La parution de
Terrible Certainty le 22 septembre 1987 est suivie d’une immense tournée, qui débute dès le 25 octobre à Birmingham (UK) et s’achève le 4 septembre de l’année suivante à Salt
Lake City (US). Noise Records, ayant dépensé beaucoup d’argent pour son poulain, a donc l’idée de sortir un album live, d’une part pour satisfaire les nombreux fans de
Kreator, mais aussi pour rentabiliser cette longue virée à travers le monde. Lors du concert au fameux
Dynamo Festival en Hollande le 31 mai 1988, le label dépêche ainsi l’ingénieur du son Harris Johns derrière les consoles, afin d’extraire un maximum de morceaux. Malheureusement, faute à un problème technique, seulement trois titres sont exploitables. Avant l’envol vers les Etats-Unis pour la seconde partie outre-Atlantique de la tournée, qui débute à
Sacramento le 21 juillet,
Kreator retrouve alors avec plaisir Harris Johns aux studios Musiclab de Berlin, pour y enregistrer une composition toute fraiche ainsi qu’une reprise du groupe de heavy/speed anglais
Raven.
Les cinq morceaux paraissent en août 1988 sous forme d’un mini-LP baptisé
Out of the Dark... Into the Light, impeccablement illustré par Phil Lawvere, ayant déjà mis en image les trois premiers LP de
Kreator. Impossible to Cure, le nouveau titre conjointement composé par le leader Mille Petrozza et son guitariste Jörg Tritze, se situe dans la droite lignée des pistes de
Terrible Certainty, quoique moins agressif et un peu court, mais nanti d’un riffing très efficace. Lambs to the
Slaughter, la reprise énergique de
Raven, est quant à elle tirée du premier album ‘Rock Until You Drop’ (1981), un essai réussi de la part de
Kreator, qui s’approprie bien ce morceau, notamment en ce qui concerne le chant de Mille Petrozza, montant idéalement dans les aigus à la manière du chanteur original John Gallagher, notre leader n’étant pourtant guère habitué à ce genre d’exercice avec sa voix rocailleuse. Côté live, il n’y a pas de surprise, tant les compositions sont fidèlement interprétées, trois morceaux de choix issus des albums
Pleasure to Kill et
Terrible Certainty, ainsi que du EP
Flag of Hate.
Nanti d’une composition prometteuse, d’une bonne reprise et de trois morceaux live de qualité,
Out of the Dark... Into the Light remplit son simple rôle d’EP, un hors d’œuvre permettant aux fans de patienter avant la sortie du quatrième album, que
Kreator s’apprête à enregistrer à Berlin dès septembre, immédiatement après son retour des Etats-Unis (mais ceci est une autre histoire, les choses ne se passant pas tout à fait comme prévu). Noise Records aura par ailleurs la sage idée de rééditer cet EP en 1992, en format CD pour l’Europe, agrémenté de trois morceaux live supplémentaires issus du fameux concert enregistré le 4 mars 1990 à Berlin-Est en compagnie de
Sabbat,
Tankard et
Coroner, à l’époque où le mur de la capitale était tombé mais où l’Allemagne n'était pas encore officiellement réunifiée.
++ FABIEN.
A noter que le live du 4 mars à Berlin a été édité en intégralité sur K7 VHS en 1990, puis réédité sur le CD/DVD At the Pulse of Kapitulation en 2008 et sur la réédition d’Extreme Aggression en 2017. Quant à l’extrait de ces titres live sur la réédition CD 1992 européenne de l'EP, on pouvait également les retrouver sur le split-live Doomsday News III de 1990 édité chez Noise Records. ++ FABIEN.
Une belle tranche d'histoire (presque avec la majuscule concernant Berlin) que ce papier.
Mention pour ma part aux terribles live, et notamment l'imparable version du Terrible Certainty (dont les paroles étaient prémonitoires lorsque le covid est arrivé) qui me procure les frissons d'usage a chaque passage a volume sonore correct.
Le Kreator originel, bien loin maintenant.
Léger bémol pour ma part concernant Impossible to Cure, titre bien moins agressif que le fut l'album précédent notamment.
Merci Fab
Rentré il y a peu, la version rééditée de 1992 tourne depuis sur la platine. KREATOR à cette époque était 1 sacrée machine de guerre agressive et productive.
La lecture de la chronique du Sieur Fab a comme bien souvent éveillé ma curiosité...Pourtant cet EP très souvent vu dans les bacs soldés de chez Gibert et ocd Toulouse n avait jamais suscité de curiosité. En effet j ai toujours trouvé très moche cette pochette...mais le contenu est renversant, le titre inédit est très bon et la reprise bien assimilé.
Quant aux lives, la belle époque!
Belle acquisition qui renvoie aux fantastiques années 80.
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