A View from the Top of the World

Liste des groupes Metal Progressif Dream Theater A View from the Top of the World
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17/20
Nom du groupe Dream Theater
Nom de l'album A View from the Top of the World
Type Album
Date de parution 22 Octobre 2021
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album65

Tracklist

1.
 The Alien
 09:32
2.
 Answering the Call
 07:35
3.
 Invisible Monster
 06:31
4.
 Sleeping Giant
 10:05
5.
 Transcending Time
 06:25
6.
 Awaken the Master
 09:47
7.
 A View from the Top of the World
 20:24

Durée totale : 01:10:19

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Dream Theater


Chronique @ Eternalis

26 Janvier 2022

S'ils regardent le monde d’en haut du monde, c’est en se reposant sur le passé plus qu’en capitalisant sur le présent

Nous nous étions arrêté avec un "Distance Over Time" que j’avais jugé plus pur et inspiré que ses prédécesseurs et, s’il ne changeait pas grand-chose au géant Dream Theater, remettait le clocher au milieu du village. Après des expérimentations pas forcément flatteuses sur "The Astronishing", l’album permettait surtout, à l’instar du disque éponyme, de faire perdurer le nom DT avec une continuité dans la qualité, la production et les compositions. Difficile de faire mieux que les multiples classiques déjà façonnés dans le passé mais, continuer à avancer en ayant perdu son mentor et son principal créateur n’est pas toujours aisé. Et les américains le font depuis désormais cinq albums.

"A View from the Top of the World" peut sembler un titre arrogant, mais il est également une réalité du prog, quoiqu’on en dise. Le groupe de John Petrucci reste une référence en activité, un groupe prenant désormais le chemin de légende, continuant son bonhomme de chemin tout en sachant qu’il a déjà écrit parmi les plus belles lettres du genre. Là où certains pouvaient imaginer un retour de Portnoy suite à la participation du batteur sur "Terminal Velocity" (le 2e album solo de Petrucci) et la reformation de Liquid Tension Experiment (avec également Jordan Rudess) pour "III", c’est toujours Mangini qui s’occupe des futs chez le géant. Et il le fait savoir dès "The Alien", premier extrait et premier morceau de ce 15e album où son jeu a rarement été aussi agressif (du moins chez Dream Theater) et justement proche de celui de son illustre prédécesseur sur des albums comme "Train of Thought" ou "Six Degrees of Inner Turbulence". Le morceau dure 9 minutes mais passe vitesse grand V, attaque directement dans le lard avec un riff très technique et couillu et la section rythmique impose dès les premiers instants un niveau technique de fou furieux. Du pur DT dans le texte, avec un premier solo très mélodique pour calmer le jeu à 2 min et faire progressivement intervenir le thème central du titre (l’intro est plus un foutoir technique évoquant pas mal "LTE III" justement) et le chant de James. Pas de grosses surprises concernant le vocaliste non plus, désormais enfermé dans ses tonnes de reverb et autres autotune qui déforme sa voix tout en conservant une cohérence vis-à-vis du son d’ensemble. Cela devient avec le temps son train de personnalité, son timbre est reconnaissable et sa tonalité reste en medium presque constamment, sans véritables poussées ni moment d’intensité ..

Sept titres, ça sera le menu du moment, avec des morceaux plus longs que sur "Distance Over Time", de la variété mais aussi des thèmes très connu et un avis général qui dépendra beaucoup de chacun. Dream Theater ne surprend jamais même si on ne peut nier le plaisir qu’on peut prendre à son écoute, particulièrement sur certains titres. "Answering the Call" s’ouvre sur un riff lourd, bien aidé par une production toujours en béton, très bien accompagné par un Rudess qui retrouve une partie de sa sobriété (musicale j’entends) depuis deux albums. Ses mélodies, très kaléidoscopiques, contrebalancent parfaitement par leur lumière avec les lignes de basse très graves et la profondeur du spectre sonore qu’occupe Petrucci avec sa guitare. Le morceau profite également d’un superbe refrain (on pourrait se croire dans "Octavarium" avec les lignes de synthés et la piano en toile de fond), d’un soli comme on les aime chez le groupe et surtout d’une efficacité qui boucle l’ensemble en 7 minutes sans redondance.
Nous parlions de la profondeur du spectre sonore de la guitare. C’est encore pire sur un "Awaken the Monster" où le ‘sieur sort pour la première fois sa 8 cordes signature pour pondre un riff djent/prog d’une lourdeur absolue, attirant tout le mix dans ce côté très grave et pesant. Le riff est tordu, la partie rythmique de Mangini incompréhensible (autant il est très chiant à regarder jouer en Live, il reste un véritable alien de la batterie techniquement) mais il y a un mais .. c’est cette sensation que le titre ne sert qu’à expérimenter un nouvel instrument et des schémas rythmiques impossibles plutôt que proposer un véritable morceau. Pour preuve, aucune véritable mélodie ne ressort du morceau durant 9 minutes, Labrie y débarque sur une accalmie (entendons que le riff de John se retrouve binaire pendant qu’il chante) mais difficile de voir une cohérence dans cette composition, ne racontant pas grand-chose quand James chante et se voulant très démonstrative quand il n’est plus là. A l’inverse, j’ai été plutôt enchanté par le court "Transcending Time", m’évoquant presque The Who par ses synthés et le ton plus léger de l’ensemble. Le titre sonne frais, n’aurait pas dépareillé également sur "Octavarium" (un petit quelque chose de "The Answer Lies Within" ou "I Walk Beside You") et aère énormément le milieu de l’album entre les longues compositions. "Sleeping Giant" dénote avec son riff très dépouillé qui tire sacrément en longueur (trop) tandis que "Invisible Monster" ne garde pas de souvenirs impérissables ..

Certains avaient reproché à "Distance Over Time" qu’il était moins progressifs mais la plupart des titres pouvaient se targuer de posséder une identité et de véhiculer une proposition, ce qui n’est pas vraiment le cas ici, ou la moitié du disque erre sans savoir vers quel saint se vouer.
Le titre éponyme est évidemment le gros morceau de l’album avec ses 20 minutes, exercice pas si nouveau chez le groupe mais toujours délicat. L’intro symphonique évoque directement "Octavarium", le long titre de "Six Degrees..." ou même "The Astronishing" mais le tempo se lance rapidement. Un riff se décante, la batterie impose vite sa signature et on se dit que quelque chose de grand est peut-être en train de se passer. Rudess alterne le piano et ses claviers toujours aussi abscons (dans le bon sens cette fois), les envolées lyriques sont réussies mais malheureusement, le groupe prend trop de temps pour réellement décoller. Là où c’était parfois parfaitement maitrisé (sur "Metropolis", les longs titres de "Black Clouds & Silver Linings" et tant d’autres), le morceau patine parfois dans la semoule et perd l’auditeur après un certain temps. La faute à un chanteur ne racontant pas d’histoire assez prenante (et ne variant pas sa voix de l’album) et qui ne convainc pas vraiment sur un refrain d’une mollesse assez affligeante pour un tel pavé de 20 min. Les délires solistes si chers au groupe peuvent rehausser l’intérêt (la partie de Rudess avant le magnifique passage en clean à 10 min environ) mais, encore une fois, le groupe prend tellement son temps sur la partie lente qu’on peut penser à un titre dans un titre, faisant que l’on sort de ce côté progressif dont DT est pourtant l’investigateur. Idem pour le final de deux minutes, très Live dans l’esprit, mais beaucoup trop long en studio, répétant quasiment le même schéma avec ajout ou suppression de quelques pistes par ci et par là .. mais à 18 minutes de composition, autant dire qu’il est peut-être temps de savoir clôturer. C’est tout le paradoxe de ce disque puisqu’on trouve trop souvent qu’il aurait pu et du être soumis à une oreille extérieure pour le rendre plus efficace là où on avait parfois reproché au précédent ou au disque éponyme de lâcher le côté prog au profit de compositions plus classiques et efficaces.

"A View from the Top of the Word" n’est pas le ratage qu’était "A Dramatic Turn of Event" ou le parti pris très contestable qu’était "The Astronishing". Il reste pourtant à des années lumières des grands classiques du groupe ou même d’un passé recent qui conservait de sérieux atouts pour fidéliser son statut. On retiendra évidemment "The Alien", "Answering the Call" et "Transcending Time" mais les autres compositions semblent trop être des prototypes de studios pour réellement adhérer. Dans ce contexte, la place de James Labrie parait de plus en plus inconfortable, parfois absents des débats pendant de longues minutes et toujours dans le même registre lorsqu’il est là. Néanmoins … comment imaginer le groupe avec quelqu’un d’autre ? Difficile équation pour Dream Theater et toujours cette même question sur la difficulté de durer dans le temps, de continuer à écrire quand on a déjà tant participé et qu’on ne pourra, par définition, jamais aller plus haut. Tous les grands ont ce souci, tous continuent et beaucoup terminent avec ce constant … et s’ils regardent le monde d’en haut du monde, c’est bien en se reposant sur le passé plus qu’en capitalisant sur le présent. Voici au moins une certitude dont tout le monde sera d’accord.

6 Commentaires

5 J'aime

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Vince_squall - 31 Janvier 2022:

Merci pour la chronique ;)

PS: concernant Liquid Tension Experiment, c'est Tony Levin qui tient la 4 cordes et non John Myung ;)

Eternalis - 31 Janvier 2022:

Vince : Effectivement, désolé de cette coquille. Je corrige ;)

sam6688 - 11 Fevrier 2022:

On trouve de tout dans cet album, des envolées lyriques qu'aucun autre groupe n'égale, une maîtrise technique et des breaks incomparables, et pour une fois la longueur de certains morceaux ne lasse pas.

 

Chaque titre réserve des surprises.

Et pour une fois avec DT, pas besoin d'écouter l'album 36000 fois avant de l'apprécier.

12/20 ? c'est du foutage de gueule....

Passer trois heures à rédiger ta chronique pour descendre cet album ?

Mon mot de la fin: “Les chefs-d'oeuvres ressemblent aux perruques : pas un cheveu ne dépasse.”

metallionel - 09 Juillet 2022:

Etarnalis 12/20 tu rigoles la  ?? Si tu aimes pas Dream Theater n en dégoute pas les autres . cette album est génial

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