Liste des groupes Death Metal Deicide Banished by Sin

6 ans déjà depuis "Overtures of Blasphemy", et Deicide accueille un nouveau guitariste : Taylor Nordberg (Goregäng, Inhuman Condition, Ribspreader...), en lieu et place de Mark English. Fin de contrat avec Century Media, c'est avec Reigning Phoenix Music qu'ils s'engagent, un tout nouveau label lancé le 18 juillet 2023 par Gerardo Martinez, ancien directeur de Nuclear Blast America, et l’entrepreneur allemand Sven Bogner.

Rentrons directement dans le vif, pour voir ce que Deicide nous propose.
Du pur Deicide, efficace, incisif, voire même qui vous renverra de temps à autre à d'anciens albums du groupe. La voix monstrueuse de Glen Benton est toujours intacte, ainsi que les fameuses doubles voix donnant cet effet diabolique. Sur les 3 premiers morceaux, "Failures of Your Dying Lord", "A Trinity of None" et "I Am I...A Curse of Death", c'est la recette Deicide appliquée avec grand soin. Cet opus ne bousculera pas les fans, il y a un côté old school, comme pour rassurer l'auditeur. Certains riffs et rythmiques font écho au passé du groupe, à savoir un death metal solide teinté de thrash tout droit sorti des enfers. C'est d'ailleurs le cas pour la majorité des titres.

Passons à ce qui sort du lot : deux compos sonnent davantage death thrash : "Bury the Cross... with Your Christ" et "Banished by Sin", surtout sur le riff et la rythmique accompagnant le couplet. Ce genre de compos n'est pas rare me direz-vous. Elles s'incorporent toutefois parfaitement dans la set list, et on notera un véritable effort afin d'avoir de véritables refrains, comme celui de l'excellente "Banished by Sin" sonnant très thrash, avec cette mélodie infernale. Par ailleurs, on ressent un gros travail de composition, les différentes parties des titres sont bien distinctes, aidées par une production très propre, tout est superbement audible.

Côté nouveautés, même si le terme n'est pas vraiment approprié, disons un peu plus atypique pour du Deicide. Il y a "Faithless" et "Woke from God", où on y perçoit des mélodies proches d'un Black death mélodique. Le refrain de "Woke from God" est, lui, monstrueux.

Au-delà de ce constat, il y a de réels moments marquants dans ce nouveau Deicide. "The Light Defeated", le titre de clôture, remplit à merveille son rôle, très entrainant sur son refrain, incorporant un break en 2 parties à 1.40 min, où les guitares sont à l'honneur ; la première est une nappe de notes qui vient contraster ce refrain très groovy, suivie du 2e segment qui est un solo des ténèbres, similaire à ce qu'on retrouve tout au long de l'œuvre.

38 minutes pour 12 titres, pas de chichi, d'excellents titres, aucun temps mort, pas de ventre mou, c'est une véritable démonstration de puissance. Il passe et re-passe très facilement, se laissant très vite apprivoiser. C'est une œuvre ultra professionnelle... Et c'est ce qui me chiffonne légèrement. Il n'y a pas d'ambiance particulière, un peu comme on peut trouver dans le deathcore, majoritairement dû à cette production. Je ne ressens pas d'atmosphère particulière, si ce n'est cette énergie écrasante que dégage les titres de Deicide. Il y a un peu un arrière-goût de compilation des meilleurs titres écrits au cours de ces dernières années, sans vraiment de fil rouge. Accompagné de cet artwork fadasse et sans vie, c'est dire que cet enrobage n'aide pas à engendrer beaucoup d'émotions.

Mis à part cela, le plaisir de retrouver la puissance de feu de Deicide est jouissif, et les multiples écoutes ne font que renforcer le sentiment d''efficacité de cette nouvelle œuvre.