Still Life

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17/20
Nom du groupe Opeth
Nom de l'album Still Life
Type Album
Date de parution 18 Octobre 1999
Produit par Fredrik Nordström
Enregistré à Studio Fredman
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album700

Tracklist

Re-Issue in 2008 by Peaceville Records with a bonus DVD
1. The Moor 11:26
2. Godhead's Lament 09:48
3. Benighted 05:00
4. Moonlapse Vertigo 09:00
5. Face of Melinda 07:59
6. Serenity Painted Death 09:14
7. White Cluster 10:02
DVD (Re-Issue 2008)
STILL LIFE 5.1 MIX
1. The Moor 11:26
2. Godhead's Lament 09:48
3. Benighted 05:00
4. Moonlapse Vertigo 09:00
5. Face of Melinda 07:59
6. Serenity Painted Death 09:14
7. White Cluster 10:02
BONUS MATERIAL
8. Face of Melinda (Live Video 2006)
Total playing time 1:02:29

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Opeth


Chronique @ eulmatt

03 Août 2009
De là a y voir un signe, il n’y a qu’un pas… Opeth reprend son pèlerinage désormais immuable vers les studios Fredman, un peu plus d’un an après s’y être enfermé pour boucler My Arms, Your Hearse. Mais cette fois-ci, fuyant l’implacable hiver suédois, nos amis ont attendu le retour du printemps…au-delà de l’anecdote, c’est un fait que le contexte a bien changé. Le groupe bénéficie désormais d’une période de stabilité pour accoucher de son quatrième opus. L’intégration du couple rythmique uruguayen est désormais entérinée. L’inspiration du duo Akerfeldt-Lindgren est semble-t-il plus vivace que jamais, et le changement de label (de Candlelight à Peaceville) ne semble pas de nature à influencer l’orientation d’Opeth.

Dès sa sortie, Still Life attire l’œil par sa magnifique pochette rouge, à l’esthétique tranchant avec les inspirations passées.

Tous ces signes ne sont pas trompeurs. Comme ils l’ont fait à chaque nouveau disque, les Suédois évoluent, mais on sent rapidement que la transition est plus marquée. Certes, ce n’est pas forcément avec The Moor, le premier morceau, que tous les changements apparaissent d’emblée. On en note malgré tout un certain ombre. Le premier, qui est plus une confirmation qu’une rupture, est le recours plus systématique à des passages acoustiques plus travaillés et plus intégrés à la structure globale des morceaux, qui reste dans la même ligne que My Arms, Your Hearse : une durée excédant rarement dix minutes, et des constructions à tiroirs moins exubérantes. En parallèle, il faut également noter une évolution du son saturé, qui s’éloigne des standards du death metal pour aller vers des textures plus chaleureuses et plus fluides, ce qui concourt au changement d’atmosphère opéré sur Still Life. Enfin, bien que la structure de The Moor demeure très classique dans la façon d’enchaîner les temps faibles et les couplets massifs, on semble percevoir un rééquilibrage du chant clair et du growl, au détriment de ce dernier. Bon, au-delà de ce décorticage technique, le rendu, lui, est magnifique, assuré par une belle homogénéité des enchaînements et des thèmes, et une finesse absolue dans l’écriture des compositions.

On peut reproduire le même constat pour Godhead’s Lament, sauf que cette fois-ci, on n’évitera pas la dithyrambe,. La raison en est fort simple. En montant encore un peu dans l’intensité émotionnelle, dans la construction monumentale de ses trois premières minutes d’un death metal digne de Morningrise, dans cet enchaînement subtil avec un lead d’une beauté à couper le souffle et une longue plage évoluant vers un heavy progressif d’une grande élégance, dans le chant prenant d’Akerfeld, la subtilité de la frappe de Lopez, la prestance du jeu de  Mendez et bien sûr l’immense créativité de la paire de guitaristes, Opeth signe un de ses meilleurs morceaux. On peut parler de coup de maître, puisqu’on assiste là à une synthèse complète entre l’épuration (relative) des structures et les esquisses entrevues dans My Arms, Your Hearse, et l’intensité émotionnelle et la finesse de composition de Morningrise.

Le dernier point d’évolution notable du disque se dévoile avec Benighted, et deux pistes après, avec Face Of Melinda. La ballade acoustique, sans être une nouveauté, semble ici tenir particulièrement à cœur au groupe, et occupe une place suffisamment importante dans la structure du disque pour n’y voir simplement que des pauses de « remplissage ». Cette fois-ci, Opeth ne cache plus son goût marqué pour le rock progressif des années 70, ni son inspiration plus contemporaine nommée Porcupine Tree.

D’ailleurs, au-delà de ces ballades, cette influence est perceptible tout au long de l’album. Le très lancinant Moonlapse Vertigo, malgré ses quelques growls placés ça et là, fait long feu dans l’illusion : le death metal n’est présent qu’en filigrane au milieu d’une composition qui pioche un peu partout dans les méandres du rock et du heavy metal. Son tempo langoureux, ses soli suaves et son ambiance feutrée tiennent une place aussi importante que les quelques passages en double pédale et riff plombé qui rythment le morceau. Une nouvelle fois, on a la sensation que l’œuvre d’Opeth utilise ces différentes approches stylistiques comme la matière première à sa construction, mais qu’à aucun moment l’équilibre n’est rompu, et l’harmonie de l’ensemble reste l’accomplissement essentiel. Harmonie qui se manifeste au travers des deux derniers morceaux, avec un Serenity Painted Death plus musclé, mais à l’ambiance ronde, presque chaleureuse – en tout cas en opposition avec la froideur austère de l’album précédent-, et également le final White Cluster dont les élans massifs sont tempérés par des transitions acoustiques judicieuses, le tout baignant dans une atmosphère mélancolique et prenante, mais jamais obscure et désespérée, à l’unisson de l’univers de l’album.

Still Life est donc bien le premier joyau du nouvel Opeth. Un nouvel Opeth qui, loin de renier ses fantastiques premières œuvres, a décidé de quitter le cocon du metal extrême pour assumer ses autres influences. Aussi, cet album marque assez nettement un changement de statut : jusque là clairement identifié comme un groupe de death metal, à tendance mélodique et progressive, avec Still Life, Opeth s’ouvre à un public plus large et plus varié. Parler de démocratisation serait exagéré, tant la finesse et la complexité de son metal séduisent avant tout des mélomanes avertis et exigeants, mais dans le sillage d’un Porcupine Tree avec lequel les relations sont privilégiées. Opeth devient une figure du style progressif, et un acteur de la scène heavy metal au sens large.

Son image iconoclaste s’en trouve d’ailleurs d’autant plus renforcée que le groupe ne sacrifie à aucun moment ses racines death metal, Akerfeldt restant définitivement un deathster dans l’âme et un growler de haut niveau. Combien de nouveaux fans se sont mis pour la première fois à supporter le chant death grâce à Still Life ?

A l’orée du nouveau millénaire, Opeth démontre avec fulgurance que son talent se joue des frontières musicales et des évolutions, et Still Life, joyau finement ciselé, laisse la délicieuse impression qu’avec les Suédois, le meilleur est peut-être encore à venir…  


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bastino - 03 Août 2009: Ce groupe correspond à ce qui se fait de mieux dans le métal actuel,un groupe en évolution perpétuelle,et qui nous abreuve d'émotions diverses et intenses transcendant par là même les étiquettes stéréotypées qui brident la créativité de certains musiciens + traditionnels
Incontestablement un de mes groupes préférés (pour ne pas dire "mon groupe préféré" tant la charge émotionnelle et la mélancolie de certaines compos sont intenses et prenantes,et ce vivier d'idées en perpétuelles expansions....)
Fabien - 25 Août 2009: Je perçois également Still Life comme un album charnière dans la carrière d’Opeth, scindant d’une certaine manière l’ère du groupe en deux périodes distinctes. Akerfeldt s’éloigne ici des sphères death métalliques, apportant désormais une coloration rock seventies assumée.

A titre personnel, malgré la présence des growls d’Akerfeldt, je ne considère plus vraiment Opeth comme une formation de deathmetal à partir de Still Life (ce n’est certainement pas un reproche), mais comme un groupe progressif se jouant désormais des frontières entre rock 70’s, heavy ou deathmetal.

La beauté, la force et la finesse de morceaux tels Godhead’s Lament, Benighted ou Face of Melinda laissent déjà présager l’atemporel Blackwater Park qui lui succédera deux années plus tard...

Bref, j’arrête de te paraphraser, et je te remercie pour la précision du contexte, la justesse des propos, et l'évocation imparable des émotions ressenties. Bravo.

Fabien.
mechant - 20 Septembre 2018:

En reecoutant la disco d'Opeth, je m'aperçois franchement de la césure stylistique du groupe...l'influence 70's est énorme. Le son est puissant et fluide. Les compos légères et le growl positionné avec équilibre. 

En l'écoutant au casque je redécouvre la richesse d'opeth...un sacré  groupe!

Game_system - 29 Mai 2021:

Ayant principalement connu Opeth avec My Arms, Your Hearse que je considère comme l'ultime chef-doeuvre de la discographie du groupe; ainsi que Blackwater Park qu'on ne présente plus, il fallait bien que je donne la chance à celui qui se trouve coincé entre les deux, Still Life. Et bien je l'ai trouvé assez différent des autres, beaucoup moins brutal et sombre qu'un My Arms, mais aussi moins envoutant et émotionnel qu'un Blackwater. Je l'ai trouvé plus chaleureux dans sa production et son ambiance, notamment grâce aux nombreuses parties acoustiques, mais aussi plus épique dans ses paroles et sa narration. Les parties growlés et chantés s'enchaînent avec toujours autant de brio, avec certaines parties d'une grande beauté (Godhead's Lament et Serenety Painted Death, premières qui me viennent en tête) , par contre j'ai moins ressenti d'émotions dans ceux-ci, probablement dû à la présence plus importante des parties mélodiques et acoustiques qui, certes donnent à l'album un cachet très personnel, mais qui nuit trop à la magie Opeth je trouve.

Still Life je l'ai bien moins écouté que les autres classiques de la formation, il m'a moins convaincu. Peut-être ne l'ai-je pas encore totalement appréhendé et qu'il a encore des secrets à me livrer, le temps me le dira.

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Chronique @ sargeist

31 Janvier 2006
Après la relative déception de "My Arms,Your Hearse", les Suédois d'Opeth retournent au Studio Fredman début 1999, avec un nouveau et jeune bassiste à l'appui, Martin Mendez, ami du batteur Martin Lopez, tous deux Sud Américains.

Mikael Akerfeldt se dit plus motivé et plus inspiré, et ça va s'entendre!!!
Un nouveau départ est engagé pour le groupe, et c'est en quelque sorte une renaissance, tout en évoluant de façon notable. Ce qu'on appelle la maturité.

Opeth a trouvé son type de son, clair, chaud, un peu typé seventies tout en restant assez metal. Les accordages de guitares ont changé, ça s'entend, plus pures, moins d'effets. Martin Lopez commence a faire voir son talent, un jeu plutôt personnel, et la basse jouée aux doigts du jeune Mendez ajoute un petit plus.

Les titres sont bien plus structurés, toujours beaucoup de breaks acoustiques, de riffs et mélodies divers, de soli pertinents, mais qui réapparaissent plusieurs fois dans les morceaux. Idem pour les lyrics, qui se répètent pour plus s'ancrer dan la tête. Un petit peu moins prog' fourre-tout quoi, mais ça reste loin des chansons schémas couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain chers aux groupes de heavy.
Cela reste surprenant.

L'album est plus soft, de manière général, plus de place au chant clair de Mike qui réserve quand même de forts moments gutturaux. C'est aussi l'opus le moins sombre, mais toujours aussi spleen-melancolique, surtout sur les titres acoustiques -Benighted- et -Face of Melinda-. Plus de lumière, mais c'est loin de Helloween.

-The moor- commence de manière surprenante, avec un fondu à l'envers du plus bel effet. Le reste n'est que trouvailles mélodiques entrecroisées avec de gros passages Death.

Le titre -Moonlapse vertigo- a tout pour plaire en live, un couplet doux et groovy couplé à un refrain monstrueux.

Certains passages de -Serenity Painted Death- sont des odes au pur Headbanging, et -White cluster- clôt de toute beauté avec un excellent passage psychédélique.

L'exemple type du groupe qui se réinvente tout en gardant ses spécificités. La voix chantée de Mike illumine l'album. Une reconstruction incroyable, teintée de touches seventies et plein de groove, un exploit pour un groupe Death à la base. Mais peut-on les mettre encore dans cette catégorie, ou une autre?

Un groupe unique et inimitable. Un des seuls qui n'ait pas -et ne peut pas- avoir de clones. Trop supérieur...

the reborn of a legend...


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kamthe1 - 05 Août 2007: je suis en train d'écouté le mp3 il va falloir que je m'interesse de plus a ce groupe au vu de tes chroniques sargeist je ne devrais pas etre deçu
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Chronique @ vinscap33

29 Mai 2019

L’inspiration que nous propose Opeth au travers de « Still Life » est la plus aboutie de leur carrière.

« Still Life », ma Madeleine à moi, rien qu’à moi… on a tous eu ce sentiment d’être les « premiers » à s’intéresser à un groupe, à le voir évoluer, pour finalement constater qu’avec la célébrité grandissante, les « ignorants » du début nous le « volent »  au nez et à la barbe.
Vexés, on finira par déclarer avec un petit air supérieur : « Opeth? Je connais depuis le début mon petit. « Blackwater Park » n’est que le début de leur déclin….! ».
Oui, j’ai une affection particulière pour Opeth, que j’ai découvert à la sortie de l'effort précédent : « My Arms, Your Hearse ». Les découvertes d’« Orchid » et de « Morningrise » s’en sont suivies. J’ai usé ces disques tellement la musique du combo suédois me parlait à cette époque, jusqu’à la sortie de « Still Life », qui réunissait alors tous les ingrédients d’un album d’anthologie.

Avec cet album, Opeth propose le meilleur concentré d’émotions de leur discographie. Et cela est encore vrai à ce jour, après leur changement radical de direction musicale. Au travers des morceaux de « Still Life », dont la durée permet de développer des sentiments, les suédois transposent par alternance soit une colère intense, soit une douceur mélancolique poignante. Cet effet se traduit par des riffs et des solos profondément inspirés et excellemment exécutés, auxquels s’ajoutent des parties acoustiques recherchées, qui savent aller titiller notre corde sensible, et ce sans démonstration. À cela s’ajoute la maitrise vocale du Sieur Akerfeldt, qui alterne avec une aisance insolente les growls et les voix claires.
L’exécution de cet album est parfaite. Les parties de Death sont intenses, et savent accueillir, voire laisser la place, aux actes plus acoustiques. C’est intelligent, et savamment agencé.
Il est difficile d’évoquer un morceau en particulier, tellement ils sont tous excellents. « Serenity painted death » représente au fil de ses 9 minutes 14, un bon extrait de l’oeuvre. Ça groove sévère. Les growls sont appuyés par une rythmique qui nous fait inconsciemment balancer la tête. Des solos bien pensés, et non avares en terme de durée, sont disséminés par ci par là. Les voix claires et les envolées acoustiques se succèdent, nous prenant aux tripes, avant de laisser à nouveau place à la furie.
Ces alternances d’émotions et de sentiments, la qualité des compositions, font qu’on ne subit à aucun moment la longueur de l’album.

La production est quant à elle excellente. Elle sert totalement la musique si recherchée d’Opeth, notamment avec toutes les parties acoustiques qui viennent épouser le Death métal des suédois. Aucun élément n’est négligé, pour notre plus grand plaisir.

Pour ce qui est de la pochette, « Still Life » tranche avec les teintes habituelles des précédents albums. En effet, exit les couleurs grises et sombres. Place au rouge et au noir. Ce n’est pas tellement plus sexy vous me direz, mais c’est tout de même à souligner.

Avec « Still Life », Opeth enfonce le clou dans la dualité douceur/brutalité : dualité qui était déjà bien amorcée sur les trois albums précédents. Mais ici, avec notamment les deux balades que sont « Benighted » et « The face of Melinda », le groupe accentue l’aspect mélancolique des choses. L’agencement Death/Prog, et les alternances d’intensité/douceur, font de « Still Life » une bombe à émotions.

Les écoutes épisodiques de cet album au fil des années, et ce depuis sa sortie, ne laissent apparaitre aucune faiblesse. Aucune perte de qualité. Aucune lassitude. Je dirais que sa durée de vie est quasi illimitée. Cet album, je l'ai tellement écouté, je l’écoute encore, et je l’écouterai toujours avec la même émotion pendant des années.

L’inspiration que nous propose Opeth au travers de « Still Life », servie par une production au niveau, est selon moi la plus aboutie de leur carrière.
Elle disparaitra malheureusement sur l’effort suivant, le bien connu « Blackwater Park », simple copié/collé raté de « Still Life », qui paradoxalement aura un franc succès, faisant passer Opeth de l’ombre à la lumière… et me laissant finalement en paix avec Madeleine.

C'est rare, mais mon barème me fait attribuer un 20/20 à ce chef d'oeuvre.

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vinscap33 - 07 Juin 2019:

Je te rejoins. Pour moi cet album est situé tout en haut de leur discographie. En revanche, à mon sens, Blackwater Park est déjà quelques places derrière dans le classement, tellement le gap d'inspiration est important avec still life.

 

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Commentaire @ Tony14

25 Juin 2008
Cet album est le premier Opeth que j'ai écouté et restera, selon moi, l'un des meilleurs albums avec Morningrise et Blackwater Park.

Commençons avec le son de cet album, moins black que le précédent (My Arms, Your Hearse) et relativement moins heavy et on peut entendre plus de chant clair par Mikael, ce qui n'est pas une mauvaise chose avec les progrès qu'il a faits dans ce domaine. Je trouve aussi Still Life plus épique, et on peut voir un retour à Morningrise, sans pour autant renier l'intégration d'une chanson de plus de 20 minutes comme Black Rose Immortal.

The Moor, avec ce début lent, commence bien l'album et on se sent vraiment, vraiment comme dans un marécage tant cette chanson de 11 minutes est lugubre tout en ayant une clarté particulière durant les moments plus doux.

Godhead's Lament est l'une de mes favorites de l'album, elle commence en force et après quelques 5 minutes devient hypnotique avec cette belle mélodie acoustique, pour ensuite regagner en force.

Ensuite, Benighted, une chanson unilatérale, seulement douce et mélancolique, sans la voix gutturale de Mike, nous permet de respirer avant la surprenante pièce suivante. Notez l'excellent solo tout en douceur.

Moonlapse Vertigo nous surprend avec son début assez corsé instrumentalement pour devenir plus doux et remonter ensuite en une symphonie Death Metal. Cette chanson illustre bien le style avec ses nombreuses descentes et remontées.

Face of Melinda : excellente chanson illustrant encore plus le côté progressif d'Opeth, et quel final inattendu (il faut écouter la version live de Roundhouse Tapes aussi avec le clavier de Wiberg pour apprécier pleinement cette chanson, à mon avis).

Finalement, les deux derniers morceaux sont tout aussi géniaux en revenant au style de Opeth, soit des chansons longues mélangeant Prog' et Death.

Opeth démontrait avec Still Life qu'il était encore en vie, d'où l’utilisation du titre, provenant à mon avis de la chanson de Maiden du même nom (sur Piece of Mind). Le groupe atteindra son sommet et son début de gloire mondiale avec son album suivant : Blackwater Park. Mais il faut savoir reconnaître cet album, souvent oublié par les nouveaux fans, toujours plus nombreux.



Ma note: 19/20

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Commentaire @ Krokodebil

04 Novembre 2009
Ah Still Life ... Ou plutôt, ah, un album d'Opeth, ce groupe si intrigant et inégalable ...

Longtemps je n'écoutais que distraitement cet album, le trouvant bien sûr bon, même très bon, comme chacun des albums de ce groupe (car je ne vois pas trop pourquoi My Arms Your Hearse serait en-deçà de leurs autres compositions), mais sans en saisir les incroyables subtilités. Depuis quelques temps, je suis en fait tombé comme amoureux, prisonnier de l'entêtant morceau qu'est Serenity painted Death, mais j'y reviendrai plus loin !

Still Life, ou l'un des rares albums que je n'ai encore qu'en MP3, mais ça ne va pas durer, je sens, est bien plus trouvable dans le commerce qu'Orchid ou My Arms Your Hearse, et possède déjà une étonnante pochette, d'un rouge vif (plus ou moins selon les éditions). On y voit une femme (Melinda) dans une posture virginale assez étrange, vu la couleur sanglante de l'album, mais les thèmes abordés peuvent peut-être l'expliquer.

En effet, cet album parle avant tout de peinture : Still Life signifiant nature morte, et les textes (Serenity Painted death, Face of Melinda) renvoyant directement à cet art. Et la musique ici devient peinture, elle fonctionne par touches, par nuances.

The Moor, donc. Longue intro en fondu inversé, vrombissement lancinant qui s'installe peu à peu, puis magnifique guitare acoustique, intonations mélancoliques, on verrait presque la pochette danser devant nous, une veuve/vierge éplorée dans un bocage, une tourbière ? Indeed. Le riff prend aux tripes, entraînant, et avec ce son de guitare plus net, plus aiguisé qu'avant, et qui marque le léger virement du groupe vers son son "moderne". Déjà le morceau montre une alternance plus marquée de chants clairs et de growls, on est typiquement ici dans une composition enflammée et même lyrique, où un calme plat succède à une montée quasi-chromatique avant de repartir de plus belle sur un death metal élégant. Des effets de voix "choeur" très agréables, qui préfigurent le magnifique coup que portera quelques années plus tard le morceau Deliverance, et ce morceau glisse, entre solo et passage acoustique, vers un hymne mélancolique et la première mention de Melinda, "the reason why I've come".

Un délicieux passage ânonné d'une douceur et d'une pureté rare - sauf chez Opeth, qui se plaît dans cette diversité au sein d'une même composition - et puis on repart sur des notes plus maléfiques, plus inquiétantes, et un grognement qui renvoie le morceau aux antipodes de ce nouvel univers. Car chez Opeth, tout est éphémère. Le morceau se termine dans la violence, malgré une reprise du refrain en effet choeur. Somptueux démarrage.

Godhead's Lament, un morceau sur lequel je suis plus nuancé, je lui trouve un son plus proche des anciens albums, un peu en décalage avec le reste, surtout sur l'intro. Un début torturé, complexe et violent, qui développe des mélodies alambiquées et touffues. Suit une série de riffs intéressante, rapidement couverte par la voix terrible d'Akerfeldt. Le texte parle encore une fois de Melinda, qui, cette fois, n'est pas nommée, mais par les mentions à son attitude (voir pochette) et surtout à son regard (voir morceau précédent), on la reconnaît facilement. L'album parle donc de peinture, mais créée surtout le portrait de cette Madonne d'un nouveau genre, du style succube angélique, ou plutôt métaphore de la chimère, de l'illusion forcément fatale, trompeuse.

Le chant clair se fait mélancolique et puissant, sur de beaux passages à la fois acoustiques et entraînants, mais tristes. Belle musicalité du texte, litanie répétitive certes, mais c'est là toute sa force. On repart alors sur quelque chose de plus électrique. A nouveau du growl, et là, un passage sidérant mais bien court de basse, très progressif, très "swinguant", repris ensuite avec les instruments et les vociférations d'Akerfeldt, sur quoi reviennent se greffer les riffs efficaces des débuts du morceau. Le vertige du morceau est alors surprenant, les tiroirs de la composition s'ouvrant et se fermant successivement, et déroulant une prodigieuse construction. On se retrouve alors perdu entre des plaintes en chant clair et des râles puissants, et vice versa, et le morceau s'achève dans un dernier souffle nauséabond, assez brutalement.

Démarre alors le surprenant Benighted, d'une douceur remarquable, un morceau qui lui préfigure plutôt l'album Damnation et ses ambiances feutrées et sourdes. Le morceau prend la forme d'une invocation onirique, nocturne, où la vue est omniprésente. Le chant se fait parfaitement maîtrisé et très sensible. Melinda n'est ici qu'évoquée subrepticement par ce champ lexical du regard. L'entrée de la batterie avec le solo de guitare soutenu par une rythmique de basse solide donne des sonorités jazzy au morceau, entrevues rapidement dans les plages acoustiques des deux morceaux précédents. Martin Mendez apporte ici sa "personal touch" qui contribue depuis au succès et à l'originalité du son du groupe. Un morceau qui paraît bien court au vu des autres compositions de l'album, et qui reste ensorcelant.

L'étonnant Moonlapse Vertigo commence d'emblée dans un entrelacs de riffs complexes typiques, rappelant là encore des sonorités bien connues chez Opeth, et installe à nouveau un climat tendu, lancinant. L'introduction est à rapprocher de celle de Godhead's Lament, toutefois en nuançant, puisque la chanson s'oriente rapidement sur des sonorités plus douces et surprenantes. Le côté jazzy revient en effet rapidement avec le jeu de basse et une mélodie acoustique étonnante, le tout couvert au chant clair et relativement douçâtre, aigu, laissant place aux riffs d'introduction et à une voix plus caverneuse. Une fois encore, le texte mentionne le regard et les yeux, mais Melinda est ici absente (pour mieux revenir au morceau suivant). La construction est ici en alternance classique calme et violence, chant clair et growls, acoustique et électrique. Le passage central est carrément sidérant de références à un certain rock progressif des décennies précédentes, la guitare soliste prenant des sonorités pour le coup complètement tournées vers un répertoire groovy. Puis on repart à nouveau dans un univers plus sombre et violent, oppressant. On retrouve alors une mixité, un équilibre entre chants clairs avec cet effet de polyphonie, de superposition de voix et des riffs semblables à ceux de l'introduction. Le morceau s'achèvera dans un fondu élégant et choisi, afin de préparer au calme de la composition suivante.

La ballade Face of Melinda, dont le texte évoque immédiatement le thème de l'album : Melinda, ses yeux, son visage, son expression de tristesse figée, s'inscrit dans la continuité des références à ces groupes de prog si chers à Akerfeldt, qui ici distille tout son talent de chanteur. Les motifs acoustiques forment un tapis truculent transcendé par une guitare électrique vaporeuse et enlevée, tandis que la basse de Mendez rythme le tout avec langueur. La batterie se fait caressante, à la manière du jeu de jazz, dont elle emprunte les fouets. Le morceau éclate alors, avec un riff relativement violent pour l'atmosphère présente, et l'on s'envole sur une nouvelle mélodie et un rythme binaire plus soutenu, appuyé par une batterie plus vraiment jazzy. Cependant, on reste dans une optique de chant clair, dans un univers de mélancolie. La litanie guitaristique continue puis on retourne sur des tonalités acoustiques mais graves quelques instants, avant de découvrir un solo puissant et émouvant qui achèvera le morceau dans un nouveau motif en fondu.

Démarre alors la pièce dont je suis, depuis un mois environ, éperdument amoureux. Sur une entame classique et déjà tragique, façon fin de la montée dans Under the Weeping Moon ou The Night and the Silent Water, le somptueux Serenity Painted Death déboule avec fracas et growls à l'appui. Cette courte séquence d'introduction s'arrête et laisse place à des riffs conçus spécialement pour le concert et le headbanging du meilleur effet, tous les bons metalheads apprécieront cette rengaine salvatrice. Mais c'est surtout le refrain et son thème musical qui me séduisent. Ces stridences déraillantes de guitare et ces quelques phrases :
"White face(d), haggard grin
This Serenity painted Death
With a halo of bitter disease
Black paragon in lingering breath."

Répétées deux fois, avec une rage plus prononcée sur la deuxième, tout un phrasé et un choix de mots extrêmement précis. Évidemment les références à la peinture sont criantes, mais on retrouve l'idée du Still Life, de la nature morte et de la vanité (nature morte avec crâne). Melinda est d'ailleurs nommée dans le morceau, et le texte se concentre sur les couleurs et lumières, rouge, blanc, sombre. Des passages en chant clair étayent le tout, et même une pause prog centrale où l'apparent calme qui plane n'est que l'illusion, la maîtresse de l'album, avant la tempête. Le dernier couplet, en chant clair, se fait presque résigné dans ses intonations, et cède la place à la chute, au basculement du dernier refrain et à son tumulte musical. Un régal qui s'achève dans un pattern acoustique aux quelques notes de guitare électrique encore jazzy. Cette fois c'est le futur Blackwater Park qui se dessine quelque peu, même si le tout s'achève un peu brutalement.

White Cluster vient alors clore l'album. Directement violent, agressif et chanté en growls. Cependant, le premier couplet en chant clair, sur fond acoustique qui ressemble fort aux passages de Moonlapse Vertigo ou de Godhead's Lament, évoque en forme quasiment épanadiplosique le pardon "forgiveness", qui, dans The Moor, étant absent des yeux de Melinda. Cette dernière n'est, comme par hasard, dès lors plus nommée dans le texte, et le regard ou les yeux ne sont plus mentionnés, exceptés lors des toutes dernières paroles du morceau. Le narrateur de l'album décède en fait dans ce morceau, victime peut-être de ses illusions perdues, de Melinda. On y trouve les mentions du rêve, du délire, et d'une forme de vie après la mort dans cette vision qui perdure après l'expiration. Deuil en blanc et basculement absolument délirant musicalement parlant, déchaînement de riffs, solo de guitare rapide et flamboyant, très technique comparé aux autres morceaux de l'album, plus retenus, passage très orienté metal progressif cette fois-ci, qui s'avère fugace, éphémère, ce qui n'est pas surprenant d'ailleurs, ramène ensuite les passages en chant clair, sur fond acoustique puis plus emportés voire presque violents. Un fondu semble clore l'album, mais quelques résurgences jazzy reviennent alors, de manière très brève, ce qui sera plus développé dans un morceau comme By the Pain I see in Others.

En somme, cet album que je croyais pourtant il y a quelque mois comme bien agréable mais relativement mineur, se révèle une perle rare et un bijou de construction et d'élaboration, où chaque note a sa place, et où tout contribue à la formation d'une entité, d'un tout. On peut donc, je pense, parler de concept album sans aller trop loin, puisqu'il se concentre autour d'un personnage qu'il créée, Melinda, et qui évolue dans un univers paradoxal, à la fois doux et néfaste, d'un onirisme baigné de malveillance. Une vraie fleur du mal.

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scrattt - 18 Fevrier 2010: Effectivement une bien belle chronique track by track, je vais voir les textes d'un autre oeil maintenant. Sans être mon album préféré d'Opeth, il se dégage de Still Life une atmosphère très particulière que je ne saurais expliquer, entre ambiances feutrées et chaleureuses et moments plus rudes,froids, où l'on sent encore les restes du fabuleux My Arms, Your Hearse.
dorthal - 26 Avril 2010: Oui je me joins pour te remercier, ta chronique est vraiment excellente ^^

Cet album est des plus précieux, comme un bijou... j'ai trouvé qu'il y avait une ambiance beaucoup plus "jazz" que dans les précédents et c'est ce qui m'a séduit... et paradoxalement, l'ambiance est aussi plus "evil"
Un magnifique contraste qui m'a beaucoup fait voyager...

Mon morceau préféré c'est aussi le 6ème de l'album, Serenity Painted Death =)))
Krokodebil - 27 Avril 2010: Bon choix ^^ dur de se décider pour sortir un "meilleur morceau" ils sont tous très différents sur cet album.
dorthal - 27 Avril 2010: Oui c'est vrai que c'est difficile, ils sont tous excellents =)
Bah disons que c'est celui où j'ai le plus bougé ma tête ! ^^
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Commentaire @ Kuroikarasu

16 Fevrier 2009
Les Suédois de ce combo Death Mélodique Progressif, désormais très connu, continuent à jouer une musique ultra-classieuse. Ce quatrième album ne dépareille pas des précédents, tant sur le plan qualitatif que sur le plan créatif. Les morceaux entremêlent toujours des parties acoustiques très fluides et des parties complètement death, avec un mélange très réussi de voix claire et de voix éructée propre à ce style musical. Les guitares restent techniques, la batterie se veut plus en avant et les compos restent assez longues (l'une des marques de fabrique d’Opeth).

On trouve aussi deux morceaux qui ne sont pas death à proprement parler (mais presque complètement acoustiques), à savoir « Benighted » et « Face of Melinda » qui, paradoxalement, sont peut-être les deux meilleurs de cet album (en tout cas pour moi !).

Le style d’Opeth ne varie pas beaucoup d’un album à l’autre, mais après tout, leur musique est tellement originale qu’il serait dommage de changer quoi que ce soit à une formule des plus géniales.

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