Falling into Infinity

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15/20
Nom du groupe Dream Theater
Nom de l'album Falling into Infinity
Type Album
Date de parution 19 Septembre 1997
Produit par Kevin Shirley
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album512

Tracklist

1. New Millennium 08:21
2. You Not Me 04:59
3. Peruvian Skies 06:43
4. Hollow Years 05:54
5. Burning My Soul 05:29
6. Hell's Kitchen 04:17
7. Lines in the Sand 12:06
8. Take Away My Pain 06:03
9. Just Let Me Breathe 05:29
10. Anna Lee 05:52
11. Trial of Tears 13:07
a/ It's Raining
b/ Deep in Heaven
c/ The Wasteland
Total playing time 1:18:20

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Dream Theater


Chronique @ snetruccii

21 Juillet 2008
En 1994, Kevin Moore, premier claviériste de Dream Theater, est en désaccord avec les orientations du groupe et prend le large pour s'occuper de sa carrière solo. La dernière chanson de l'album Awake, « Space Dye Vest », terriblement riche en émotion, sera d'ailleurs sa chanson d'adieu (à DT). Titre tellement significatif que le groupe ne la jouera jamais en Live. Mike Portnoy, lui, proposera, plusieurs années plus tard, pour un concert événement, de la jouer pour la première et unique fois. Mais, Kevin Moore veut tellement se débarrasser de son étiquette d'ancien claviériste de Dream Theater qu'il refuse. Le groupe se voit donc contraint de se trouver un nouveau claviériste pour la tournée Awake 1994.

Derek Sherinian, ancien élève de la fameuse Berklee School of Music de Boston (comme les trois membres fondateurs de DT que sont John Petrucci, John Myung et Mike Portnoy), alors aux claviers chez le légendaire ALICE COOPER, apprend que Dream Theater cherche un nouveau claviériste pour la tournée d'Awake. Après son audition, Sherinian est engagé. Il avouera ne pas trop connaître la musique que fait Dream Theater et sera dans un premier temps effrayé par la technique du groupe. De plus, il n'aurait jamais imaginé jouer dans un groupe progressif.

Après la tournée Awake, le groupe sortira A Change of Seasons en 1995 et, en 1997, après bien des difficultés à trouver un producteur, le premier véritable album avec Derek Sherian, Falling into Infinity, avec Kevin Shirley comme producteur, dont la collaboration avec le groupe est toujours d'actualité. Le groupe a ici cherché à faire un album plus direct que les autres, plus accessible, parfois pop avec même la présence de Desmond Child dans « You Not Me ». Il était donc évident que FII risquait de décevoir les fans potentiels de Dream Theater, c'est-à-dire les « métalleux » et les « progueux ».

Le groupe avouera lui-même ne pas être complètement satisfait de cet album, car il était mécontent du travail effectué par la maison de disques qui donna une allure complètement différente par rapport à ce à quoi le groupe s'attendait en enregistrant l'album. Des chansons comme « You Not Me », mariage plus ou moins réussi entre pop, metal, voire grunge et « Burning My Soul » (dont le groupe jouera la version « originale » lors de la tournée « World Tourbulence 2002 »), titre se voulant direct mais peut-être trop simpliste (refrain-couplet-refrain, ce n'est pas très « prog »), avaient fortement déçu le groupe dans leur version CD.

L'album contient également des titres que l'on peut qualifier d'assez bons, comme celui qui ouvre l'album, « New Images and Words », qui, malgré ses longueurs et la fâcheuse manie qu'a parfois DT à tourner en rond sur un même thème, reste accrocheur et agréable à écouter ; « Peruvian Skies », avec le solo de John Petrucci, reconnaissable entre mille, allie assez bien des passages sombres à d'autres plus « éclairés » ; ou encore « Just Let Me Breath », aux fortes influences funk, voir rap, qui peut manquer de pêche mais dont les paroles sont plutôt originales (« A Daily Toast, on eMpTiVy »).

En revanche, s'il y a bien un style dans lequel DT s'est appliqué dans cet album, ce sont les ballades. Aucune n'est ratée, que ce soit la classique « Hollow Years », la très émouvante « Anna Lee », écrite par le chanteur James Labrie qui a voulu y exprimer sa tristesse après avoir lu tellement d'articles sur la pédophilie, ou « Take Away My Pain » de Petrucci, en hommage à son père décédé à la suite d'un cancer en 1996. En outre, le guitariste avait, en 1992, composé « Another Day » dans l'album Images and Words alors que son père souffrait déjà de la terrible maladie.

Falling into Infinity regorge, cependant, de trois Excellents titres prog dignes de ce nom, écrits par le bassiste John Myung, chose assez rare pour mériter d'être signalée : le relaxant et en même temps très prenant instrumental « Hell's Kitchen » qui sert d'introduction à « Lines In The Sand » avec son début mystérieux et sa suite aux rythmiques très jazzy. Un passage « émotionnel » s'intègre parfaitement en plein milieu de la chanson, bref, du grand Dream Theater.

Le meilleur a cependant été gardé pour la fin avec « Trial Of Tears » , un magnifique triptyque qui nous invite à un mélancolique voyage dans les rues pluvieuses de New York City...

Falling into Infinity est vraiment le type d'album dans lequel des chefs-d'œuvre côtoient des titres dirons-nous moyens. On est tout de même rassurés de savoir que ce n'est pas la faute à la Dream Team si cet album déçoit tant de fans mais principalement à cause de la maison de disques qui ne fit pas que modifier la production des titres mais qui, pour des raisons commerciales, les a empêchés de distribuer la totalité de l'album pouvant tenir sur deux cd ! A signaler aussi que c'est avec cet album, dans les titres « New Images and Words » et « Take Away my Pain », que nous entendons pour la première fois John Myung au Chapman Stick.

A la suite de la sortie du disque, le groupe a même failli splitter. Eh oui, Mike Portnoy eût l'impression que DT avait perdu tout contrôle sur ses productions. C'est pourquoi il décida de jeter l'éponge. Heureusement, les autres membres ont réussi à vite lui faire changer d'avis !

En 1998, à la fin de la tournée FII, le groupe décide se séparer de Derek Sherinian qui, malgré son incontestable talent, avait une orientation musicale trop différente de celle que DT souhaitait prendre.

3 Commentaires

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Yawn - 24 Avril 2011: Un album à mille lieues de "Image And Words" et de "Awake" mais qui vaut son pesant d'or. A recommander lors d'une première écoute de DT.
Lepard - 17 Septembre 2013: Plagiat de la chronique présente sur Nightfall, bravo.
zono - 15 Août 2015: Un des meilleurs albums de DT je l'écoute encore très régulièrement, la technique au service de la musique et non pas l'inverse
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Chronique @ pielafo

29 Novembre 2015

Une orientation décriée, mais pas dénuée de qualités.



Chapitre 4 : Une hétérogénéité aussi inédite que soudaine.

En 1997, soit trois ans après Awake, et deux à la suite de la sortie du très acclamé A Change of Seasons, Dream Theater est un groupe qui aura connu des jours meilleurs. En effet, deux évènements majeurs auront une importance capitale pour la suite, et, en conséquent, ne manqueront pas d’influer quelque peu négativement sur la musique du combo lors de cette seconde moitié de décennie. Tout d’abord, il y aura la séparation du groupe d'avec son claviériste de toujours, Kevin Moore. Ce dernier, pour cause de divergences musicales souhaitera quitter le navire afin de se consacrer à d’autres projets qui lui tiennent plus à cœur. Il sera remplacé par Derek Sherinian peu après la sortie d’Awake. Ce dernier est connu pour avoir travaillé avec Alice Cooper, ainsi que sur quelques albums d’Yngwie Malmsteen. Aussi, James Labrie, au milieu de la tournée en Amérique du sud, contracte une allergie qui nuira sévèrement à ses cordes vocales. Heureusement, le frontman s’en est remis mais les séquelles persisteront, et ce, jusqu’à aujourd’hui encore. Donc il va sans dire que le contexte ne laissait pas présager des meilleurs auspices pour le quatrième album, Falling into Infinity. Encore faut-il ajouter que pour ce disque, ainsi que pour A Change of Seasons, le groupe a décidé de se séparer du label Atco pour être pris sous l’effigie d’un label bien plus grand et imposant qu’est la Warner. Il va sans dire qu’au vu de la complexité de la musique du groupe, le label, jugeant leur musique trop peu grand public, influencera fortement la direction musicale que prendra Mike Portnoy et sa bande sur ce quatrième album, à savoir une direction artistique bien plus facile d’accès.

Tout bon fan de prog qui se respecte se souviendra des fiascos provoqués par des albums jugés trop commerciaux, comme par exemple 90125 ou Big Generator de Yes. Sur Falling into Infinity, Dream Theater sombre quelque peu dans ce schéma mais arrive néanmoins à conserver une ligne directrice progressive et disons-le, bien plus inspirée qu’on ne pourrait le penser. En réalité, ce quatrième album est, et reste à ce jour d’ailleurs, l’album le plus inégal du groupe. Les fans les plus acharnés le jugeront comme étant même le plus mauvais. Votre serviteur ne fait pas partie de cette catégorie et trouve, malgré tous ses défauts, des qualités immenses à ce disque très décrié. Car, en effet, les fresques progressives transcrites ici sont sublimes et touchent du doigt le divin. Les atmosphères sur des titres comme "Lines In The Sand" ou encore l’exceptionnelle "Trial Of Tears" restent uniques. Rien que "New Millenium", le titre d’ouverture, fait écho sensiblement à "A Change of Seasons" et pose à lui tout seul la transition. Ce titre dispose d’une mélodie, ainsi que d’un son (de caisse claire notamment) faisant directement référence à l’œuvre de 1995.

Mais malheureusement tous ces moments de gloire sont quelque peu assombris par des morceaux beaucoup plus anecdotiques, simplistes et même, disons-le, vraiment pauvres. L’insipide "You Not Me" est un exemple. Le titre s’ouvre sur un riff assez déroutant, voire même simpliste (pour du Dream Theater) qui ne correspond pas forcément à ce que l’on attend de la part du groupe. Même Mike Portnoy qui nous avait toujours habitués à une technique toujours impeccable se montre ici très posé. Il y a très peu de grosse caisse et une utilisation beaucoup plus prononcée des toms. Seul Petrucci sauvera ce morceau avec un solo qui lui aussi est très proche du hard rock mais reste encore beaucoup trop simpliste. Le refrain est simple et ne restera pas non plus dans les annales tant il parait fade, morne et sans âme. Le groupe n’y croit plus sur ce titre. Et pourtant à l’écoute de la troisième piste "Peruvian Skies" le groupe se montre sous un visage bien plus metal qu’à l’accoutumée (Train of Thought n’existait pas encore). Le morceau commence par une ballade (un peu longuette tout de même) puis le rythme s’emballe vers la troisième minute sur un riff d’une puissance sans nom (assez proche de Metallica d’ailleurs). On bouge la tête, c’est entraînant et vraiment bien foutu. Et James Labrie se débrouille comme un chef ici.

Parlons-en de Labrie d’ailleurs. Son chant est assez méconnaissable sur l’ensemble de l’album, son allergie jouant. Il va moins dans les aigus (une bonne chose diront certains) pour adopter un rythme globalement plus posé. On le ressentira sur les ballades qui sont nombreuses sur l’album. Il y en a trois et elles sont plus ou moins réussies. "Hollow Years" dispose d’une mélodie magnifique et d’un refrain très touchant, même si on lui préférera toujours la version du Live at Budokan qui comporte un des plus beaux solos que John Petrucci aura fait de toute sa carrière. Peut-être que c’était leur intention de faire un morceau plus long, mais le label a probablement voulu que le morceau reste dans une structure plus simple (il s’agissait du clip promotionnel de l’album, ceci expliquant peut être cela). Mais dans l’ensemble la ballade reste réussie. Ce qui ne sera pas le cas sur la très moyenne "Take Away My Pain" qui parait trop peu inspirée pour en faire un classique du groupe. "Anna Lee" quand elle est plutôt correcte mais arrive peut être un peu trop tard dans l’album pour en faire un titre bien mémorable (surtout que "Take Away My Pain" et l’insipide "Just Let Me Breathe" sont passées avant).

Donc la direction musicale prise par le combo de la Berklee n’aura vraiment pas convaincu tout le monde en cette année 1997. Et c’est dommage car si l’on ôte les fautes de gout parsemées ici et là sur l’album, on a également des titres qui montrent le groupe sous son meilleur jour. Les fans restent les décisionnaires sur le sort d’un disque et n’auront pas hésité à descendre collectivement celui-ci qui, s’il n’est pas parfait, avait le mérite au moins de comporter quelques magnifiques perles pour qui voulait bien les entendre. Aussi, le groupe apprendra beaucoup à la suite de ce disque et accouchera deux ans plus tard de ce que beaucoup considèrent comme le plus grand album de Metal Progressif de tous les temps, Metropolis Pt 2 : Scenes From A Memory.

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pielafo - 29 Novembre 2015: Non la note est a mon sens tres juste. J'ai hésité entre 13 ou 15. Mais un 15 aurai été trop peu objectif a mon sens. Et je suis sur que tu n'est pas sans savoir que cet album a quand meme trop de passages a vide pour en faire un tres bon album. Mais si ce n'était que pour les morceaux que tu as cités je lui aurai mis bien plus c'est sur. Mais bon il y a You Not Me et Just Let Me Breathe... Et ça c'est impardonnable...
kristoff - 30 Novembre 2015: merci Pielafo pour ta chronique. J'écouterais certainement l'album pour découvrir ces quelques perles dont tu parle. Tous les grands groupes ont eu des hauts et des bas et comme cet album vient juste avant le "Metropolis pt 2" on peut imaginer que le groupe a tiré enseignement de ces déboires. Je note bien aussi l'influence plutôt négative qu'a eu la boite de prod à l'époque :). Apparemment ils ont changé de producteur pour l'album suivant d'ailleurs. Cool ta chronique
supertiptip - 30 Novembre 2015: Personnelement je connait Dream Theatre que de nom. J'ai vraiment du mal avec le prog en général. Mais tu ma donnée envie d'essayer.Ce groupe me semble intéréssant Mon groupe de prog favorie c'est Dir En Grey qui a un univers très particulier.
pielafo - 01 Décembre 2015: Merci pour vos encouragements :)
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