Et un petit quinzième pour
UDO!
15 albums, mazette...
26 si on ajoute les 11 avec Accept. Je sais pas pour vous, mais perso ça me colle une (voire deux) once de respect pour le papa Dirk-brailleur.
Plus de 3 décennies à servir le Heavy
Metal (Udo a commencé en 1979 avec Accept), franchement ça force le respect. Quantitativement parlant, bien entendu.
"Et qualitativement ?" Ne manqueront pas de demander certains. Ho! Si on parle d'excellence, le petit Germain et sa bande l'ont pondu à maintes reprises : (
Faceless World,
Holy,
Man and Machine,
Mastercutor). Le moyen-médiocre aussi : (
No Limits, Mission N° X). Entre les deux, on trouve une pléthore de bonnes galettes qui, si elles ne dépassent pas la stratosphère, ont quand même assez d'altitude pour vous faire passer un agréable voyage (
Mean Machine,
Solid,
Thunderball,
Rev-Raptor,
Steelhammer). Bref, les hauts et les bas classiques d'un artiste qui a su durer dans le temps. Pour tous ces bons moments, Merci
UDO!
Voilà, l'introduction étant passée, on peut attaquer le plat principal. Le petit dernier de la couvée est-il une bonne cuvée ? Les poncifs qu'on attribue à
UDO habituellement sont-ils toujours d'actualité ? Du genre : "Udo fait du Udo", "les fans aimeront", "Du bon heavy qui ne révolutionne pas mais qui fait le job", blablabla...
Oui, oui, oui... On peut dire tout ça. Je ne sais même pas trop pourquoi on le dit encore, tellement c'est évidement. Prenez n'importe quelle autre introduction d'une chronique d'
UDO et transposez-là ici. Elle fera l'affaire. Qu'on le dise d'entrée,
Decadent est un album qui a la mâchoire carrée et puissante (comme la sale gueule sur la pochette). Ça faisait un petit moment que le groupe ne m'avait pas scotché de la sorte, depuis
Holy et
Mastercutor en fait. Si le sympatoche
Steelhammer souffrait de quelques failles,
Decadent colmate les brèches et renforce l'émail dentaire.
Franchement, allez-y sans hésiter. Le petit dernier vous foutra les crocs (c'est bien le cas de le dire),et je crois sincèrement que les deux nouveaux guitaristes y sont pour quelque chose : ce feeling très 80', ces riffs
Solides, ces solos pas piqués des vers (de terre), il y a un petit plus qu'à l'époque Kaufmann / Gioanola, c'est certain. Que l'on ne se méprenne pas sur mon discours, j'ai énormément de respect pour les deux anciens qui avaient une patate d'enfer. Pour les avoir vus sur scène, les mecs faisaient plus que le job : ils vivaient la musique, sourires aux lèvres. Et eux aussi ont pondu leur lot de bonnes idées en studio. Mais, on est bien obligé d'admettre que le Russe
Andrey Smirnov (à la tienne) et le Finlandais Kasperi Heikkinen assurent méchamment !
Et pourtant, ça ne commençait pas de la meilleure des façons. Quand "Speeder" a lancé les hostilités, j'étais pas du tout emballé, mais alors pas du tout. La chanson n'est pas mauvaise, mais trop quelconque, trop cliché, trop entendue (dans la famille des "Speederie", "Speed
Demon" de
Dominator était franchement meilleure). Commencé avec un pétard mouillé, j'étais parti sur l'idée que cet album me collerait une dépression aux fesses qui durerait jusqu'au prochain opus.
Mais voilà...
Le morceau éponyme s'est pointé :
Decadent et moi, on s'est réconcilié. Le titre était connu d'avance, mais le sentir débouler avec sa teinte groovy et sombre, au discours social sacrément cynique, ça a fait son effet.
Pas besoin de partir sur les chapeaux de roue pour taper fort : le rythme est lent mais lourd, calme mais assuré, la hargne qu'inspire la noirceur du propos est là.
UDO en a gros et ça se sent. Mais il va en falloir un peu plus pour nous convaincre. Après tout, c'était le morceau de promotion, normal que la qualité soit au rendez-vous.
Un autre marqueur de qualité qui ne trompe jamais est la propension qu'on a à appuyer sur "Replay" après avoir découvert une chanson. Autant dire que la première fois, j'ai presque écouté l'entièreté de l'album à plusieurs reprises.
Exit "Speeder" donc, et bienvenus les brûlots métalliques !
UDO a pris soin de varier les plats et on se régale. Du balèze qui martèle ? On vous livre ça par trans-palette : Un "House of Fake" et son refrain béton, des "Meaning of
Life" et "Under Your
Skin" rapides, mélodiques et puissants, et le mid-tempo "Untouchable" et son rythme martial qui frappe dur !
Mais pas que...
Parce que côté 80' mélodique avec refrains-qui-font-mouche-en-veux-tu-en-voilà, on a aussi du mémorable : "
Pain" et "
Breathless", avec lesquelles
UDO nous fait une marche arrière renouant avec les mélodies proprement hard-rock de ses premiers albums. On sent la patte et la passion qu'ont Smirnov et Heikkinen pour cette période du Heavy. Grand bien leur fasse, cette touche ne pouvait que servir au mieux la voix de notre blondinet hurleur.
"
Mystery" remporte la palme de la "légèreté bizarroïde" : son côté kitch rappellerait presque l'ambiance des animations de Tim Burton. La composition est assez originale, et se marie bien avec ce rythme lourd dont le style évoque le morceau éponyme de l'album. Si on ne fait pas l'erreur de tout prendre au sérieux, "
Mystery" est assez drôle et plutôt prenante. Je ne comprends d'ailleurs pas le tir groupé qu'a subi ce titre dans les chroniques que j'ai pu lire ici et là. Quand "
UDO fait du
UDO", "c'est bien mais lassant". Et quand
UDO s’essaie à un peu d'originalité, "
UDO est à la ramasse"...
Mais ne surenchérissons pas à outrance. L'album n'évite pas les baisses de régime. Ainsi, "
Secrets in
Paradise" fait vraiment pâle figure face aux autres ballades du groupe (par exemple "
Cry Soldier Cry" du pourtant médiocre Mission n°X, ou "One Lone
Voice" sur
Mastercutor, voire "I Give As Good As I Get" de
Rev-Raptor). Poussive et ne marquant que peu les esprits, elle ne tient même pas la route face au dernier morceau de l'album, "Words in
Flame", qui est vraiment prenant. Ses orchestrations sont très bien placées et l'ambiance est bien là.
Hélas, once again, nous n'éviterons pas non plus les remplissages. Aux côtés du pas-inoubliable "Speeder", on peut mettre un "Rebels of the Nights" pas super folichon (refrain lourdaud et bancal). Ça se laisse poliment écouter, on passe un bon moment mais l'accroche n'y a pas été aussi travaillée que sur un "Meaning of
Life". En même temps sur 12 titres, difficile d'être systématiquement au top.
Pas grave, il reste 10 titres qui arrachent et qui mettront tous le monde d'accord.
Decadent a fait plus de temps dans mon lecteur que les Stalingrad et
Blind Rage de qui-vous-savez, c'est dire ! 17/20, c'est mérité.
Rendez-vous dans 2 ans !
Fidèle auditeur d'UDO depuis 1987, je ne suis pas déçu par cette fournée 2015. J'annonce la couleur, pour moi "TIMEBOMB" est un raté (tant la production faiblarde anéantit les quelques bonnes idées) et "man & machine" truste la pole position devant "holy" et "mean machine"). Cela signifie que "breathless", qu'un Accept des grands jours n'aurait pas reniait, que les nerveux "speeder", "meaning of life", "under your skin", "rebels of the night" et que le heavy "pain" sont fait pour moi. Si l'on considère que "decadent" et "secrets in paradise" participe à varier les plaisirs, les points faibles sont rares ("untouchable" & "let me out" entendus des dizaines de fois, "house of fake" et "mystery" d'une noirceur en décalage avec le reste de l'album et l'absence de "shadow eyes", pourtant un excellent titre, sur l'édition normale). Aucune innovation à attendre ici, l'efficacité prime comme à chaque fois. On ne sait plus si c'est une force ou une faiblesse car lorsque un groupe stagne il se fait défoncer, et s'il innove le traitement est le même. Vous l'aurez compris, moi j'aime.
pour ceux qui ne connaissent pas "shadow eyes", titre bonus, que je trouve très bon.
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