2005,
Paradise Lost est de retour sur la scène metal après l'album "
Symbol of Life", véritable coup de maître du groupe qui aura su fusionner parfaitement l'électronique au metal.
Que pouvait nous préparer le groupe après cela? Nick Holmes annonçait un retour des guitares comme il n'y en avait pas eu depuis 10 ans, c'est-à-dire en 1995. Difficile de ne pas oublier, cette année, pour le groupe, la pièce maitresse de leur discographie. "
Draconian Times" leur avait permis de devenir un des groupes de metal
Gothic les plus connus et les plus respectés. La pression est donc forte car les fans sont capricieux.
Ce 10ème album éponyme de
Paradise Lost devait donc signer le retour du vrai
Gothic Metal. Il se trouve en fait que cet album n'a presque aucun point en commun avec
Draconian Times, il se place dans la continuité de
Symbol of Life avec cette fois-ci la présence sur chaque fin de piste des mythiques soli de guitare de Greg Mackintosh et un tempo plus homogène. Cet album pourrait donc sembler simple mais en fait il est beaucoup plus difficile d'approche que le précédent, les compositions sont très travaillées, rien n'est laissé au hasard, tout sonne comme si
Paradise Lost voulait juste confirmer qu'il était bien de retour sans vouloir tout révolutionner ni prendre de risques.
Cet album possède donc de l'assurance et de l'efficacité. Certains peuvent penser qu'il y a une panne d'inspiration, mais si on plonge bien nos deux oreilles dans cet album, on peut se rendre compte que c'est peut-être le plus riche en idées ; Rhys Fulber a une fois de plus convaincu sur le plan sonore en mettant des touches électro dans le peu de trous laissés par les guitares qui sont bien de retour. La personnalité du groupe est donc bien mise en évidence. Tout s'enchaîne agréablement une fois que l'on a compris ce que le groupe voulait faire ressentir dans cet album.
Nick Holmes joue avec son large panel de voix et entraîne les guitares, parfaitement dressées par Aaron Aedy et Greg Mackintosh, vers des nuances entre tristesse calme et rage aigue (ex: Laws of Cause). On regrettera le jeu trop classique de la batterie excusée par le fait que Lee Morris soit parti et que le nouveau batteur Jeff Singer n'ait pas eu le temps d'amener de touches personnelles à l'album, mais on ne pourra que s'incliner devant un Steve Edmonson toujours aussi doué dans son jeu de basse varié et efficace.
L'aspect très homogène de l'album fait que peu de pistes se dégagent vraiment du lot tellement elles sont placées sur la même longueur d'onde, cela peut paraître désavantageux mais c'est la politique du groupe : ne jamais faire un album avec 2-3 tubes en puissance et quelques pistes approximatives. La marque d'un grand groupe? assurément car cela permet à cet album de posséder une longue durée de vie sans lasser l'auditeur.
Le 1er titre "Don't Belong" fusionne ainsi "
So Much Is Lost" de
Host et "
Enchantment" de
Draconian Times pour faire comprendre que le groupe fait bien un retour des guitares sans pour autant marcher en arrière et renier le côté électro, "
Close Your Eyes" et "
Grey" sont assez lourds au niveau guitare mais ceci est compensé par la légèreté des effets sur la voix de Nick Holmes nous emmenant alors dans un équilibre comme PL sait si bien le faire. "
Red Shift" possède un son très single avec un refrain efficace et un solo accrocheur. Le single "
Forever After" va ainsi montrer le côté le plus classique de PL (voix féminine, arrangement piano/électro, guitares en harmonie avec la voix du chanteur), c’est peut-être la piste la plus aboutie car elle résume l’album à elle toute seule, véritable pièce maitresse. "Sun Fading" possède un jeu de guitare proche de
12012 mais on y retrouve les caractéristiques vocales de "
Fader" (
Believe in Nothing). "Laws of Cause" et "
All You Leave Behind" s’oppose avec une rage lente et aiguë pour la première et un tempo rapide pour la seconde. "Accept the
Pain" possède une pureté qui en fait peut-être la piste la plus intéressante avec un jeu de guitare qui nous donne l’impression de nous enfoncer sous la terre alors que les effets sur la voix de Nick nous font monter aux cieux. "Shine" et "
Spirit" sont efficaces mais n’expriment pas tout le potentiel du groupe, peut-être le fait que ces 2 pistes soient beaucoup moins garnies au niveau des effets par rapport au reste du disque. "
Over the Madness" clôture l’album parfaitement, une ballade gothique comme il ne s’en fait plus malheureusement chez les groupes plus jeunes qui sont en panne d’inspiration face à un groupe qui a presque 20 ans.
Prouver qu’ils étaient toujours là et qu’on ne peut pas enterrer le groupe précurseur du genre
Gothic Metal, tel était l’objectif de
Paradise Lost qui nous livre plus un album de confirmation qu’un bijou d’innovation. Le groupe préfère avoir de l’assurance et attendre que les racines poussent bien pour nous révéler le joyau
Gothic que sera "
In Requiem".
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