Pale Communion

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16/20
Nom du groupe Opeth
Nom de l'album Pale Communion
Type Album
Date de parution 26 Août 2014
Produit par
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album231

Tracklist

1. Eternal Rains Will Come 06:43
2. Cusp of Eternity 05:35
3. Moon Above, Sun Below 10:52
4. Elysian Woes 04:47
5. Goblin 04:32
6. River 07:30
7. Voice of Treason 08:00
8. Faith in Others 07:39
Bonustracks (Deluxe edition)
9. Solitude (Live) (Black Sabbath Cover) 05:56
10. Var Kommer Barnen in (Live) (Hansson De Wolfe United Cover) 05:52
Total playing time 55:40

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Opeth


Chronique @ Laitcru

03 Octobre 2014

Pale Communion est bien un album d'Opeth, et il fera date !

Pale Communion, le onzième album d'Opeth, est la suite logique après le tournant amorcé par le groupe avec l'album Heritage. Ce tournant, pour Opeth, longtemps groupe phare de la scène Death metal progressive, c'est bien sûr le rock progressif.

D'aucuns diront qu'il s'agit là de l'influence de plus en plus importante de Steven Wilson sur Opeth en général et sur son leader Mickael Akerfeldt en particulier. En effet, depuis Blackwater Park, Steven Wilson est intervenu sur la plupart des albums d'Opeth, que ce soit au mixage, à la production, ou comme musicien additionnel. Wilson et Akerfeltd ont également concrétisé cette collaboration en créant leur side project "Storm Corrosion".

Damnation avait été une alerte sérieuse, que Ghost Reveries et Watershed avaient un peu fait oublier. Heritage sonnait comme un hommage aux influences "seventies" d'Opeth, que ce soit en rock progressif ou en Hard Rock. Et puis est arrivé Pale Communion...

Ce qui marque à l'écoute de cet album, c'est l'omniprésence des violons, du mellotron et de l'orgue, ce qui a pour avantage d'éviter toute ambigüité et de le situer clairement dans la mouvance rock progressif. L'album démarre d'ailleurs avec un riff d'orgue Hammond, comme pour prévenir l'auditeur.
L'importance des violons est telle que pour la dernière piste de l'album "Faith in Others", c'est un véritable orchestre à cordes qui est à l'oeuvre. Une autre caractéristique de Pale Communion est le travail de production sur le chant et les choeurs, avec un passage carrément a cappella sur "Moon Above, Sun Below". Le chant clair prend d'ailleurs une importance déterminante sur "Moon Above, Sun Below", "Elysian Woes" ou encore "River".
Mis à part "Cusp Of Eternity" qui possède un rythme continuellement soutenu, la plupart des titres ont une structure très classique pour Opeth, c'est-à-dire un thème introductif accrocheur et rythmé, suivi d'un enchaînement calme, puis d'un final allant généralement crescendo.

Les références au prog sont donc nombreuses, tantôt King Crimson comme sur le final d'"Elysian Woes", tantôt Yes ou Genesis sur "Goblin", même si on peut retrouver parfois des ambiances à la Watershed, comme sur le titre "Voice Of Treason".

Pale Communion est bien un album d'Opeth, et il fera date. Malgré l'absence de growls et de grosses guitares métalliques, on reconnaît immédiatement le groupe. Si le style est à mi-chemin entre Heritage et Damnation, il est aussi beaucoup plus abouti et mature. Contrairement à Heritage qui était très expérimental, très sombre et parfois un peu chiant, Pale Commnunion accroche immédiatement. Le chant de Mickael et les chorus de guitares sont parfaits et on ne s'ennuie pas une seconde.

Même si cet album n'est peut-être pas celui qu'attendent les fans de la première heure, chacun reconnaîtra l'excellence de composition, d'orchestration, d'interprétation, et la volonté d'explorer de nouveaux horizons.



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julienpoulin27 - 07 Octobre 2014: J'ai vraiment l'impression de lire le même genre de commentaires qu'Avendged Sevenfold a eut avec Hail to the King... on dénigre le groupe, car il fait quelque chose qui a déjà été fait dans le passé... C'est sur qu'avec un raisonnement de ce genre on ne doit jamais aimé ce que l'on écoute... Je respect le fait que quelqu'un peut ne pas aimé un album, mais j'ai de la misère à croire que l'on peut juger un album de la sorte. Pour ma part j'ai adoré cet album et rien de moins! Ce que j'aime de cet album c'est que j'ai l'impression de faire un voyage dans le temps, j'ai l'impression d'écouter du Eloy, Pink Floyd, Jethro Tull, King Crimson, mais dans un seul album et en y ajoutant une touche personnelle d'Opeth! J'ai été conquis tout simplement.
MetalAssBender - 07 Octobre 2014: @Furia : Ca ne me donne aucune légitimité, mais en revanche, je m'ennuie fermement avec cet album, comme avec le précédent. Pas le fait que Opeth évolue, mais bien le fait que, selon moi, ces deux albums, à quelques pistes près, se résument à de la musique d'ascenseur. Mais c'est un avis personnel et je n'ai pas la prétention de me poser en fin limier du prog', juste en amateur conquis par certains mastodontes passés du genre.
kristoff - 16 Octobre 2014: Merci pour ta chronique Laitcru. On aime ou pas le tournant actuel de Opeth, ils sont de subtiles musiciens et il est à te lire que depuis l'album "Heritage" ils ont confirmés leur retour vers les origines de leur inspiration qui est le rock prog des 70's. Très fan de cette racine je la trouve pourtant dépassée et me demande pourquoi ce groupe créatif ne cherche pas à progresser dans la scène métal avec du death prog qui est une voie à mon sens très intéressante. L'album "Pale Communion" est surement à écouter cependant. Bonnes périgrination musicales Laitcru et bonne écoute à tous :)
Laitcru - 17 Octobre 2014: Hello, Kristoff, dans le fond je partageais ton point de vue à la première écoute de Pale Communion: ils continuent dans une voix Prog, connotée 70, c'est bien, mais au risque de devenir un groupe de Prog quelconque, ou plutôt, un groupe de Prog comme un autre. Je dis risque car le niveau en Prog, est élevé, très élevé, et depuis toujours. De plus, les frontières entre métal et prog disparaissent peu à peu. On trouve du prog partout dans les groupes de Gent comme Textures, Animals as leader, Periphery, dans du Death, dans du Black et in fine dans tous quasiement les sous genres métalliques. A contrario on trouve aussi du métal dans des groupes de prog, comme Porcupine Tree, mais pas qu'eux, Jolly, et tous ceux que j'oublie (écoutez morrow.com pour vous en convaincre) ... Le côté innovant d'Opeth, c'était bien le Death metal prog. Tout cela est vrai. On a aussi, dans les commentaires précédents, comparé le dernier opus d'Opeth avec celui de Wilson, et c'est vrai, qu'on peut faire le parallèle tant il y a des similitudes. Mais honnêtement, Wilson est un génie et son dernier album est ... pfffff ... je trouve pas les mots. Alors je ne le comparerai pas à celui d'Opeth. Après de nombreuses réécoutes de Pale Communion, dans les bouchons, dans mon lit, au boulot, ben j'en suis arrivé à conclure que cet album est bon, point. C'est de la très bonne musique. Certes ce n'est plus vraiment du métal (encore que dans l'intention toujours oui). C'est parce qu'on juge Opeth à son passé. Mais que préférez-vous ? Qu'ils refassent en moins bien ce qu'ils ont déjà fait, comme Maiden? Même des groupes comme Dream Theater finissent par s'épuiser! Pourtant, Dieu m'est témoin que je les ai adoré ces groupes ... Le seul reproche que l'on puisse faire à cet album, c'est qu'il sonne déjà trop comme les vieux Opeth. Moi je pense qu'Opeth reviendra à leurs racines metal. Je me trompe certainement, mais je vois cela comme une parenthèse, un passage, de la recherche. Ils referont, comme tu le souhaites, du death métal prog mais sans doute de façon différente de celles entendues d'Orchid à Watershed. Il est tant d'aller se coucher, c'est mon coeur qui a parlé. merci à tous les métalleux de Spirit of Metal, assurément avertis et passionnés. @++
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Chronique @ Insmomnium

05 Octobre 2014

Pale Communion confirme que le Rock Progressif est définitivement le terrain de jeux d'Opeth.

L’envie de nouveauté est un danger palpable et persistant auquel beaucoup de formations s’essayent avec plus ou moins de réussite (Ensiferum, 1349, Megadeth...). Partis d’un Death Progressif, ces Suédois ont désormais franchi un cap avec leurs deux dernières productions Watershed et Heritage, et sont parvenus à nous proposer avec beaucoup de brio un Rock Progressif classieux. Et bonne nouvelle pour certains, mauvaise pour d’autres, Pale Communion ne fait que confirmer que le Rock progressif est définitivement le terrain de jeu des Suédois.

Opeth est donc un groupe évoluant dans le Death Progressif depuis maintenant plus de 20 ans. Même si la partie Death du groupe s’est grandement effilochée depuis Still Life en 1999 et leur véritable entrée dans le Progressif. On pourrait qualifier Opeth de groupe changeant, livrant tantôt albums violents et doux (My Arms, Your Hearse 1998, Ghost Reveries 2005), froids et oniriques, fantomatiques (Blackwater Park 2001, Delivrance 2002), ou encore reniant presque complètement les origines Death du groupe avec Heritage (2011). Les titres composant les albums varient eux-mêmes du tout au tout, ainsi on peut passer du Death au Rock Progressif, du Jazz au Doom... Mais outre le contenu des albums, leurs artworks témoignent également de leur diversité. Ainsi, on passe de l’Orchidée en fleur (Orchid) aux pochettes fantomatiques représentant des paysages froids (Morningrise, Blackwater Park), ou à de simples silhouettes (Damnation, Watershed). Néanmoins, Opeth garde tout au long de sa discographie disparate une grande qualité de composition et d'interprétation.

Malgré tout, quelques changements importants au niveau musical ont contribué à former l’image que l’on a du groupe aujourd’hui, au grand dam de certains de leurs plus grands admirateurs. Le premier pourrait se situer avec la sortie de Still Life, mais le second et le plus important trouve son point d’impact avec Heritage. Un album fort critiqué en raison de la voie choisie par le groupe.
Visuellement, ce changement se remarque avec les artworks des deux dernières productions beaucoup plus hautes en couleurs, contrastant avec ceux austères et froids des précédents opus. Toutefois, le "reniement" des origines n’est pas total.
Il est temps désormais de rentrer dans les détails et de pousser encore plus loin l’analyse de cet artwork afin de mieux le comprendre. Celui-ci semble en effet représenter une vie entière qui défile au fur et à mesure du temps. Dans le premier tableau, on peut ainsi distinguer un enfant tenu par sa mère, le soleil entame sa descente. Sur le deuxième tableau, une adolescente, un aigle royal planant au-dessus d’elle représentant sans nul doute possible la force de l’âge, tient un livre en feu dans ses mains. Bizarrement, elle ne le regarde pas et ne semble pas s’en soucier. Son regard est dirigé vers la femme se baignant dans le fleuve devant elle. Celle-ci se baigne dans le long fleuve de la vie qui s’écoule sans se rendre compte de cet écoulement, et donc de la vie qui se consume. Le soleil est couchant. Enfin, dans le troisième et dernier tableau, un vieil homme en bure, peut-être un prêtre, livre un dernier sermon pour la fille maintenant décédée. C’est la nuit, dans un cimetière en automne. Ces trois tableaux pourraient se prendre comme un chemin de croix, comme on peut en trouver dans les églises. Eglise que l’on retrouve dans la pochette alternative. Le thème de la religion est donc bel et bien présent. Cette métaphore de la vie que nous propose donc Opeth est donc universelle, en témoignent les visages cachés des personnes venant sans doute célébrer un enterrement.

On se retrouve donc avec un artwork extrêmement travaillé, et le contenu musical de l’album n’est pas en reste. Au premier abord, celui-ci semble proche de celui proposé avec Heritage. En effet, les titres sont plus courts que ceux des compositions ayant fait la gloire du groupe, Mais tout comme Heritage, la durée de 55 minutes pour ce nouvel opus est plus que justifiée pour Opeth.

Toutefois, là où Heritage commençait avec une intro plutôt douce, simple et mélancolique au piano, Pale Communion débute par un jeu de batterie complètement fou et désorganisé, des tempos joyeux et changeants du tout au tout créant une sorte d’euphorie. Mais aussi vite qu’elle est arrivée, l’ambiance joyeuse disparaît pour laisser place à des notes de piano beaucoup plus angoissantes. La musique se veut plus sérieuse, une sorte de ballade moyenâgeuse s’installe. Enfin, Mikael Akerfeldt nous offre son chant d’une beauté traversant les âges. Donc, tout comme dans l’opus précédent, les titres changent du tout au tout allant parfois même jusqu’à se transformer en deux, voire trois titres en un (Eternal Rains Will Come, River, Moon Above, Sun Below pour ne citer qu’eux).

Dans cet album encore, Opeth nous livre une diversité hors du commun, passant de titres lyriques et oniriques à des morceaux beaucoup plus directs et agressifs (Cusp of Eternity, Moon Above, Sun Below), ou encore assez techniques (Goblin). Les ambiances diffèrent également tout au long de l’album, Voice Of Treason nous livrant une partie de violon assez inquiétante et Goblin un rythme plus jazz. Néanmoins, les titres suivent un même schéma global : tous ont pour but de recréer une sorte d’aventure (aventure de la vie ?). Ainsi, on retrouve des chœurs féminins et fluides sur de nombreux titres tels Eternal Rains Will Come, Cusp Of Eternity ou encore Faith In Others, ayant pour but d’insuffler un souffle épique renforcé par la structure mêmes des titres, avant de se clore par des solos nous envoyant dans un béatitude totale. L’indépendance des titres fait que nous vivons à chaque commencement une nouvelle aventure, et à chaque fin une sorte de nostalgie... Toutefois, nous sommes directement happés par le titre suivant et c’est cela qui fait la force d’Opeth : arriver à faire d’un album une globalité à partir d’une multitude de différences. La qualité indéniable de l’enregistrement (chez Roadrunner Records) ajoute encore à cela. Chaque instrument se démarque en effet des autres, créant des compositions complètement claires et équilibrées : ni les voix, ni les guitares ne prennent le dessus sur les autres instruments. L’enregistrement au plus près de ceux-ci rend la production finale totalement immersive.

Enfin, l’album se clôt par un long titre de près de 8 minutes : Faith In Others. La voix de Mikael se fait à la fois forte et sensible, les riffs sont puissants, les claviers et les cordes créent une atmosphère grandiose et épique. Tout en montée en puissance et en évasion pure, ce titre s’avère être l’apogée de ce qu’a voulu nous présenter Opeth dans cet album. Afin d’accroître cette évasion, je vous conseille de lire "La Quête" de Robert Lyndon parallèlement à l’écoute de l’album : Lieux rustiques et moyenâgeux, aventures et cavalcades, tout y est. Les paysages étant représentés par les ambiances, on peut ainsi penser aux landes brumeuses d’Ecosse, aux forêts sombres et sauvages du Nord ou aux massifs majestueux des Alpes Scandinaves. Les péripéties pouvant être modélisées par les incessants changements de rythmes, cet album continue donc en quelque sorte ce qui avait été amorcé avec Heritage.

Mais il est temps de conclure. Et je compte terminer cet éloge simplement. Cette nouvelle offrande d’Opeth n’est peut-être pas leur chef-d’œuvre ultime, mais la précision chirurgicale, ainsi que l’immense travail réalisé nous montrent que les Suédois nous livrent toujours des productions de qualité car, à chaque fois, ils dominent totalement leur sujet.

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Insmomnium - 07 Octobre 2014: Je tiens à vous remercier aussi pour ces compliments ! @ Arthron: Tout comme de nombreux albums de Prog (DT, Ne Obliviscaris, Opeth...) les compositions du fait de leur forte technicité et de leur cassure parfois quasi total avec les codes du genre nous malmène quelque peu. C'est pourquoi je te conseille pour apprécier toute la beauté de ces créations de te choisir un moment précis pour les écouter afin de t'y immerger totalement ;) @ LeLoupArctique: C'est rectifié. Et les Alpes Scandinaves ce sont les Alpes très très haut au Nord. Une grande partie est toutefois dans l'océan :)
LeLoupArctique - 07 Octobre 2014: Bah merci ! Je pensais que les Alpes était réservées à l'Europe centrale x)
edenswordrummer - 08 Octobre 2014: Une magnifique chronique mon cher Insomnium, détaillée tout en restant claire. Je vais me pencher sur ce nouvel album qui a le mérite d'avoir divisé les fans
Insmomnium - 08 Octobre 2014: Merci beaucoup de t'y être intéressé !!
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Chronique @ MetalAssBender

07 Octobre 2014

Trop d'hommage tue l'hommage...

Il semble difficile, en notre époque, de dire du mal d'Opeth. Le but de cette chronique ne sera pas d'en dire du mal, mais juste d'éclairer le lecteur sur la qualité très hétérogène de ce nouvel opus des Suédois.

Exit le Death Metal progressif qui a fait les grandes heures du combo. Même si cela ne doit pas être ce qui définit l'intérêt à porter à Pale Communion. Non, si l'on se place en auditeur de ce nouvel album sans a priori, on peut quand même y trouver à redire, qu'on aime ou pas la tournure prise par le groupe depuis deux albums. Pale Communion ouvre directement sur des sonorités bien prog, avec tous les instruments qui s'imposent. Certains voient dans cette direction prise par le groupe la patte de Steven Wilson. Mikael Åkerfeldt, qui a collaboré avec lui dans Storm Corrosion (que je trouve vraiment trop expérimental et ennuyeux), a également collaboré avec un vieux de la vieille, Steve Hackett, ex-guitariste de la grande époque Genesis. A ce propos, je vous engage à écouter Mikael Åkerfeldt dans le super titre Supper's Ready, sa voix y fait des merveilles.

Passons l'aspect influences d'Opeth, et partons à la découverte de ce Pale Communion. S'il ne fait aucun doute que l'on est dans du prog', en revanche, il ne fait aucun doute non plus qu'on n'y trouve quasiment aucune originalité. Pire, en voulant s'inspirer, Opeth se noie et sombre dans la nostalgie des 70's. Preuve en est le titre Goblin, qui s'inspire du fameux groupe italien, si exceptionnel (Profundo Rosso, Roller). L'intro, presque pompée, nous inspire quelques instants, avant que le reste du titre ne s'effondre dans un mélange à la fois rock et jazz du plus mauvais effet, trop calibré pour être savoureux.

Si l'on prend un Elysian Woes, là, on peut y entendre la sonorité un peu folk du Genesis du début, mélangée à quelques touches un peu plus dissonantes, particulières à Opeth. Attention, je n'ai pas dit fausses, mais dissonantes, cette particularité du chant d'Akerfeld qui vient titiller l'oreille en contrepoint de la mélodie jouée par les instruments. Même chose dans River, qui fait aussi écho à de vieilles sonorités version Jethro Tull.

Faire la chronique titre par titre serait trop long et n'aurait que peu d'intérêt. Si la technique, la production et la qualité du chant d'Akerfeld sont irréprochables, en revanche, le reste est déjà entendu et réentendu. Nul doute que, si cet album était paru en 1970, il aurait été précurseur et porté aux nues. Seulement, presque cinquante ans sont passés par là. Et le tout sonne furieusement mélancolique d'une époque révolue. Opeth se fourvoie dans des hommages à n'en plus finir, pour trouver par ci par là quelques touches excellentes, mais qui jamais ne durent. A vouloir trop se rapprocher des modèles, Opeth y perd ce qui faisait son originalité. Sans dire qu'il faut que le groupe retourne au death, il semble néanmoins qu'il y ait encore beaucoup de travail pour fournir une galette originale et très prog'. On compare au travail de Steven Wilson, qui lui, est beaucoup plus excitant et intéressant, original et émotionnel. Cet album, Pale Communion, manque cruellement d'émotions et reste uniquement un brulot technique, avec des compositions tarabiscotées à la King Crimson n'atteignant jamais le maître en la matière (écoutez In the Court of King Crimson : Epitaph, Moonchild). Beaucoup devisent sur l'incapacité des groupes à parvenir à faire son trou dans le prog' inspiré des 70's. Cela n'est pas tout à fait vrai, d'autres Suédois s'y sont essayés avec plus de réussite, d'abord par une originalité indubitable et également par la qualité de l'émotion qui ressortait de leurs albums. Prenons donc les Suédois de Pain Of Salvation, et écoutons l'exceptionnel The Deeper Cut pour s'apercevoir qu'il n'est pas impossible de rendre hommage tout en produisant un titre excellent et très personnel.

Pour conclure, Pale Communion est donc une resucée d'un passé qui semble vécu comme un mégalithe, un totem, un paradis sonore à atteindre sans jamais qu'il n'y parvienne. C'est fort dommage car le groupe a montré, par le passé, qu'il était en mesure de donner dans l'originalité et l'émotion, tout en restant musicalement dans un style très personnel.

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David_Bordg - 31 Décembre 2015: On peut être aveugle comme on peut avoir les oreilles bouchées! Au choix!
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