Pour comprendre l’égarement constant du marteau de la mascotte, il convient de préciser que cette perte est due à un phénomène perpétuel qui a vu le jour dans les différentes suites de nos templiers suédois après les quatre premières sorties. En effet, de disque en disque, le groupe a décidé de garder frénétiquement le même schéma, ce qui a de plus en plus accentué un manque total d'innovation, et ce faisant, ce «
Hammer of Dawn » se retrouve dans la catégorie des albums les plus faibles de nos croisés.
Ainsi, malgré quatre premières chansons acceptables, le niveau reste une nouvelle fois en dessous de la moyenne, et l'exercice de répétition dont sont friands les membres de la bande à Hector a perdu toute saveur depuis des lustres.
Dès lors, la description de
Hammerfall pour ceux ne les connaissant pas (ce qui serait surprenant) suffirait à dire que que si certaines personnes aiment boire une tasse de café, c’est comme s’ils s’en préparaient une deuxième avec un filtre usagé.
A l’évidence, même si pour certains cela pourra toujours être acceptable, il vous serait néanmoins de plus en plus difficile de nier que le goût de votre deuxième café sera moins fort que celui de la première tasse. A l’évidence, même si certains seraient capable d’utiliser ce marc une troisième fois, hypothétiquement, cette troisième consommation (en plus d’être encore moins forte que les deux premières) sera certainement imbuvable.
Par ce constat, il est définitivement acquis que le café de
Hammerfall a été réutilisé trop de fois au-dessus de la limite et dès lors, le paquet et les grains se sont depuis longtemps transformés en poussière et en cendres, ne nous laissant ainsi qu'une solution noirâtre totalement plâtreuse et insipide. Dès lors, cet adage selon lequel il est stipulé qu’une fois que vous avez entendu un album de
Hammerfall vous les avez tous entendus (sauf la fois où ils ont dévié de leur modèle standard avec le surprenant «
Infected » de 2010) garde tout son sens.
Ce faisant, «
Hammer of Dawn » indique clairement à partir de sa couverture et des différents titres des chansons le composant qu'il s'agit-là du tarif classique de nos croisés, avec beaucoup de références aux marteaux, aux mythes, aux légendes, et aux guerres médiévales toujours menées par leur mascotte omniprésente : Hector. Aussi, ce douzième album studio du groupe qui plaira certainement aux irréductibles aficionados de vieilles dates et aux collectionneurs fidèles aura plus de mal à convaincre les auditeurs occasionnels ou les opposants catégoriques dont je fais partie.
Cependant, il serait également erroné de dire que tout est mauvais sur ce dernier-né puisque pour le côté positif, nous avons l'ouverture anthémique, énergique et mélodique "Brotherhood", qui est à la fois un hymne du groupe et une chanson qui représente l'esprit du Heavy
Metal comme peu d'autres le font. Dans cette catégorie entre également "Venerate Me", titre pourvu d’un ton légèrement plus atmosphérique, couplé de riffs plus sombres et de motifs de batterie autoritaires accompagnés des voix supplémentaires de
King Diamond du légendaire groupe danois
Mercyful Fate. Enfin, l'un des autres moments forts de l'album est la chanson "No Son of
Odin", une piste rapide dont le refrain ralentit pour donner une sensation anthémique afin de faire bouger les choses, à l’instar de ''Too
Old to
Die Young'', piste accrocheuse, rapide et entraînante qui s’avère être le joyau caché du disque en étant un hymne contagieux et un candidat solide lors des concerts à venir.
Bref, une fois passé ce cap positif, nos templiers perdent toute leur verve avec "Reveries" ; indiscutablement le talon d’Achille absolu de la discographie de
Hammerfall ! A son écoute, nul doute qu’il s’agit là d’un des pires morceaux de la bande à Hector car son refrain se compose exclusivement de naaaa nananaa naaaaaaa, naaaa… donnant de facto l’impression que le groupe était à court d'idées de paroles. Bref, il s’agit-là d’un titre à jarreter au plus vite, tout comme la chanson-titre qui rappelle fortement les groupes Disco-Pop ayant connu leurs plus grandes heures à la fin des années septante… ou soixante-dix. (Aaaaah cette particularité entre voisins)!
Du reste, la deuxième moitié de l'album est du même acabit puisque nous pouvons aisément nous abstenir de titres tels que l'intro de "
Live Free or
Die", ressemblant à des coups de poing au visage qui vous assomme de percussions lourdes couplées de sa voix de gang, ou encore "State of the W.I.L.D", qui propose des guitares acoustiques et un barrage de riffs lourds avec un solo déjà entendu maintes et maintes fois.
Enfin, n’ayons aucune pitié pour "No
Mercy" (c’est le cas de le dire) dont le double coup de pied de la batterie donne l'impression que vous êtes en première ligne de front de la seconde guerre mondiale ; et enfin, la ballade "Not Today" qui s’avère malgré tout moins ringarde qu'on ne le craignait, même si le refrain est un peu désuet.
Bref, à défaut de me répéter, ce disque est exactement comme on peut s'y attendre de la part du groupe, et leurs trois derniers albums auraient d’ailleurs pu sortir dans n'importe quel ordre que d’aucun n’auraient vu la différence. Malgré ces points faibles, il convient de préciser que ce groupe sait néanmoins invoquer une atmosphère envoûtante et produire des classiques intemporels du Heavy
Metal. Ce faisant, si vous êtes l’un de ces fans inconditionnels, vous devriez être satisfait de ce que propose ici la bande à Hector, tandis que si vous n'appréciez que les premières années du groupe, (comme moi) vous devriez ignorer cet album qui offre essentiellement la même chose que ce qu’ils ont sortie au cours de la dernière décennie.
En définitive, si je dois donner un avis personnel, et avec tout le respect que je dois aux fans purs et durs,
Hammerfall ne fonctionne plus, et je crains qu'il ne soit plus qu’un groupe avec quelques œuvres légendaires au milieu de sa discographie. Cependant, force est de constater que je ne peux pas résister à certains refrains accrocheurs (et cela sauve un peu la note) mais toujours est-il que ces moments de joie ne représentent pas grand-chose dans l’ensemble. Bref, de tous les albums que
Hammerfall a sortis, «
Hammer of Dawn » en est juste un de plus qui s’incruste entre les grands crus et les piquettes.
Trop drôle, je l'ai acheté samedi et me demandais si tu allais le dégommer ou si je pouvais m'en charger
Merci pour cette chouette chronique d'un groupe qui, s'il continue à faire son petit effet ici et là, ne semble plus avoir aucune ambition artistique. Bref, un marteau qui n'enfonce rien d'autre que des portes ouvertes...
@Ensiferum : Merci à toi! Je me suis retenu de le dezinguer! Parce que malgré tout, il y a quelques refrains accrocheurs. Si cela n'avait pas été le cas, la note aurait été beaucoup plus basse!
Malheureusement, je ne pense pas qu'ils nous surprendront encore un jour!
Qu'en as-tu pensé de ton côté? Aurais-tu mis plus ou moins au niveau de la note? Parce que je sais que tu apprécie faire : "naaaa nanana naaaaaa" dans ta voiture
J'allais sur un 11 gentil car oui il y a encore des p'tites parties sympas mais le principe du toujours la même recette de plus en plus fade me dépite. Je suis un peu plus sensible à State Of The W.I.L.D que toi je pense, et en vrai Reveries c'est dommage car le 2eme couplet est ma foi un peu différent de ce dont a l'habitude, mais le refrain bousille tout. Et Hammer of Dawn, sans rien apporter se laisse écouter. Je crois qu'on ne l'aurait pas dézingué de la même façon cet album ^^
Par contre ce qui me donne envie de m'étouffer avec ton vieux filtre à café, c'est les paroles. Putain les mecs répètent la même chose depuis 25 ans. A croire qu'ils ont des mots-clés à sortir et qu'après il faut juste combler. Leur parolier aurait 14 ans que ça ne m'étonnerait pas. Même reproche à Amon Amarth, mais c'est une autre histoire.
Haha, tu aurais donc mis un point de moins! Donc ça me confirme ma gentillesse! De plus, les paroles digne d'une gosse de 14 ans est aussi l'adage de Alestorm. Du genre "Party" "yahahar" "Rhum" "Pirates" "Drink" "Yohoho" etc.
Je crois qu'il me reste un filtre dans le fond de la poubelle donc si tu es preneur!
Non plus sérieusement, tu mets exactement le doigt sur le principal problème de ce groupe concernant les paroles et les hymnes! Par exemple, "State of the WILD" résume parfaitement ce ressenti de redondance! Voilà pourquoi je n'y suis pas sensible!
Avec Amon Amarth c'est également pareil car j'ai de plus en plus de mal avec eux pour le meme souci, surtout avec le dernier album!
On pourrait encore en débattre des heures devant une Surfine
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