On ne présente plus
Dream Theater, porte-étendard du rock/metal progressif aux musiciens virtuoses et aux solos interminables. Après plus de vingt ans de carrière, le groupe New Yorkais a sorti en Avril dernier un double CD regroupant 22 de ses meilleurs morceaux, issus d’une discographie qui commence à être réellement conséquente (cette compilation est d’ailleurs le 21ème album du groupe). A noter qu’aucun titre du dernier album (
Systematic Chaos, sorti en 2007), assez logiquement pour un "Best Of", n’est présent dans la tracklist.
Tout d’abord, à noter le nom de l’album lui-même, qui est un clin d’œil à l’unique réel succès commercial du groupe, le seul hit à avoir tourné sur les ondes et à s’être taillé une place conséquente dans les charts, «
Pull Me Under » (qui est d’ailleurs surligné en jaune sur la jaquette).
Dream Theater n’a jamais eu besoin de se vendre par le biais des medias conventionnels pour entretenir une fan base fidèle et croissante, et ils le savent. Ce qui n’empêche pas la sortie de cette compilation, assez clairement destinée à faire connaître le groupe aux non-initiés, tout en apportant quelques éléments inédits aux fans de la première heure, histoire de ne pas les laisser sur leur faim.
L’album se découpe en deux CD, regroupant 11 morceaux chacun, en fonction de leur style musical. On retrouve donc une galette dite « The Light Side », comprenant des balades et des titres pop rock mélodiques qui traduisent l’influence de U2 ou autres Pink Floyds ; ainsi qu’une « The
Dark Side » qui dévoile le côté thrash metal aux riffs lourds et accrocheurs du groupe, trouvant ses origines chez
Metallica ou Iron Maiden notamment. Un choix qui annonce clairement la vocation éducative de la compilation, destinée à faire découvrir le répertoire de la formation aux néophytes. Cela se retrouve également dans un choix de musiques accessibles et rarement trop longues (surtout sur la « Light Side »), ce qui, malheureusement, entraîne l’absence de la troisième dimension du groupe (qu’ils nomment eux-mêmes « The
Epic Side » dans le booklet), inspirée par
Rush ou Yes et comprenant des morceaux gargantuesques tels que
Octavarium, une fresque musicale de 24 minutes.
Quel est donc l’intérêt, à la fois pour le fan et l’amateur ? De l’aveu même de Mike Portnoy, l’objectif avec « Greatest Hit […] » était de proposer une compilation relativement exhaustive, tout en ne cachant pas un certain aspect formaté destiné à ne pas rebuter le potentiel nouveau fan, lui proposant une découverte progressive (huhu) de l’univers du groupe. À ce titre, les aficionados de
Dream Theater regretteront l’absence de morceaux moins accessibles au premier venu, tout en déplorant certaines versions remixées telles que le Single Edit de «
Home », qui est un véritable scandale, amputant le titre de la quasi-totalité de ses passages les plus inspirés (le morceau passe quand même de 12’53’’ à 5’38’’ - bravo…). Heureusement, le cas est relativement isolé et on notera par exemple une magnifique outro alternative au saxophone sur «
Through Her Eyes » (même si on aurait aimé avoir d’une façon ou d’une autre le solo du «
Live at Budokan » sur «
Hollow Years » - les fans me comprendront ^^).
Sur un plan plus factuel, la tracklist se compose de certains des morceaux les plus célèbres de
Dream Theater, et même le fan averti retrouvera avec plaisir certains titres datant de «
Images and Words », «
Falling into Infinity » ou encore «
Awake » (dont la très U2-esque « Lifting Shadows off a
Dream »). L’album comprend également une version B-side de « Lie », qui n’avait figuré sur aucune sortie studio jusqu’à maintenant, rehaussant de manière relative l’intérêt de la compilation pour le fan. Niveau son et structure, les musiques s’enchaînent parfaitement et la qualité sonore est
Excellente, nombre de titres parmi les plus anciens ayant été remasterisés pour être remis aux standards d’écoute actuels, ce qui constitue là encore un plus indéniable.
Au final, si l’on regrettera l’absence de certains morceaux peut-être moins accessibles et que l’on pourra remettre en cause l’intérêt de la compilation pour le fan, il reste un objet que je conseillerais à toute personne désirant s’initier au progressive metal ou ayant tout simplement entendu parler du groupe (et souhaitant s’en faire une opinion). Au-delà de tout ça, « Greatest Hit (…
And 21 Other Pretty Cool Songs) » représente une opportunité indéniable de savourer de la vraie bonne musique, aux accents changeants et à l’inspiration inébranlable.
Dream Theater n’a plus à prouver son talent, et on navigue au miLieu de compositions oscillant entre riffs puissants, solos incroyablement techniques et magnifiques mélodies.
Globalement, un "Best Of" très solide, qui remplit efficacement son rôle introducteur vis-à-vis de la formation New Yorkaise, tout en gardant un intérêt non négligeable pour le fan. Thumbs up !
Personal favorites :
(
Dark)
- Peruvian Skies
-
Live at Budokan
-
Sacrifice Sacrifice
-
Sacrificed Sons
-
Pull Me Under
(Light)
-
Another Day
- Lifting Shadows off a
Dream
-
Through Her Eyes
-
Hollow Years
- The
Spirit Carries On
Groupes similaires :
-
Between The Buried And Me
-
Opeth
-
Pain Of Salvation
Ma préférence va à Opeth , qui n'est pas un groupe "élitiste" , et qui parle directement au coeur....
Merci . Glad.
Cynic, quant à lui, est plus atmosphérique que progressif, à mon sens (je me base sur leur dernier album : Traced in Air, pour cette remarque)
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