Marcher sur les pas des anciens, goûter à l’ivresse des batailles, être couronné des lauriers de la gloire. Un songe qui peut être aussi bien celui du héros que celui du scalde.
Notre guerrier à la massue n’a pas débuté comme simple garde-champêtre, mais a directement gagné ses gallons d’officier du heavy metal dès ses premiers champs de batailles.
«
Hammerfall » commence à assoir sa notoriété grâce à un deuxième album en 1998, juste un an après «
Glory to the Brave ». Ce «
Legacy of Kings » marque le départ de Jesper Strömblad, alors pivot de cette jeune équipe. Pourtant, cette disparition ne porte pas tant préjudice à l’ouvrage, car ce dernier a tenu à coécrire la majeure partie des compositions de cet album avant de vaquer vers de nouveaux horizons. A noter un détail, qui n’en est pas forcément un: une production signée Fredrick Nordström, synonyme de qualité.
Tout ça est bon présage, on a la tranquillité pour nous. Il n’y a qu’à rester assis et parcourir avec assurance l’écoute de ce second opus.
C’est un havre de tranquillité dans une mer déchaînée qui nous tend ses bras. Tout commence par un titre superbe et revigorant. «
Heeding the Call » nous réveille avec ses grands coups de percussions et un chant des plus transcendants. A cela s’ajoutent les chœurs épiques en renfort sur le refrain et pré-refrain. Les guitares restent assez souvent retranchées à un rôle de comble rythmique plus que proprement mélodique, les soli font toutefois exception catégorique à la règle. Ici, néanmoins, elles agitent avec rapidité d’exécution et volatilité, rappelant les débuts fastueux d’«
Helloween ».
Ce dernier point de vue semble se partager avec «
Dreamland » et son jeu encore plus accéléré et intempestif. La voix de Joacim
Cans est ici parfaite, insurmontable, à sa meilleure dimension. Il s’implique, il résiste aux assauts des instruments et sait user aussi bien qu’eux en mélodies et en mouvements, comme le démontre très bien le titre «
Legacy of Kings ».
Cans répond aux riffs abrupts et sommaires par des prises de volume. Il agit même en maître-chanteur sur les instruments, les subjuguant.
Ainsi sur «
Stronger Than All » et «
Warriors of
Faith », les pourchasses lancées entre la batterie et les guitares sont interrompues par la seule apparition du chant. Ces instruments ne s’exprimeront alors que par intermittence pour, après consentement, reprendre des enchaînements endiablés.
L’amateur d’hymnes heavy savourera sans retenue « At the
End of the
Rainbow », solidifié grâce à une forte et lourde frappe de batterie, secondé par des cordes disciplinées, n’obéissant qu’à la seule voix principale, soutenue sans détours par les chœurs des immortels.
Tout autre chose, « Back to Back » est bien sûr une reprise de «
Pretty Maids », ici parfaitement exécutée. On sent bien toute la force du heavy speed de la grande époque.
Le contexte à dominance power mélodique se verra confronté à la lourdeur et à la nervosité de "
Let the Hammer Fall". On sent d'ailleurs tout le poids et la dangerosité des massues portées par nos guerriers scandinaves.
«
Hammerfall » comble cet album (et nous comble) avec une touche plus émotionnelle autour des titres « Remember Yesterday » où le chant amer se retrouve avec une guitare solitaire.
Seul le refrain fait preuve de la présence des autres instruments, mais n’agira que comme une simple brise dans ce désert de solitude. La tristesse l’emporte sur l’espoir.
« The
Fallen One » offre quant à lui toute la douceur et la fraîcheur du simple piano. Le chant limpide se propose encore une fois de faire l’accompagnateur. Un joli morceau où on pourrait volontiers écraser une larme.
Fort et doux à la fois. Harmonieux et ordonné.
Parés de leurs armures et de leurs épées, les vaillants guerriers d’«
Hammerfall » nous font don de leur protection et de leur art poussé à grand niveau. La sécurité n’a jamais autant semblé garantie que par cet album. Et nombreux sont alors ceux qui ont commencé à leur offrir l’hospitalité.
16/20
Le disque est sorti également dans une version double cd avec le EP "Heading the Call". Il y a dessus une grosse version live de "Steel Meets Steel". Top.
Dans le même style, j'avais beaucoup apprécié le premier Dream Evil sorti de nulle part.
Merci pour la chronique.
Une petite perle du Heavy Metal !!
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire