A l’époque de sa sortie, «
Crimson Thunder » représentait un plongeon dans la mélasse après trois premiers albums grandioses, et il reçut des critiques des plus sévères, en soutenant l’idée que cet opus ait eu du mal à suivre cette série de sorties stellaires. Aujourd’hui, en le revisitant et avec du recul, on se rend compte qu’il comporte pourtant un certain charme, avec des moments indéniablement agréables, mais malgré tout un peu trop cahoteux pour figurer en très bonne place dans le catalogue du groupe.
Pour faire simple, l’essentiel à retenir de cet album sans vous attarder sur les détails, c’est que si vous avez aimé tout le matériel précédent de HammerFall, vous aimerez automatiquement celui-ci.
Certes, il y a bien quelques changements, mais ils ne sont pas si drastiques car il s’agit-là surtout d’une suite musicale de l’opus précédent. La plus grande différence est qu’il y a moins de chansons rapides, ce qui explique en grande partie lesdites critiques de l’époque, puisque c'est l’une des petites déceptions pour l’auditeur qui aimait cette particularité chez nos templiers suédois. Malgré cela, force est de constater que le travail de guitare de Stefan Elmgren et Oscar Dronjak n’est pas plus mauvais que sur le matériel antérieur, sans oublier la prestation de la basse de
Magnus Rosen, le chant sublime de Joacim
Cans ainsi que les superbes harmonies, les solos et le son unique qui représentent toujours l’identité de HammerFall.
À cet égard, cette quatrième offrande est donc loin d'embrasser un son commercialisé et édulcoré. De fait, cet opus est l'un des plus sous-estimés du genre, mais il faut garder à l’esprit qu’il a certainement été composé dans l’objectif de maintenir la popularité du groupe ou de défier les nouveaux venus. Ce qui vient étayer ce constat, c’est que «
Crimson Thunder » se trouve être la sortie la plus déterminante du groupe pour l’époque étant donné que les deux premières chansons sont des tubes indémodables du combo suédois. En effet, toujours mis à l’honneur lors des prestations
Live, le titre "Riders of the Storm" est un appel aux armes tonitruant tandis que "
Hearts on Fire" est un voyage dont le peps, même après vingt années d'existence, ne vous quittera plus d'un pouce. De plus, ces chansons rayonnent positivement d'énergie et de bien-être !
A l’évidence, le duo Dronjak/Elmgren a voulu entonner des riffs simples et directs permettant de nous envoûter littéralement grâce a leurs grands refrains anthémiques et accrocheurs, à l’instar de la magnifique ballade "Dreams Come
True", lyriquement inspirante du fait de son changement de rythme. C’est précisément à cet instant que les différences avec les précédents opus sont les plus évidentes, puisque, cette fois, il n'y a absolument aucune guitare électrique émanant de ce titre. Par ailleurs,
Cans porte assez bien la chanson pour la garder intéressante, sauf la chanson-titre qui, elle, n'offre pas vraiment quelque chose d'excitant, ce qui ne l'empêche pas de rester tout de même du matériel crédible.
Ainsi, l'énergie plus modérée de cet album se retrouve dans des chansons telles que "The Unforgiving Blade" et "
Rising Force" (reprise de
Yngwie Malmsteen), où la production est vraiment de premier ordre mais cela ne cache pas le manque d'esprit et de vigueur dont le groupe avait fait preuve sur des morceaux plus anciens, et cette constatation permet de comprendre un peu mieux les critiques négatives d’autrefois.
A contrario, lorsque le groupe décide de jouer plus vite, les chansons ont tendance à s'en sortir un peu mieux et à rester plus ou moins intéressantes. Ainsi, "Hero's
Return", "On the Edge of Honour", et, dans une moindre mesure, "Trailblazers", sont décentes, mais face aux cadors classiques tels que "
Heeding the Call" et "The
Dragon Lies Bleeding", elles apparaissent un peu comme étant génériques. Citons également "
Angel of
Mercy" (reprise de
Chastain), qui fonctionne également bien, où l’on pourrait déceler, au vu du style, une forte ressemblance à un morceau d'Iron Maiden, qui aurait pu être tiré des disques «
Brave New World » ou encore « Dance of Death ».
Enfin, le point culminant de cet album est un instrumental ayant pour nom "In
Memoriam" où Stefan Elmgren propose un travail instrumental plutôt étonnant, superposant des mélodies lyriques sur une section rythmique constante avec quelques changements occasionnels de texture et de sensation.
Conclusion, ce disque recèle quelques bons aspects de «
Legacy of Kings » et de «
Renegade » jetés dans un mixer. Certes, il contient quelques moments ennuyeux ici et là, mais il reste du
Power Metal facile à écouter qui vous montre ce qu'est HammerFall ; que ce soit au niveau des thèmes abordés ou des paroles qui émanent de l’ensemble de leur discographie avec des guerriers, de l'acier, des boucliers, des épées etc.
En définitive, si pour certains il peut s’agir d’un des pires albums de la bande à Hector, il faut garder à l'esprit que «
Crimson Thunder » est quand même à une année-lumière d’albums ultérieurs qui, eux, étaient bien pires ! Cela confirme aujourd’hui que ce disque n'était pas aussi horrible qu'on pouvait le croire lors de sa sortie en 2002.
Bref, cet album est à écouter principalement pour sa chanson d'ouverture, son unique single, et pour la majeure partie de sa seconde moitié, où il se révèle être un atout gagnant pour tout amateur de bonnes chansons bien écrites, bien jouées et bien produites.
Peut etre le moins bon des 4 premiers, les morceaux sont bons, mais aucun ne sort véritablement du lot.
15/20
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