L’avantage, avec certains albums qui sortent cet été, c’est que l’on sait quasiment d’avance ce que l’on va écouter. Non pas que l’identité musicale d’un artiste soit quelque chose dont on puisse redire quoique ce soit, mais il faut admettre que, quand en l’espace de quelques semaines, sort les nouveaux albums de
Sabaton,
Freedom Call et ce
Hammerfall, il y a peu de chances que les surprises abreuvent nos oreilles.
C’est donc en toutes connaissances que le dernier
Sabaton est bien loin des « changements » annoncés, que "M.E.T.A.L" (déjà le nom) est fidèle à la bande de Chris Bay et que ce "
Dominion" est dans la pure lignée des opus d’
Hammerfall depuis..."
Glory to the Brave" !
Si les suédois ont clairement traumatisé l’underground avec leur premier opus il y a désormais plus de vingt ans, c’était avant tout parce que ce heavy puissant, racé et mélodique n’était plus d’actualité et que Oscar Dronjak renouait avec un genre dont plus personne ne voulait. C’est d’ailleurs en partie grâce à eux que les
Edguy et compagnie ont eu un énorme coup de projecteur à la fin des 90s, bien qu’eux restèrent campés sur des positions que les autres lâchèrent peu à peu avec le temps.
Hammerfall sort ainsi trois opus qui restent encore des références dans le true metal (pour ceux qui acceptent cette dénomination), particulièrement le culte "
Glory to the Brave" et le plus abouti encore "
Renegade". Ensuite, tout le monde commença à comprendre que ça serait toujours ainsi...sans changements aucun...aucun ...
Hammerfall tomba peu à peu dans un ennui collectif, où beaucoup écoutent sans passion chaque nouvel opus avec un espoir d’un regain d’inspiration. Un espoir jamais assouvi. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’
Hammerfall, malgré leur statut, restèrent toujours derrière les nombreux groupes qu’ils ont contribué à lancer. Si "
Infected" avait laissé entrevoir une ambiance un peu plus dark, "(r)
Evolution" et "
Built to Last" furent des albums sans relief dont personne ne parle. Qu’attendre de "
Dominion", alors que Joacim
Cans parle de nouveaux éléments et de territoires encore jamais explorés ? Rapidement peu de choses ...
Hammerfall ne vieilli pas, et c’est sans doute aussi problématique qu’un groupe qui ne parvient pas à murir. Les riffs sonnent puissant, la production est carrée, Joacim chante toujours aussi bien, même si son timbre peut lasser et les ambiances épiques sont toujours là. Tout est toujours là en fait. Et il ne suffit pas de chanter un demi-ton en dessous, d’ajouter quelques chœurs un peu plus religieux ou encore d’apporter une touche de piano pour changer une formule qui fondamentalement ne change pas d’un iota depuis tous ces albums.
Certains y verront une fidélité, d’autres un signe de pilotage automatique évident.
Si "
Testify" par exemple réveille par la puissance presque surprenante de son riff, son refrain martelé à s’en décrocher les mâchoires et son solo ébouriffant, il est un peu trop seul dans cet océan de conformisme parfois aberrant. Il suffit de regarder (sans sourire) le clip de "
Dominion", puis sa musique pour comprendre que ce riff mid tempo, cette rythmique de batterie bateau et son couplet centré sur le chant que les habitudes ont la vie beaucoup trop dure. Et encore, on trouve dans les chœurs et la ligne vocale des « couilles » qui furent trop souvent absentes des précédentes galettes. On peut s’enthousiasmer de la vitalité du riff d’ouverture d’un "Scars of a Generation" qui évoque clairement "The
Metal Age", même si le cri qui l’accompagne apparait finalement déplacé. On peut aussi prendre "
Never Forgive,
Never Forget" qui se révèle efficace et qui fera bouger les foules en live. Mais on ne peut passer également sous silence le riff moribond et ennuyeux d’un "
Dead by
Down", la monotonie de "One Against the World" (comme un "Templars of Steel" sans lyrisme ni puissance guerrière) ou encore "(We make) Sweden Rock" qui se rapproche plus du rock FM que du true power prôné par Oscar depuis si longtemps.
A boire et à manger, des passages qui font secouer la tête irrésistiblement mais beaucoup d’autres poncifs qui ne peuvent passer désormais. Et si la ballade "
Second to One", justement au piano, se veut bien plus réussie que les précédents exercices similaires, on reste dans une composition bien peu flexible et très conforme aux standards du genre, malgré la performance touchante de
Cans.
Ce n’est pas certain que "
Dominion" soit un disque avec un réel public en 2019, mis à part peut-être quelques nostalgiques. Reste des membres sympathiques et passionnés, honnêtes malgré tout, et qui feront plaisir à voir s’ils foulaient les planches près de nous dans les mois à venir.
Assurément un groupe à siroter en live désormais, pour refaire naitre la fièvre du cuir et des clous en levant le poing au ciel. S’ils peinent à nous donner cet enthousiasme sur disque, nul doute que le passage live sera bien plus efficace !
Vraiment raté 11/20
Pourquoi raté ?
op467 11/20 c'est déja la moyenne ...alors vraiment raté ???
En tant que Die Hard fan de Hammerfall,je trouve que cet album est plutôt réussit...en tout cas moi je l'aime bien.
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