My Arms, Your Hearse

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17/20
Nom du groupe Opeth
Nom de l'album My Arms, Your Hearse
Type Album
Date de parution 18 Août 1998
Produit par Fredrik Nordström
Enregistré à Studio Fredman
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album508

Tracklist

1. Prologue 00:59
2. April Ethereal 08:42
3. When 09:14
4. Madrigal 01:26
5. The Amen Corner 08:44
6. Demon of the Fall 06:13
7. Credence 05:26
8. Karma 07:50
9. Epilogue 04:03
Bonustracks (LP Edition)
10. Circle of the Tyrants (Celtic Frost Cover) 05:12
11. Remember Tomorrow (Iron Maiden Cover) 05:00
Total playing time 1:02:49

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Opeth


Chronique @ eulmatt

13 Octobre 2008
Devenue cette icône aussi incontournable qu’atypique, Opeth semble décidément s’inscrire dans une logique d’exigence musicale continuelle, condamné qu’il est par l’excellence de ses deux premiers albums, Orchid et Morningrise.
Raisonnablement, les Suédois ne peuvent pas reproduire l’exubérance progressive de Morningrise, et ce, pour de multiples raisons. L’étendue de leur potentiel n’est plus à démontrer, du moins plus par l’abondance et la profusion stylistique, et la double tête pensante Akerfeldt/Lingren en étant pleinement consciente, My Arms, Your Hearse se doit naturellement d’afficher un certain détachement musical vis à vis de son prédécesseur, sans mettre en péril la personnalité du groupe.

Si la transition et l’évolution sont dans l’air du moment, différents événements extérieurs y contribuent... Opeth voit son line-up évoluer en profondeur, suite au départ complet de sa section rythmique, et prend sa forme « historique ». C’est ainsi que le groupe, pourtant figure emblématique du death suédois, se voit renforcé de deux nouveaux membres...uruguayens (Martin Lopez à la batterie, rejoint peu de temps après par son ami Martin Mendez le bassiste, trop tard cependant pour participer à l’enregistrement). C’est donc un trio qui prend le chemin des Studios Fredman courant 97 pour entreprendre ce nouveau projet.
Musicalement, My Arms, Your Hearse constitue bien un changement relativement marqué, immédiatement révélé par le nombre plus important de morceaux présents sur le disque, parallèlement accompagné d’une nette réduction de leur durée moyenne. Aucun titre ne dépasse les dix minutes.
Cette tendance se retrouve à l’échelle des compositions. Après le bien-nommé Prologue ponctué d’une poignée de notes au piano – augurant au passage d’une ambiance toujours aussi peu joviale -, My Arms, Your Hearse révèle très vite la teneur de l’album et ses orientations stylistiques.

Si les premiers thèmes du morceau, furieux et sombres, présentent une face particulièrement froide et brutale d’Opeth, que l’on ne connaissait pas aussi marquée (les growls plus caverneux d’Akerfeldt, les riffs élégants et incisifs des guitares appuyés par une rythmique de fer), l’enchaînement avec les habituels passages aériens et mélodiques se fait à la fois avec plus de fluidité, mais aussi moins de variété et de ruptures à foison. Pour être plus précis, on ressent nettement l’allègement des structures et des variations. My Arms, Your Hearse (pour rester sur cet exemple aussi brillant que significatif) présente une certaine homogénéité de tempo, un emploi plus parcimonieux des breaks acoustiques, et enfin une ligne mélodique plus épurée. Bref, presque neuf minutes d’un condensé d’Opeth, toujours habité de la même force et de la même richesse, mais sous une forme plus directe, exacerbant les contrastes. L’émotion est aussitôt là, jaillissant sans réel préambule...

En suivant scrupuleusement le même schéma, et en restant sur la même excellence, When incarne le meilleur de l’album. Notes acoustiques superbes, alternant violemment avec les accents colériques où Martin Lopez prouve sa polyvalence. La construction est toujours savamment complexe, en préservant des plages unitairement cohérentes, le tout en transitions aussi habiles que marquées. L’oscillation des sentiments, entre virulence et désespoir, ne quitte pas le spectre de la noirceur, même lors de ce lancinant final au chant clair, dont l’harmonie apaisante ne débouche que sur l’ombre. When, où la première preuve que le génie d’Opeth peut s'accommoder d’une certaine sobriété.

Après vingt minutes de haute volée, la suite donne curieusement la sensation de devenir plus laborieuse. Non pas que The Amen Corner ou Karma soient de mauvais titres, mais à plusieurs reprises la musique d’Opeth devient étonnamment rêche, les changements de rythme moins cohérents, la simplification des riffs trop radicale. Même si, le temps de Demon Of The Fall, on voit défiler un court instant l’ombre séduisante et fantasmagorique d’Orchid, ses guitares enchevêtrées et son atmosphère naturaliste ensorcelante, la seconde partie du disque reste plutôt en retrait. On sent à ce titre toutes les limites du moment du groupe, dans sa quête d’évolution. Non pas que le talent des Suédois se soit évanoui, mais la simplification des structures et la froideur de l’ensemble manquent quelque peu de corps et de liant.
On le sent par ailleurs dans l’interprétation de Credence, morceau acoustique qui affirme sans détours l’influence assumée du rock progressif des années 70. Opeth ose, assume, mais n’est pas encore à ce niveau de maîtrise et d’inspiration qui sera le sien dans les disques à suivre.
Dans la même veine, tel un message sans détour pour l’avenir, l’album se clôt par un morceau à l’inspiration pink-floydienne (déjà...), mais cette fois-ci d’une beauté à pleurer.

Un signe fort à l’encontre de ses fans, qui peuvent désormais s’attendre au meilleur, dès lors qu’Opeth sera en mesure de rééditer la performance de manière complètement aboutie, ce qui ne tardera pas. Sans perdre de vue que des albums de transition de ce tonneau ne sont pas légion...

8 Commentaires

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eulmatt - 15 Octobre 2008: Dans le genre compact et relativement virulent, je préfère quand même Deliverance, mais c'est affaire de goût.
Ljosalfheim - 11 Avril 2009: Une bonne chronique Eulmatt, je n'ai pas encore écouté l'album mais je sais déjà précisément de quoi il retourne, et ça, ce n'est pas toujours le cas dans les chroniques de SoM.
J'aimerais te proposer de chroniquer également les albums suivants? Je serais en particulier, très curieux de lire une chronique de toi sur l'album Watershed, qui à mon sens, manque de subtilité.
Ce n'est qu'une suggestion, mais ça me plairait.
A bientôt

Ljösalfheim
eulmatt - 11 Avril 2009: Je te remercie, sache que je compte poursuivre les chroniques des albums suivants, d'ailleurs celle de Still Life est bientôt prête.
Chroniquer Opeth demande toujours plus de temps que n'importe quel autre groupe...
Pour Watershed il faudra patienter, car je procède chronologiquement.
Game_system - 24 Janvier 2016: Album somptueux pour ma part, la brutalité des vocaux et les riffs ravageurs m'ont ébloui, mais ce qui a le plus fait mon bonheur dans cet album, c'est sont les parties mélodiques à la guitare acoustique. Elles sont splendides, parfaitement incorporé en plein milieu du chaos pour montrer un brin de douceur et d'espoir. Et c'est sans parler de la batterie, d'un niveau exceptionnel grâce à la venue du légendaire Martin Lopez.

Les chansons ont une durée parfaite, ni trop longues ni trop courtes, moi qui n'aime pas les chansons à longueur, ça me convient parfaitement. Et les titres envoient vraiment du steak pour du prog', j'apprécie vraiment ça. Pour ma part, un album grandiose.
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Chronique @ sargeist

31 Janvier 2006
1997. Opeth traverse une période trouble. Outre certains problèmes personnels de Michael Akerfeldt, le bassiste et le batteur partent du groupe. Ne reste donc que Michael et Peter, qui recrutent à la hâte un batteur, Martin Lopez, jeune de 18 ans ex-Amon Amarth. Autant dire que l'enregistrement du disque ne démarre pas sous les meilleurs auspices, Michael se chargeant des parties de basse.

Le groupe quitte le Unisound Studio de Dan Swano, et se décide à aller enregistrer au Fredman. Ce qui s'en ressent, le son du groupe étant bien moins personnel, et la basse très en retrait cette fois-ci.

Le disque dure 55 minutes pour 9 titres, ceux-ci étant plus courts, d'une moyenne de 6-7 minutes. Donc beaucoup moins de changements de tempos. Attention, cela reste quand même bien ardu, mais on sent sur quelques titres une certaine redondance, peut-être un manque d'inspiration, un mode pilotage automatique...

Ce disque reste toutefois bien supérieur à la moyenne du reste de la production musicale. D'ailleurs à qui les comparer tellement ils sont uniques?

Les contrastes sont plus frappants, les parties Death sont très énervées, les parties acoustiques encore plus douces. Il ressort quelque chose de plus brut de ce disque, bien moins maitrisé.

Une intro assez banale, un titre instrumental court (Madrigal) plutôt insignifiant. Mais cette galette contient quand même son lot de superbes "Opetheries".

"When" est un super titre dans la tradition, avec une superbe structure, dégradant de la pure brutalité sombre à la mélodie lumineuse.

"Credence" une belle ballade acoustique dans le style prog 70's des rockeurs Camel, pleine d'émotion. Mike se surpasse encore en subtilité vocale.

Et ce superbe "Epilogue" instrumental plein de détresse nostalgique, un super lead émouvant accompagné du son légendaire d'un Mellotron.

Le reste est bon, toujours plaisant, mais un poil moins marquant.
Je dirai, en définitive, que c'est le plus "mauvais" album, toutes proportions gardées, au regard du talent immuable de ces gars. Akerfeldt l'a dit lui-même d'ailleurs.

Sur la réédition se trouvent 2 bonus tracks, le Circle of the Tyrants du culte Celtic Frost, dans une version très personnalisée. Et une reprise du Remember Tommorow de Maiden, un titre qui va comme un gant à Opeth.

Cela dit, la légende continue... tout de même, surtout quand on connait la bombe qui va suivre...

Opeth rules upon the others.


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