige de raison garder de ce genre de déclaration.

Pourtant, dès « No Hope In Sight », la première composition qui ouvre « The Plague Within », la surprise est de taille et le bougre ne nous avait pas menti, Nick Holmes est enfin de retour à un chant « growler ». Ce morceau s’impose d’emblée comme l’un des piliers de cet enregistrement, mêlant refrain agressif et couplet tout en retenue en vocaux clairs, le tout enrobé de cette tristesse typique inhérente au style de Paradise Lost.

La rythmique générale de « The Plague Within » reste peu élevée, voir lente, n’amoindrissant aucunement l’impact de cette galette. « Sacrifice The Flame » ou « An Eternity Of Lies », dont le chant féminin est assuré par la compagne de Gregor Mackintosh, en sont des exemples parfaits ; mais que dire de « Beneath Broken Earth », morceau de death/doom pesant, lourd et puissant, « growler » de bout en bout et, empreint d’une noirceur qui donnerait des pensées suicidaires au plus joyeux des clowns?

Cependant, Paradise Lost sait varier les plaisirs et propose également des titres plus alambiqués comme « Terminal » qui lorgne directement sur le death mélodique, auquel nous pouvons ajouter « Cry Out », l’accélération de « Punishment Through Times » et surtout le féroce « Flesh From Bone », doté d’une rythmique complètement death-metal, faisant de cette composition la plus rapide de la riche discographie des Britanniques.

Les clins d’œil au passé sont aussi bien présents : « Punishment Through Times » et ces forts relents de « Pity The Sadness », semble directement issu de « Shade Of Gods » et le massif « Beneath Broken Earth » rappelle fortement « Rotting Misery » (« Lost Paradise ») avec, cependant, une approche plus moderne.

Le côté abrupt très présent depuis « Faith Divide Us...Death Unite Us » est toujours de mise tout au long de ce dernier méfait mais Paradise Lost a accru l’obscurité de son propos, « The Plague Within » vous happera dans les méandres du désespoir, vous plongeant dans des profondeurs abyssales, là où la lumière n’est plus et ne sera plus jamais, rendant cet opus le plus sombre de l’histoire du groupe.

Le combo sait aussi se faire délicat, et même subtil, avec notamment l’apport de cordes comme sur le puissant « Victims Of The Past » ou les commencements de « An Eternity Of Lies » et de « Sacrifice The Flame », et prend même une dimension mystique grâce à l’ajout de chants religieux qui introduisent « Return To The Sun » ou les cœurs discrets qui émaillent « Flesh From Bone ».

Exit Jens Borgen qui s’était chargé des deux précédentes œuvres, Paradise Lost a décidé de s’enfermer au sein des Organe Studios de Londres en compagnie de Jaime Gomez Arellano (GHost B.C, Cathedral, Ulver, Angelwitch). Là encore, bien lui en a pris puisque la production colle parfaitement au propos développé par les Anglais, le son de guitare est bien plus sale qu’à l’accoutumée et globalement plus rugueux, ajoutant encore plus au côté brut de la chose. Il est à souligner l’artwork magnifique, fourmillant de détails, signé Zbigniew M.Belak, artiste, architecte et illustrateur polonais (Watain, Mayhem, Entombed A.D).

Si la qualité intrinsèque de « The Plague Within » reste très élevée, ce tour de force revient à l’interprétation sans faille des musiciens, avec une section rythmique qui pilonne comme jamais, des lignes mélodiques de Gregor Mackintosh immédiatement identifiables et inspirées, la palme revenant indéniablement à Nick Holmes qui éructe d’un growl dont on ne le pensait plus capable, même si sa performance au sein de Bloodbath (confirmé en Live lors du Hellfest 2015) nous avait éclairé en ce sens. Son organe vocal est gras et profond et fait preuve d’une hargne rageuse inédite (le final de « Return To The Sun » en est une preuve irréfutable), le père Nick alternant en chant clair sans aucune faiblesse et avec une facilité déconcertante, annihilant toute forme d’ennui ou de lassitude.

Sans vouloir être tatillon, j’émettrais cependant un bémol sur l’agencement de la tracklist, plaçant les morceaux d’obédience low-tempo en milieu de disque et deux plus up-tempo en fin d’album, rendant cette partie d’enregistrement assez lente, sans véritable accélération, mais la qualité des compositions ne confère nullement à l’envie de zapper. Aussi, des titres sont qualitativement en-dessous du reste de l’album avec « Terminal » qui est doté d’un break générique et surtout « Cry Out » qui est handicapé par un début bancal et peu inspiré, mais heureusement sauvé par une seconde moitié bien plus intéressante.

« The Plague Within » est un disque exigeant, une sorte de masse homogène difficilement pénétrable, qui s’ouvrira après le choc passé des premières écoutes. Paradise Lost renoue avec ses racines les plus profondes et cet opus représente l’essence même du quintette. Brut, obscur, abrupt, parfois violent mais mélodique, mélancolique et triste, « The Plague Within » ravira tous les plus anciens férus du groupe, enrôlera certainement un bon nombre de néophytes et laissera au fond du caveau tous celles et ceux qui affectionnent la période « expérimentale » des Britanniques. Ce disque se hisse incontestablement parmi les meilleures œuvres du groupe, comportant même quelques compositions aux allures de futurs classiques.

« The Plague Within » ou l’album que nous n’attendions plus de Paradise Lost.

24 Commentaires

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David_Bordg - 10 Fevrier 2016: album que j ai ecoute et trouver terrible mais j ai pas donne suite, je rattrape les choses aujourd hui en l achetant et le réécoutant.
crass - 10 Mars 2016: Putain qu'il est bon cet album!!!
morkhor - 25 Mars 2017: Un putain d'album !!!
Habituellement les groupes qui existent depuis 20/30 ans, on leur préfère toujours les premiers albums pour divers raisons. Mais là, c'est un des rares groupes qui a su sortir un nouvel album meilleurs(pour ma part) que les précédents, ce qui est vraiment d'une rareté!
Avec 'Symbol Of Life', 'The Plague within' met une sacré Claque, immersion totale de cet album sombrement sublime !!!
mechant - 24 Mai 2020:

Paradise lost revient tres fort avec cet album. Les passages dans Vallenfyre et Bloodbath ayant dû etre comme 1 declic ....Paradise lost mixe a merveille "draconian..." et "Lost..../Gothic" pour en extraire  la quitessence stylistique.

L album est excellent car puissant et varié. La prod est equilibrée et met en avant la qualité de composition des titres. Les guitares sont plus " veloces/epaisses" mais aussi plus granuleuses dans la sonorité.

Magnifique.

 

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