Avec ce troisième album arriva le début de la fin pour le chef de file du "true" metal,
Hammerfall.
Si "
Glory to the Brave" avait fait l’effet d’une bombe à sa sortie, notamment grâce à une puissance et une mélodicité devenues trop rares dans le monde du metal après l’apparition du death, entre autres, les Suédois trouvèrent bien vite leurs propres limites.
Là où
Rhapsody,
Edguy et
Angra ont toujours réussi à se réinventer avec le temps et donc rester attractifs envers un public exigeant,
Hammerfall a très rapidement stagné, faute à une inspiration pas toujours au top.
Ce troisième opus, comme la plupart de ses successeurs, propose donc un metal mélodique très carré, parfaitement interprété, avec de nombreux solos techniques et des chœurs relativement guerriers sur les refrains pour faire de chaque morceau un moment agréable, souvent hymnique (taillé pour le live, ça c’est clair) mais manquant énormément de cette magie et de cette si indispensable émotion.
"
Renegade" démarre pourtant fort avec "Templars of Steel", indiscutablement le meilleur morceau de cette galette, car surprenante. En effet, commencer un album sur un titre lourd et mid tempo est une chose à laquelle les Suédois ne nous avaient pas habitués et la recette marche impeccablement. Très guerrier et mystérieux, cet introduction donne l’eau à la bouche. Mais le soufflet retombe malheureusement bien vite.
Les chansons se suivent ensuite et se ressemblent à peu de choses près. Toujours la même formule usée jusqu’à la corde: riff, couplet, refrain, solo, refrain refrain. Voilà, c’est cool lorsqu’on écoute les groupes précurseurs des années 80' mais, en 2000, on est en droit de s’attendre à davantage de prise de risques et d’expérimentations. Les premiers albums révélaient un potentiel énorme où l’on pensait qu’un fort niveau de musicalité pourrait s’extraire des albums suivants, mais nous avions tort.
Joachim
Cans est d’ailleurs le premier responsable. Son chant, bien qu’agréable, n’a subi aucune évolution avec le temps et il faut admettre que son timbre, coincé entre l’aigu et le très aigu (quand il monte vraiment !) n’est pas toujours le plus agréable du monde, faute de variations dont
Andre Matos ou Tobias Sammet sont passés maîtres avec le temps et l’expérience.
"Keep The
Flame Burning", "Destined For
Glory" ou "Living
In Victory" rentrent tous dans le même moule et ne dévoilent aucun grand frisson. La surprise n’y est simplement pas, tant on a l’impression d’entendre non seulement les anciens albums du groupe, mais également du
Manowar ou du
Stormwitch. C’est speed, heavy, mais les titres possèdent également ce côté "heavy metal de base pour heavy metalleux de base" qui a tendance à sérieusement me rebuter aujourd’hui.
Les deux derniers morceaux sauveront cet opus du naufrage avec le sympathique instrumental "Raise the
Hammer" et un final intéressant avec un nouveau mid tempo "A
Legend 12012", faisant écho au premier morceau et finissant l’album dans un déluge de chœurs bien sentis et de riffs épais.
"
Renegade" comporte, au final, le principal défaut qu’HammerFall aura lui-même engendré, à savoir, une trop grande uniformité (à être trop dans les règles, on en perd son âme) et une expérimentation bien trop souvent absente. Mais si les fans aiment, tant mieux pour eux. Les amoureux de renouveau iront voir ailleurs. Chacun est finalement bien libre d’écouter ce qu’il veut.
Que fais-tu de "Hellfire club" par exemple? qui reste pourtant un des plus grands albums de speed mélodique jamais enregistré!!
L'album et le morceau qui m'a fait connaitre Hammerfall grace à MTV ou le clip "Renegade" tournait en boucle.
Un 3e album dans la lignée des 2 premiers ave un morceau que j'adore: " A legend reborn "
16/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire