Pour démarrer sous les meilleurs auspices cette nouvelle chronique, il serait assez insultant, selon moi, d’imaginer qu’il me faille rappeler à quel point Udo
Dirkschneider fut l’un des artisans les plus actifs s’employant avec force et conviction à la renommée international du Heavy
Metal allemand. Tout comme il serait assez consternant d’imaginer qu’il faille évoquer des groupes comme Accept où il œuvra autrefois écrivant certaines des plus belles pages de l’histoire du genre qui nous intéresse présentement. Je tiens, en effet, pour à peu près acquis que ceux qui ont encore la force de lire mes élucubrations aux qualités variables sont, pour la plupart, des gens instruits de l’histoire des arts qui nous occupent en ces lieux. De ce fait, épargnons-nous donc ces rappels inutiles et affligeants.
En revanche, faisons-en un autre plus crucial me semble-t-il. Évoquons, en effet, l’insolence avec laquelle le vocaliste saxons paraît se jouer des années du haut de ses 70 ans passés. Et alors qu’il pourrait se contenter de se complaire dans une forme d’oisiveté entretenu par sa légende qui n’a rien d’usurpé, soulignons à quel point il continue d’être vivace, vivant, créatif, prolifique et efficace. Et ce n’est certainement pas ce
Touchdown qui va venir infirmer ou ternir ce constat.
Ce 18 ème opus des allemands débute, en effet, avec brio fort de cet excellent
Isolation Man aux passages nerveux et vifs que la voix si reconnaissable, délicieusement aiguë et éraillées, de Monsieur
Dirkschneider père, le fils Sven œuvrant derrière les fûts, vient évidemment sublimer. Un The Flood beaucoup plus lourd et posé contribuera, lui aussi, à confirmer ces bonnes premières impressions ressenties. Citons également ce
Fight for the Right rapide et son passage de guitares venant nous proposer une variation de la Marche Turque de Mozart. Une démonstration qui n’est pas sans nous rappeler le titre
Metal Heart (de qui vous savez) dont certains passages étaient empruntés à la Marche Slave de Tchaïkovski et à Für
Elise de Beethoven. Parlons aussi du superbe et très agressif The
Betrayer aux séquences Trashy et du morceau éponyme final de ce disque, véloce et splendide, dans lequel intervient le violoniste Stefan Pintev , vennant parfaitement clore les débats sans l’ombre d’une contestation possible.
A vrai dire, mon seul vrai regret concernant ce disque se résume au fait qu'il ne contient aucune ballade, exercice dans lequel pourtant le groupe a souvent excellé par le passé (The Healer, I Give as Good as I Get...)
Au chapitre des informations supplémentaire à connaitre sur cet opus, notons l'arrivée au sein de la formation germanique de Peter Baltes, un ami de longue date d’Udo et un ex-qui vous savez, à la basse. Evoquons le fait qu’il a été enregistré à divers endroits, mixer par Martin "Mattes" Pfeiffer au Redhead Studio et masterisé par Stefan Kaufmann (tiens tiens…) au ROXX Studio.
Touchdown est un album d’autant plus réussi qu’il sort en même temps que le décevant Code
Red de
Primal Fear. Et même si je veux bien reconnaître volontiers que la comparaison entre les deux n’est pas tout à fait pertinente, je ne peux m'empêcher de penser que Ralf et ses acolytes auraient pas mal de choses à apprendre de l’efficacité redoutable d’Udo et de ses comparses. Pour mesurer l’ampleur immense du fossé qui sépare ce
Touchdown de Code
Red, il suffit d'écouter les trois premiers morceaux de chacun de ces deux manifestes. Mais ceci est peut-être un autre débat qui n’a peut-être pas lieu d’être ici.
Concluons simplement en disant que
Touchdown est une démonstration de Heavy
Metal teutons dans laquelle
UDO excelle. Une démonstration directe et souveraine dans une expression sans aucun doute classique mais parfaitement maîtrisée.
Je n'aurais pas dit mieux quant au contenu de ce nouveau et fort réussi manifeste solo du père UDO Dirkschneider. Par contre je trouve qu'avoir placé The Flood comme second titre fait redescendre un peu la pression de l'opus.
Merci pour la chronique Darko.
Je m'étais arrêté à "Decadent" pour les achats du côté de chez UDO (jusqu'à récemment où je me suis attardé sur l'excellent "steelfactory" déclenchant sa commande) et celui-ci innove si peu que je vais garder mes deniers. C'est efficace c'est sûr, mais tellement déjà entendu. C'est plutôt logique vu le nombre d'albums sur son CV. Mais ce n'est pas pour cette fois que "MAN AND MACHINE", "MEAN MACHINE" et "HOLY" seront délogés de mon podium.
je suis sur le point de reconsidérer mon précédent commentaire après quelques écoutes supplémentaires, cet album n'est en effet pas à jeter aux orties, bien aidé par une mise en son de qualité (sauf la caisse claire qui sonne creuse et détachée du mix). Un peu un best of de la carrière de Monsieur Dirkschneider. Mais si l'on ne compare qu'aux disques d'UDO sortis ces 10 dernières années, "decadent" et "steelfactory" étaient d'un tout autre niveau.
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