Deicide a su regagner une certaine aura depuis 2006 et l'album "
The Stench of Redemption", enfonçant le clou avec le sombre "
Till Death Do Us Part", et avec un "
To Hell with God" particulièrement réussi. Produit par un
Jason Suecof peu habitué à ce style (
Death Angel,
Trivium,
All That Remains) dans le même studio que son prédécesseur, le son de l'album est, étonnamment, particulièrement adapté au deathmetal massif de nos Floridiens, chaque instrument ayant sa propre place dans le mix, et ne gênant en rien l'identité établie du groupe. La pochette, de l'Australien Simon Cowell, intitulée "The
Power Of The Mind", est particulièrement attirante, ce qui constitue une constante chez
Deicide depuis quelque temps.
La question du départ mouvementé de
Ralph Santolla, dont les interventions en solo ont amené un plus aux compositions depuis le renouveau qualitatif du groupe, pouvait faire craindre une baisse d'inspiration. A l'inverse,
Deicide en profite pour axer ses compositions sur la partie rythmique, mise en avant sur ce nouvel album (mais quel batteur/compositeur, ce Steve Asheim !), à l'image du percutant "
Thou Begone", et ses accélérations meurtrières.
Plusieurs éléments sauteront aux oreilles de l'auditeur habitué aux sorties récentes du groupe. Sans contestation, la voix de Glen, toujours aussi profonde, mais plus distincte que sur un "
Till Death Do Us Part", par exemple, marque les esprits dans le bon sens.
Egalement, le choix de morceaux courts, entre 3 et 4 minutes, essentiellement directs et sans superflu, tranchera avec des morceaux passés parfois à rallonge, indiquant clairement l'envie du groupe d'en découdre sur scène avec ce type de formule.
L'intégration, apparemment facile, de Kevin Quirion (
Order Of Ennead), et ses interventions sur les fameux "
Beyond Salvation" et "Trample The
Cross", par exemple, amènent de la cohérence aux morceaux et une mélodie directe, mais néanmoins bien présente. Ainsi, les soli travaillés et toujours bien calés dans les morceaux (le début du terrible "Between The
Flesh And The Void", au choix) aèrent un bloc compact de titres rapides et classiques dans leur structure, typiques du groupe.
Quelques plans renvoient également aux sources du groupe ("
Legion" en tête), avec des riffs dynamiques et entêtants, renforçant la brutalité avérée des compositions.
Par ailleurs, le fan du groupe saura reconnaître des paroles blasphématoires à souhait, dans le plus pur style
Deicide (au hasard : "destroy the will of a god who awaits your death" - "Godkill"). Seules les fins d'un ou deux morceaux en fade-out peuvent rebuter un peu, mais c'est pour chipoter, tant les riffs entêtants et dynamiques donnent de la puissance à cette nouvelle livraison de qualité de ces vétérans du deathmetal américain.
Résolument oldschool sur le fond, et avec une production adaptée à la puissance de feu du groupe,
Deicide nous lâche un album inspiré, entraînant ("
Kill The Light Of Christ" catchy à souhait), compact et parsemé d'interventions judicieuses de musiciens ayant trouvé une formule efficace, qui trouvera sans problème son apogée sur scène. Si seulement
Morbid Angel pouvait s'en inspirer... Du tout bon !
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