HammerFall est très souvent décrit comme étant le groupe le plus prévisible de la scène
Power. D’ailleurs, si vous avez déjà écouté l'un de leurs albums, vous pouvez être assuré que le prochain sera assez similaire, stratégie dénotant, de ce fait, un manque de prise de risque. Aussi, cet album se classerait un peu moins bien en termes de qualité, car l'attention portée aux riffs et aux refrains mémorables n'a pas été aussi forte qu'au regard des efforts précédents ! De ce fait, même si la production est bien plus agréable que celle de «
Crimson Thunder », les chansons dégagent toujours cette même ambiance sans inspiration que font ressentir 90% des chansons des ouailles d’Hector.
De plus, plutôt que d'étaler une nouvelle innovation et de faire en sorte que chaque chanson de l'album soit généralement bonne, ils décident de tout emballer dès la première. A l’évidence, cela fait une sacrée ouverture, mais il est parfois préférable d’avoir un album solide sur sa durée plutôt qu'un album mou du genou avec uniquement un premier morceau magistral. Ainsi, sur cette sortie remontant à dix-neuf ans, les morceaux vont d'assez lents ("The
Templar Flame", "
Born to Rule", "
Never,
Ever", "
Imperial", "Knights of the 21st
Century") à mid tempi ("
Blood Bound", "
Hammer of
Justice") en passant par ceux un peu plus rapide ("
Fury of the Wild", "
Secrets", "Take the Black"), mais ne gardant cependant pas le rythme entendu sur les trois premiers albums. Bref, bien que l'accent soit encore largement mis sur les riffs de guitare, la batterie et la basse, et malgré que cela ait bien fonctionné sur les albums précédents, cette manière de faire est aujourd’hui (comme à l’époque d’ailleurs) dépassée, et il est maintenant clairement établi que cette redondance est devenue l’une de leurs très sérieuses faiblesses puisque, à ce jour, nos templiers poursuivent leur carrière en continuant ce même schéma encore et encore.
Or donc, cet album démarre avec "
Secrets", mentionnée précédemment, comme étant la piste la plus forte de ce disque. Dès le début, le groupe crée une atmosphère épique et majestueuse avant qu'un hymne féroce au tempo rapide composé de mélodies saisissantes de guitare, de clavier, et couplée d’une section rythmique mordante accompagnée d’une voix puissante se fasse ressentir. Par ailleurs, le refrain est non seulement très accrocheur, car sous-tendu par une superbe mélodie, mais il est également très significatif. Dans cette catégorie de chansons parmi les plus fortes, se trouve également "Take the Black", probablement le morceau le plus rapide de l'album, démarrant avec un riff grandiose et un refrain parfaitement adapté avec un solo époustouflant, à l’instar de "
Fury of the Wild", également très bon dans le domaine de la qualité des chœurs. Enfin, la perle cachée de cet album est "The
Templar Flame", un hymne Heavy court, épique et presque à égalité avec "
Blood Bound" et "
Hammer of justice" grâce à ses riffs sublimes et à ses refrains accrocheurs. Ces deux chansons sont cependant un peu plus lentes et le refrain de la dernière citée est peut-être un poil moins euphorique, ce qui pourrait être la raison pour laquelle elle est souvent négligée dans les setlists en
Live, à contrario des deux autres.
Indéniablement, nonobstant tous ces points positifs, ce disque recèle aussi de mauvaises surprises. Ainsi, son talon d’Achille est définitivement "
Born to Rule", qui, malgré un bon riff lourd, ne nous conduit vraiment nulle part, surtout dans le refrain. A l’évidence, quelques riffs décents sont bien jetés entre ces deux éléments, mais dans la structure générale, cela semble être exactement la description typique d’une chanson lente et ennuyeuse, de même que la ballade "
Never-
Ever" ; certes, pas leur pire ballade, mais certainement pas leur meilleure car son refrain et son style simpliste s'imposent assez vite dans l’esprit de l’auditeur, accentuant par conséquent, ce manque d’efficacité.
Enfin, cette séquence se conclue avec l'instrumental "
Imperial" qui est certainement la plus grosse blague de la bande à Hector, de par son acoustique vraiment ennuyeuse, rendant cette chanson totalement inutile, tout comme la trop longue durée de l'épopée "Knights of the 21st.
Century", mieux connue sous le nom de "
The Prophecy" (car il semble que ce soit à peu près le seul phrasé que l’on entend sur cette chanson) bien que les voix invitées de
Cronos soient un joli contrepoint à la voix typiquement propre et mélodique de HammerFall. A la limite, une durée raisonnable de six ou sept minutes aurait été suffisante, et bien que ce ne soit pas une mauvaise chanson, elle met trop de temps pour vraiment démarrer, nous ensevelissant, de facto, dans un ennui total.
Conclusion, il ne s’agit pas évidemment du plus grand album de HammerFall puisque ce disque est en quelque sorte une épée à double tranchant, notamment par sa production encore quelque peu similaire à la précédente ; se révélant claire et forte, mais malheureusement un peu trop polie, voire parfois stérile. Certes, il comprend trois indéniables classiques du groupe avec l'intro féroce "
Secrets", le single accrocheur "
Blood Bound", et la perle "The
Templar Flame", mais malencontreusement, le reste de cette galette n'est vraiment pas spectaculaire, puisque nous avons-là du HammerFall dans sa forme la plus basique. Néanmoins, si vous recherchez des sons familiers exécutés de manière compétente, vous trouverez peut-être qu’il s’agit-là d’une écoute agréable.
En fin de compte, HammerFall est un groupe qui a trouvé sa recette et qui s'y tient ! Cela peut bien évidement paraître admirable, ou déplorable, selon les attentes et les goûts des différents auditeurs.
Définitivement, ce que nous avons ici est un exemple de stagnation supplémentaire, et ce, même si vous êtes fans de nos templiers suédois. En effet, à l’écoute de ce disque, il est impensable de ne pas s’en apercevoir, mais il faut tout de même admettre que, malgré ce constat amer, cet album regorge de superbes solos, sans trop de surjeu. Bref, étant malgré tout nostalgique et mélodieux, "
Chapter V: Unbent, Unbowed, Unbroken" est tout simplement un album supplémentaire parmi ceux du même acabit dans la déjà longue histoire de ce groupe.
Très bonne chronique pour un album qui ne l'est peut-être pas tant objectivement, mais qui me retourne à chaque fois, grâce à la première note de chaque phrase de Fury Of The Wild...je ne peux jamais m'empêcher de le chanter à tue-tête ^^
@Ensiferum93 : Merci pour ce retour.
Je te rejoins sur ce titre car je l'écoute encore aujourd'hui quand je me réécoute une compil de HammerFall! Néanmoins cet album a annoncé le début du déclin et de la redondance de ce groupe! J'aime toujours, je vais toujours les cours en Live, mais niveau album il est évident qu'il y a un manque de surprise...sauf avec « Infected » qui m'avait vraiment surpris a l'époque
Complètement d'accord pour Infected, que j'écoute avec grand plaisir avec ce côté plus dérangeant...ce qui est très relatif quand on parle de Hammerfall mais oui il apporte une autre couleur à la musique des suédois.
C'est le premier album de Hammerfall que j'ai entendu.
Je me souviens encore de la page de pub avec la pochette dans Rock Hard qui m'avait scotché (j'avais 12/13 ans).
Mais finalement c'est retombé très vite. J'ai bien aimé l'album à l'époque mais je ne l'écoute pour ainsi dire jamais maintenant.
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