L'histoire a débuté il y a de ça un peu plus de 25 ans.
Opeth propose dès ses débuts un metal bien à lui. Mélange de death mélodique et d'envolées acoustiques, la musique d'
Opeth est riche, alternant growls et chants clairs, laissant par là transpirer en pleine tempête une intense émotion. Sous l'impulsion de son leader Mikael Åkerfeldt,
Opeth produit au fil des années de somptueux albums, parmi lesquels je retiens «
Still Life », « ma » référence.
Sûrement éternel insatisfait, ou perfectionniste aventurier, le sieur Åkerfeldt, depuis trois albums, prend tout le monde à contre pied. L'ouverture d'esprit est alors de mise pour pouvoir suivre ce petit génie dans ses délires. C'est couillu d'envoyer balader une identité, pour s'en créer une seconde... certains auraient changé de nom. Et bien là non,
Opeth reste et restera
Opeth...
Les trois derniers albums du groupe sont en effet déstabilisants pour tout fan qui suit la carrière des Suédois depuis plusieurs années. «
Sorceress » ne déroge pas à la règle. Cet album est fouillé, et enfonce le clou par rapport aux deux précédents, à savoir pousser l'aspect prog au maximum. Il rend la nouvelle aventure du groupe passionnante à mon goût. On le découvre sous un jour nouveau, franchement séduisant.
L'album débute sur magnifique intro à la guitare sèche («
Persephone »), à laquelle succède la terrible «
Sorceress », à la rythmique lourde, extrêmement bien appuyée, qui, dès les premiers riffs, donne l'envie de balancer la tête. La voix d'Akerfeldt est claire, criarde parfois, mais se pose à merveille sur la mélodie. Putain ce riff, je ne m'en lasse pas : ça cogne ! Et non
Opeth n'est pas mort...
Les morceaux s'enchainent, et l'on ne peut éluder les références volontaires ou non aux grandes gloires du metal et rock progressif d'antan. Et je pense que c'est sur ce point que «
Sorceress » pourrait être mis à mal. En effet, «
Will O the wisp » rappellera obligatoirement Jethro Tull. «
Sorceress 2 » semble quant à lui sortir d'un album de Pink Floyd dans la période «
Obscured by clouds », ou encore « Atom heart mother ». J'entends même la voix de Gilmour sur « Strange brew »... Toutes ces ressemblances peuvent effectivement s'avérer préjudiciables pour certains auditeurs. Pour ma part, j'arrive à passer outre. L'album regorge suffisamment d'excellents morceaux au sein desquels on retrouve la patte « émotionnelle » qui m'a toujours fait vibrer chez
Opeth...
Le clou du « spectacle » est selon moi «
Chrysalis ». Morceau de plus de 7 minutes, avec en son sein de multiples échanges entre la guitare et les claviers de John
Lord de
Deep Purple.... Ah non merde, je fais encore une projection. Oui, pour ceux qui connaissent les albums cultes des Purple, on est en plein dedans. Mais c'est sans compter sur la faculté d'adaptation d'Akerfeldt, qui, une fois la passe d'armes achevée, nous offre trois dernières minutes à tomber. On se retrouve dans un de ces breaks issus de la plus pure tradition Opethienne. Une voix douce, …. magique, secondée d'un solo de guitare planant. Ce passage est gravé dans ma tête !
Au bout du compte, quel voyage nous offre encore une fois
Opeth ! «
Sorceress » nécessite quelques écoutes - comme les deux précédents albums - afin de l'appréhender. Si au début, cela semble parfois déborder sur un « pseudo plagiat » des grandes gloires du rock des seventies, force est de constater qu'
Opeth y ajoute sa touche. On retrouve çà et là ces petits breaks synonymes d'évasion typiques du groupe, avec cette douce voix. Le chant est d'ailleurs totalement maîtrisé. Ça transpire le feeling du début à la fin...
Au risque de me répéter, je trouve réellement passionnante la nouvelle aventure que nous proposent les Suédois ! Leur nouveau terrain de jeu permet d'exploiter l'immense créativité qui les caractérise. Et lorsque l'on est un tant soit peu ouvert d'esprit, on se délecte de tous ces horizons. Cela permet également d'enregistrer des albums totalement diversifiés, là où pour beaucoup d'autres groupes, on stagne constamment dans le même schéma.
Au début on trouve ça imbuvable et on rejette en bloc, pourtant on se surprend à y revenir de temps en temps car ça nous intrigue quand même... On finit par y prendre goût et le reste devient même un peu fade à côté.
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