Trois années après la sortie de l’honorable
Serpents of the Light, soutenant toutefois laborieusement la comparaison avec ses glorieux ainés, les brutes de
Deicide réinvestissent les Morrisound Studios en compagnie de
Jim Morris pour les sessions de leur cinquième méfait. Baptisé
Insineratehymn (comprenez Incinerate Him) et assorti d’un logo reprenant habilement le nombre fatidique du Malin, le disque sort en juin 2000 sous la coupe du label Roadrunner Records qui à la fin des eighties, avait proposé à
Deicide et
Obituary un contrat incroyable couvrant sept réalisations.
Dès son premier titre Bible Basher,
Insineratehymn ne surprend pas, balançant un death brutal dans la veine des premiers efforts du quatuor floridien sur une production classique de
Jim Morris. A l'image du bon Standing In The
Flames, les rythmiques compactes d’Asheim et les riffs & soli rapides des frères Hoffmann se mettent ainsi au service du guttural unique Benton, qui éructe ses paroles sataniques habituelles sur un ton toujours aussi provocateur.
Mais bien qu’
Insineratehymn rappelle le death de l’inattaquable
Legion, il ne possède hélas ni son intensité ni son ambiance démoniaque. Le sentiment de lassitude s’installe très vite au fil de son écoute, comme sur le fade Forever
Hate You, poussif et sans profondeur. Ses trente minutes défilent ainsi sans hargne et relief particuliers, laissant au final le goût désagréable d’une galette réchauffée manquant malheureusement de saveur.
Alors que plusieurs ténors du deathmetal, à l’instar d’
Immolation ou
Morbid Angel, passent brillamment le cap de l’an 2000 avec des
Close To A
World Below et autres
Gateways To
Annihilation particulièrement puissants,
Deicide revient quant à lui avec un cinquième effort sans grande inspiration, perdant progressivement son envergure au fil des années. A ce jour,
Insineratehymn représente en effet le disque le moins ambitieux de sa carrière, n’intéressant que les irréductibles deathsters espérant le retour du grand
Deicide qui, malgré son manque d’inspiration à cette époque, possède toujours ce potentiel perceptible et ce charisme étonnant.
Fabien.
Après la claque reçue par "Serpents of the light", je m'attendais à mieux ...
DEICIDE a voulu faire évoluer sa musique mais n'est pas parvenu à retranscrire l'essence brutale et malsaine des précédents opus. Au final on se retrouve avec un album de death honnête mais sans plus...
Au vue des perles sorties par DEICIDE jusque là, ce "Insineratehymn" se révèle indigne de ce que l'on pouvait attendre des floridiens.
Fabien.
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