Très honnêtement, l'annonce de la sortie d'un nouvel opus des Suédois d'
Hammerfall n'est pas vraiment une nouvelle qui aura le don d'éveiller en moi un enthousiasme débordant. Surtout ces derniers temps alors que le conformisme du quintet de Göteborg sera redevenu la norme après ses escapades en des terres plus atypiques que celles de son Heavy
Power "
True"
Metal (rayez la mention inutile) habituel et alors que son dernier disque, à mon sens, aura clairement manqué d'inspiration. Aussi lorsque ce
Built to Last aura fini par franchir tous les obstacles et toutes les murailles le séparant de la tour d'ébène dans laquelle se terrent mes envies, mon entrain, mais aussi mon esprit critique, autant dire qu'il n'était pas vraiment chaleureusement attendu.
Et pourtant, Bring it!, son premier titre, est d'une efficacité et d'une vivacité si redoutablement bien senties, et si redoutablement bien construites, qu'il m'aura cueilli d'emblée. Ce morceau possède, en effet, un dynamisme et un certain souffle épique dont
Hammerfall était, autrefois, coutumier. Un certain allant. Une ardeur rafraichissante. Quelque chose de l'ordre de cette magie que l'on avait perdue au fil du temps et qui, peu ou prou, ne se démentira pas vraiment tout du long de ce
Built to Last.
The Sacred Crow, troisième piste de ce manifeste, démarre sur quelques notes de guitares acoustiques langoureuses et l'on se dit alors qu'il est bien trop tôt pour une telle démonstration émotive. Le riff acéré et l'énergie ardente qui vient ensuite bousculer ces premiers instants en changeant totalement le paysage, nous surprend. Cette chanson, aux refrains peut-être un peu trop convenus, n'est donc pas une ballade. Tant mieux. Cette chanson, aux refrains sans doute un peu trop convenus, aura réussi à nous étonner. Tant mieux.
La ballade, car ballade il y a, s'appelle en réalité
Twilight Princess.
Pas grand chose à en dire puisque, au fil des années qui passent, l'exercice m'apparait de plus en plus dispensable. Chacun jugera donc en son âme et conscience.
Parlons encore des vifs et intéressants Stormbreaker ou The Star of
Home avec ces quelques voix féminines inattendues dont on aurait souhaité qu'elles soient plus largement présentes. Des plus posés
Hammer High ou
Built to Last qui ne déméritent pas.
Mais également de ce
Second To None à l'entame et au break dans lesquels les vocaux de Joacim
Cans m'évoquent invariablement ceux de Matthieu Kleiber (Ex-
Karelia) et aux ambiances changeantes pour un titre, qui, globalement, selon moi, n'aura pas grand intérêt. Peut-être le moins convaincant de ce plaidoyer.
Disons aussi, pour conclure, que ce disque est totalement dépourvu de cette noirceur lourde et pesante que l'on pouvait largement entendre sur
Infected (2011) et plus succinctement sur (r)
Evolution (2014).
Soyons très clairs, avec ce
Built to Last, nous ne sommes sans doute pas en présence d'un album qui sera en mesure de bouleverser la foi de quiconque, ni même d'atteindre tout à fait les vertus des travaux les plus référents d'
Hammerfall. En revanche nous sommes en présence d'un opus qui aura bien plus de qualités que celui qui le précéda. Et qui, de surcroit, aura l'immense avantage de ne pas trop se satisfaire de ce conservatisme dans lequel le groupe se complait parfois nous menant tout droit à l'ennui.
Au-dessus de ma tour d'ébène, les nuages se sont quelque peu dissipés laissant poindre la promesse d'une possible éclaircie.
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